Le LHC continuera à faire entrer en collision des faisceaux de proton à des énergies de 7 TeV pendant l’année 2012, c’est ce que vient d’annoncer la Direction du Cern.

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    Le LHC n'a pas encore produit de minitrou noir, pas plus que de boson Z', mais il s'est tellement bien comporté pendant l'année 2010 que, suite à l'atelier de Chamonix, organisé chaque année pour établir le calendrier d'exploitation du LHC, la Direction du Cern, avec à sa tête Rolf Heuer, a annoncé qu'il ne s'arrêterait finalement pas en 2012. Le collisionneur le plus puissant du monde devait en effet faire une pause d'environ une année afin d'effectuer les modifications nécessaires pour obtenir des faisceaux à des énergies plus élevées.

    On peut penser que suite à la décision de stopper le Tevatron, la course à des énergies plus élevées pour repérer les premiers signes du boson de Higgs ou d'une nouvelle physiquephysique avant les chercheurs du Fermilab n'est plus nécessaire, d'où la décision prise par le Cern. De plus, effectuer des collisions à 8 Tev, comme il était prévu, présentait un certain risque étant donné les défauts découverts dans les connexions entre aimantsaimants supraconducteurssupraconducteurs. Rappelons qu'un incident en septembre 2008 avait conduit à un retard non négligeable du calendrier du LHC.

    Les chercheurs du Cern peuvent donc maintenant jouer complètement la carte de la prudence et après un bref arrêt technique fin 2011, le LHC fonctionnera jusqu'à la fin de 2012.

    Vers une nouvelle vision de la matière

    Selon les mots de Rolf Heuer : « Le LHC a extrêmement bien fonctionné en 2010 et de nouvelles améliorations sont prévues en ce qui concerne la performance ; nous avons donc de grandes chances d'obtenir des résultats intéressants d'ici à la fin de cette année. Si la nature nous fait le cadeau d'avoir placé le boson de Higgs dans la gamme d'énergies actuelle du LHC, nous pourrions disposer en 2011 de suffisamment de données pour déceler des indices, mais pas suffisamment pour faire une découverte. Une exploitation jusqu'à la fin de 2012 nous permettra de disposer des données nécessaires pour transformer ces indices en découverte. Il en va de même pour les particules supersymétriques : les données que nous recueillerons en 2011 et 2012 nous permettront d'explorer une grande partie de la gamme d'énergies dans laquelle on s'attend à les trouver, avant de passer au niveau supérieur ».

    Espérons qu'avec la publication des résultats de Planck, maintenant annoncée début 2013, une révolution profonde dans notre vision du cosmoscosmos et de la nature de la matièrematière et des interactions se sera produite grâce aux deux machines.