La France a été contaminée autant que ses voisins européens par le nuage radioactif de Tchernobyl en mai 1986, selon la première carte complète sur la contamination des sols de l'Hexagone, dévoilée jeudi par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

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    L'accidentaccident de Tchernobyl, survenu le 26 avril 1986, a donné lieu à des rejets radioactifs considérables qui ont notamment affecté la Biélorussie, l'Ukraine et certaines régions de Russie. Depuis 17 ans, de très nombreux experts de l'IPSN et de l'OPRI rassemblés depuis février 2002 au sein de l'IRSN, sont mobilisés pour évaluer les conséquences environnementales et sanitaires de l'accident de Tchernobyl et pour fournir un appui technique aux autorités des pays les plus touchés. Aujourd'hui encore, plus d'une centaine de personnes sont impliquées dans des programmes relevant de collaborations nationales et internationales. Chaque année, l'Institut présente les faits marquants de l'année écoulée et recense l'ensemble des programmes qu'il mène sur ce sujet.

    La principale conséquence sanitaire clairement imputable à l'accident de Tchernobyl est l'épidémieépidémie de cancers de la thyroïdecancers de la thyroïde chez les enfants exposés en 1986 en Biélorussie, Russie et Ukraine. Les enfants nés après 1986 n'étant pas concernés, les études se concentrent désormais sur la tranche d'âge 15-30 ans. L'évolution observée confirme que l'épidémie de cancers de la thyroïde se poursuit chez les jeunes adultes. De plus, pour la première fois, une étude récente tend à montrer un excès de leucémiesleucémies chez l'enfant exposé dans les régions les plus contaminées d'Ukraine ; ces conclusions nécessitent d'être confortées.

    Le cas français

    Cette contaminationcontamination ne permet pas d'expliquer en France l'augmentation en France des cancers de la thyroïde, selon l'Institut. La carte de la France qui apparaissait en 2002 dans cet atlas avait été "décriée à juste titre comme montrant des contaminations très faibles", a rappelé Daniel Robeau, adjoint à la direction de la protection sanitaire à l'IRSN.

    Cette fois, on constate dans l'est de la France "des dépôts équivalents à ceux apparaissant dans certaines zones du nord de l'Italie, de Suisse et du sud de l'Allemagne" et une "continuité de la contamination avec l'est de la Grande-Bretagne et la Belgique".

    <em>Incrustation dans la carte de l'Atlas européen du césium, de la carte des dépôts de césium 137 en France dus à l'accident de Tchernobyl (mai 1986)</em>

    Incrustation dans la carte de l'Atlas européen du césium, de la carte des dépôts de césium 137 en France dus à l'accident de Tchernobyl (mai 1986)

    Le site de Tchernobyl

    Il n'y a plus de réacteur en activité sur le site de Tchernobyl, mais il subsiste d'importantes quantités de matières radioactives qui nécessitent une gestion sûre. Le programme de démantèlement prévoit la réalisation de plusieurs installations de traitement et d'entreposage d'effluents et de déchetsdéchets, dont certaines sont en constructionconstruction. De plus, le sarcophage actuel présente un risque d'effondrementeffondrement et la construction d'un nouveau sarcophage a été décidée. L'IRSN participe à examen critique de l'ensemble de ces nouvelles installations pour le compte de l'autorité de sûreté ukrainienne.