Deux jolis rendez-vous célestes nous attendent entre ce vendredi 10 février et samedi 11 février : une éclipse de la Lune par la pénombre et une délicate comète qui, peut-être, daignera être visible à l'œil nu. Des jumelles seront sans doute bien utiles. Les Américains y voient un troisième sujet poétique : la Snow moon, la pleine Lune de février.

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    Ce week-end, deux rendez-vous attendent tous les curieux du ciel, notamment au cours de la nuit du 10 au 11 février. Une pleine Lune inhabituellement voilée et, dans certaines conditions, une comète de passage dans les parages de la Terre, visible dans un instrument... À ceux-là s'ajoutent les habituelles merveilles du ciel d'hiverhiver, sans oublier, tout particulièrement en ce moment, le duo VénusVénus-Mars qui illumine le crépuscule.

    Une éclipse de Lune par la pénombre

    Entre le 10 et le 11 février, ce ne sera pas une pleine Lune comme les autres que nous pourrons admirer. En effet, à partir de 23 h 35, heure de Paris, elle perdra progressivement de son éclat, pour devenir blafarde sans jamais totalement disparaître cependant.


    Animation du passage de la Lune dans la pénombre de la Terre. L’ombre est située au centre. © Larry Koehn

    Aligné alors avec le Soleil et la Terre, notre satellite naturel sera en réalité en partie voilé par la pénombre projetée de notre planète. Certes, la Lune n'apparaîtra pas orangée ou sanguine comme lors d'une éclipse totale, mais le phénomène invite à se concentrer sur les parties de l'astreastre qui vont s'assombrir. Notamment le nord, qui en réalité effleure l'ombre de la Terre. Un beau et délicat dégradé sombre va donc se répandre sur l'astre, le couvrant, à son maximum, à 1 h 44 heure de Paris, jusqu'à près de 98 %. Toutefois, seule la moitié la plus sombre pourra être distinguée sans difficulté à l'œilœil nu.

    Cette éclipse de Lune par la pénombre sera visible partout dans le monde à l'exception de l'Australie, de la Corée du Nord et du Sud, d'une partie de l'Indonésie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande. La meilleure position est en Afrique et les Réunionnais l'observeront, en version atténuée, au lever de Lune.

    En Amérique du Nord, cette pleine Lune est spéciale, même si, visuellement, rien ne la distingue d'une autre. Au cœur de l'hiver, celle survenant en février est en effet nommée par les Amérindiens, « Snow Moon », la Lune de neige.

    La visibilité de l'éclipse partielle du 11 février 2017. © Nasa

    La visibilité de l'éclipse partielle du 11 février 2017. © Nasa

    Une comète à rechercher au milieu de la nuit

    Il y a quelques semaines, nous vous avions parlé de 45P/Honda-Mrkos-Pajdušáková alors qu'elle galopait vers le point de son orbiteorbite de 5,2 ans le plus proche du Soleil qu'elle a atteint le 31 décembre. À présent, elle passe nous dire bonjour alors qu'elle se dirige vers le Système solaireSystème solaire externe. Ce 11 février en effet, vers 9 h, elle s'aventurera à seulement 12 millions de kilomètres de la Terre, ce qui représente environ 30 fois la distance qui nous sépare de la Lune.

    La comète 45P/Honda-Mrkos-Pajdušáková photographiée par Bill Williams le 7 février 2017. La comète a semble-t-il perdu la longue queue qu’elle arborait en décembre dernier. Elle passe actuellement dans la constellation d’Ophiuchus. Sa brillante atmosphère verdâtre se détache des milliards d’étoiles de cette partie de la Voie lactée. © Bill Williams, Spaceweather

    La comète 45P/Honda-Mrkos-Pajdušáková photographiée par Bill Williams le 7 février 2017. La comète a semble-t-il perdu la longue queue qu’elle arborait en décembre dernier. Elle passe actuellement dans la constellation d’Ophiuchus. Sa brillante atmosphère verdâtre se détache des milliards d’étoiles de cette partie de la Voie lactée. © Bill Williams, Spaceweather

    C'est le huitième passage le plus proche de notre planète d'un noyau cométaire dans l'histoire moderne. Il y a un peu plus de cinq ans, lors de son précédent orbite, elle avait fait encore mieux en ne passant qu'à 23 fois la distance Terre-Lune, ce qui lui a valu la cinquième place.

    Aucun risque pour nous que cet astre dont la taille est estimée à un peu moins d'un kilomètre n'entre en collision avec notre Planète bleue. Mieux, nous aurons peut-être la chance de la voir à l'œil nu ces prochains jours. Sa luminositéluminosité a beaucoup augmenté à la faveur de son approche du Soleil et même si elle en s'éloigne actuellement, 45P/Honda-Mrkos-Pajdušáková reste encore très active. Son passage dans notre voisinage devrait nous la rendre d'autant plus visible. Pour l'instant, sa magnitudemagnitude culmine à +7. La limite de la visibilité à l'œil nu est de 6, ce qui signifie qu'une paire de jumelles sera nécessaire pour la distinguer (puisque l'ordre des magnitudes est inverse de la luminosité). Mais nous ne sommes pas à l'abri d'une bonne surprise car les comètes sont des astres fantasques. En revanche, mieux vaut fuire les lampadaires et même s'éloigner des villes.

    Le meilleur moment pour observer la comète est la deuxième partie de la nuit, avant les premières lueurs de l'aubeaube. Semblable à une tache pâle et verdâtre, l'astre est à rechercher, autour du 11 février, dans la grande constellationconstellation d'Hercule. Puisqu'elle est relativement proche de nous, son déplacement est bien visible d'un jour à l'autre, passant des étoilesétoiles figurant l'Agenouillé à sa main gauche... Le 12, elle sera déjà dans la Couronne boréale. La Lune partiellement éteinte par la pénombre de la Terre, le 11 février, augmentera d'autant plus les chances de mieux la distinguer dans une paire de jumelles, une lunette astronomique ou un télescopetélescope. Les nuits s'annoncent donc longues et chargées ce weekend...