Elle était la fierté de l'industrie soviétique. Le 26 avril 1986, le réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl explosa et libéra dans le ciel un nuage hautement mortel et radioactif. Pendant plusieurs jours, les autorités soviétiques appliquèrent la loi du silence, avant de se décider à évacuer près de 130.000 personnes.

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    La centrale nucléaire de Tchernobyl (Crédits : International Atomic Energy Agency)

    La centrale nucléaire de Tchernobyl (Crédits : International Atomic Energy Agency)

    Dans les six mois qui suivirent, un sarcophage de bétonbéton fut érigé à la hâte autour du réacteur. Cependant, vingt ans après la catastrophe, ce rempart de fortune présente un risque d'effondrementeffondrement, et menace de libérer des poussières radioactives dans l'environnement proche de la centrale, entraînant une exposition du personnel présent sur le site. C'est pourquoi la constructionconstruction d'un second sarcophage en forme d'arche devrait commencer l'année prochaine...

    Le sarcophage entourant le réacteur numéro 4 de la centrale <br />Bâti à la hâte, il menace de s'écrouler et de soulever un nuage de poussières radioactives... <br />(Crédits : www.atomenergie.ch)

    Le sarcophage entourant le réacteur numéro 4 de la centrale
    Bâti à la hâte, il menace de s'écrouler et de soulever un nuage de poussières radioactives...
    (Crédits : www.atomenergie.ch)

    Un premier sarcophage de fortune...

    Peu après l'explosion, les tristement célèbres « liquidateurs » avaient rejoint le site de la centrale nucléairecentrale nucléaire de Tchernobyl, pour nettoyer et sécuriser la zone contaminée. A l'époque, un sarcophage de béton avait été bâti à l'aide de grues autour du réacteur numéro 4. Depuis déjà fort longtemps, les experts savent qu'il vieillit mal, souffre de la corrosion et risque de s'effondrer, soulevant de ce fait un nuagenuage de poussières radioactives dans le ciel. Sans oublier qu'il menace de contaminer le personnel s'activant encore sur le site, et que la cheminéecheminée qui le surplombe risque de tomber en ruine et de l'éventrer.

    Un projet pharaonique qui doit débuter l'an prochain

    Il est nécessaire de renouveler ce sarcophage, et c'est justement l'objectif du projet SIPSIP (Shelter Implementation Plan ) : assurer une protection du réacteur accidenté pour une durée d'au moins cent ans. Le chantier devrait débuter l'année prochaine, et s'achever d'ici 2010. Il verra la construction d'une structure d'acier à double enveloppe métallique, formée de quatre segments en forme d'arche de 37,5 m de long, de 245 m de portée intérieure et de 100 m de hauteur extérieure, structure qui sera ensuite recouverte de plaques étanches. Ses éléments constitutifs seront assemblés à l'extérieur de la centrale, puis coulisseront sur des rails pour chapoter progressivement le premier sarcophage. Parallèlement, la cheminée qui risque de s'effondrer sera démontée.

    Coupe du projet du nouveau sarcophage

    Coupe du projet du nouveau sarcophage

    A l'intérieur de l'arche seront assurés le démantèlement des structures instables du sarcophage actuel, comme des éléments de toituretoiture et certaines poutrespoutres de portage, et le conditionnement des déchets radioactifsdéchets radioactifs démantelés en vue de leur stockage ultérieur.

    En attendant le début du chantier, des équipes russes et ukrainiennes s'attellent à stabiliser la structure du sarcophage existant et à consolider le murmur ouest - le plus instable - en le renforçant avec des armaturesarmatures métalliques

    La construction de l'arche devrait engloutir près de 800 millions de dollars. Les pays membres du G7, la Commission Européenne et l'Ukraine seront les principaux donateurs pour ce projet « pharaonique ». Mais éviter un second Tchernobyl, ça n'a pas de prix...