Des chercheurs australiens ont mis la main sur les plus petits chercheurs d'or au monde. Découverts dans deux mines distantes de 3.400 kilomètres, il s'agit de bactéries nommées Ralstonia metallidurans. Elles sont soupçonnées de jouer un rôle important dans la formation des précieuses pépites d'or…

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    Les bactéries <em>Ralstonia metallidurans </em>sont soupçonnées de jouer un rôle dans la formation des pépites d'or<br /> (Crédits : resourcescommittee.house.gov)

    Les bactéries Ralstonia metallidurans sont soupçonnées de jouer un rôle dans la formation des pépites d'or
    (Crédits : resourcescommittee.house.gov)

    Or pur et impur

    Au sein des mines, l'or est souvent présent dans des veines de quartzquartz sous une forme impure, mêlé à de l'argent ou du cuivre. Hélas, que le chercheur d'or soit équipé d'une battée ou d'une pioche, la concentration du précieux métal est trop faible pour qu'il soit visible à l'œilœil nu.

    Heureusement pour les aventuriers lancés dans la ruée vers l'or, les parois des mines ou le lit des rivières délivrent parfois aux opportunistes une pépite susceptible de faire leur fortune. La formation de ces agglomérats fait appel à de nombreux phénomènes physiques. Par exemple, l'érosion peut débarrasser l'or des métauxmétaux indésirables - comme le cuivre - et le rendre plus pur. L'or mis en solution peut également s'accumuler.

    De minuscules chercheurs d'or

    D'après Frank Reith et ses collègues de l'Australian National University à Canberra, des bactériesbactéries nommées Ralstonia metallidurans jouent un rôle clé dans la formation des pépites d'or pur.

    Les chercheurs ont exploré les mines de Tomakin et Hit or Miss, situées à deux extrémités de l'Australie, et y ont prélevé des échantillons de roche. A l'aide d'une battée, ils ont récolté des graines d'or aux diamètres compris entre 0,1 et 2,5 millimètres, avant de les soumettre à une batterie de tests. Frank Reith a commencé par placer les fragments sous un microscope électroniquemicroscope électronique, pour y détecter la présence de cavités susceptibles d'accueillir des bactéries. Une fois cette hypothèse vérifiée, l'équipe a recherché de la matière organique et mené des analyses génétiquesgénétiques. C'est ainsi que plus de 30 espècesespèces de bactéries ont été découvertes. L'une de ces dernières, appelée Ralstonia metallidurans, était présente sur les deux sites.

    Ralstonia metallidurans peut survivre dans des solutions riches en chlorure d'or (AuCl3), un composé toxique. Selon Frank Reith, qui publie ses résultats dans la revue Science, ces bactéries ont probablement la capacité de faire précipiter l'or, pour diminuer la toxicitétoxicité de leur environnement. C'est ainsi qu'elles enrichiraient les pépites. Néanmoins, la manière dont procède Ralstonia metallidurans reste mystérieuse : « Nous pourrions disperser des poussières d'or à terre puis ajouter ces organismes pour voir si, en revenant plus tard, nous trouverions alors des pépites. Mais cela prendrait-il des mois, des années ou des siècles ? » s'interroge Frank Reith.

    Nul doute que, si une telle expérience était menée, des chercheurs d'or viendraient régulièrement vérifier si leurs petites bactéries compagnons travaillent avec assiduité. Il est possible que, pour transformer l'or dispersé dans les veines d'une mine en pépites, il suffise de laisser les Ralstonia metallidurans œuvrer...