Les hommes de sciences, souvent, passent outre les conflits et font peu de cas des frontières. Conséquence de la crise ukrainienne, la Nasa doit suspendre tout contact avec son homologue russe à l'exception de la collaboration portant sur la Station spatiale internationale. C’est du moins le souhait de Washington. Mais dans les faits, les exceptions sont si nombreuses que les relations sont au beau fixe !

au sommaire


    Pour sanctionner les velléité russes d'intervention en Ukraine, les États-Unis et les Européens annoncent des sanctions au succès incertain. Ainsi, Washington a demandé à la Nasa de suspendre tous ses contacts avec la Russie, à l'exception des activités liées à la Station spatiale internationale. Une décision politique finalement sans conséquence sur les projets que la Nasa mène en coopération avec l'Agence spatiale russe Roscosmos. Les cosmonautes russes continuent de travailler avec leurs homologues états-uniens. Ensemble, ils préparent les prochaines missions habitées à destination de l'ISSISS.

    Officiellement la Nasa a donc mis fin aux voyages de ses employés en Russie, à l'accueil de Russes dans ses bâtiments et gelé tous les contacts par voie électronique. Dans les faits, la situation est plus contrastée et finalement très peu de programmes réalisés en coopération avec la Russie sont impactés par cette décision.

    La Nasa, qui dépend des Soyouz russes pour transporter ses astronautes, est en bonne relation avec son homologue russe. Elle ne souhaite pas faire les frais d'une dégradation des relations entre les deux pays en raison de la crise ukrainienne. © Nasa, Bill Ingalls

    La Nasa, qui dépend des Soyouz russes pour transporter ses astronautes, est en bonne relation avec son homologue russe. Elle ne souhaite pas faire les frais d'une dégradation des relations entre les deux pays en raison de la crise ukrainienne. © Nasa, Bill Ingalls

    Trois semaines après cette annonce, les relations entre les deux agences spatiales sont normales même si des échanges de scientifiques sont annulés. L'avenir des programmes en coopération est examiné au cas par cas et si certains sont suspendus, l'activité des projets les plus importants est normale.

    La coopération martienne au beau fixe

    Sur Mars, le détecteur russe de neutron DAN, à bord du rover Curiosity, n'a évidemment pas été mis hors tension. Les scientifiques russes continuent de recevoir quotidiennement les données de cet instrument dont le rôle est de mesurer la présence d'hydrogène sous la surface du sol, signe de la présence possible d'eau. Autre exemple où la coopération martienne se passe très bien, la mission de 2018 du programme ExoMars de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne. Cette mission, à laquelle participe la Russie en fournissant des instruments, le module d'atterrissage et le lanceur, n'est évidemment pas suspendue. La Nasa fournit l'ensemble radio UHFUHF Electra à bord de l'orbiteur d'étude des gazgaz à l'état de traces et un soutien technique au module d'entrée de descente et d'atterrissage, construit par la Russie, du rover ExoMars 2018 (réalisé par Airbus Espace).

    Enfin, la participation de la Nasa dans une équipe commune avec les Russe qui définit les aspects scientifiques et techniques d'une ambitieuse mission à destination de la planète VénusVénus n'est pas non plus remise en cause (VeneraVenera-D, 2021-2023). On peut également signaler la poursuite du développement de l'observatoire spatial X et gamma Spektr-RG de la Russie dont le lancement est prévu en 2015. Pendant la crise, le travail continue...