Le 1er janvier 2018 (et, dans une moindre mesure, le 31 du même mois), la Lune sera un peu plus proche que d'habitude de la Terre. Si le terme « superlune » est un peu grandiloquent, voire trompeur, notre satellite, pour ces deux prochaines Pleines Lunes, méritera que l'on sorte pour admirer sa belle lumière.

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    Revoilà la « superlune ». Ce mois de janvier 2018, de manière tout à fait exceptionnelle, nous en offrira même (presque) deux, pour son premier jour et pour son dernier. Pour un observateur peu attentif des choses du ciel, l'évènement passe en général inaperçu. Il se produit quand la Lune est pleine et en même temps suffisamment proche de la Terre, donc près de son « périgée » sur son orbite elliptique. Celle-ci apparaît alors légèrement plus grande dans notre ciel et, partant, un peu plus lumineuse.

    Mais ne vous attendez pas à voir comme en plein jour. Dans la Lettre d'information n° 140 de l'IMCCE (Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides), il est écrit : « Le 1er janvier 2018, à 21 h 48 UTC [22 h 48 heure de France métropolitaine, NDLRNDLR], la Lune sera à son périgée à une distance de la Terre de 356.564,819 km avec une taille apparente de 33,59' [contre 31,5 en moyenne]. La Pleine Lune se produira peu de temps après, le 2 janvier 2018 à 2 h 24 UTC [3 h 24, heure locale] ».

    Il est possible de convertir en degrés : le diamètre apparent sera de 0,56° au lieu d'environ 0,5° en moyenne, soit 12 % de plus. Pas de quoi être impressionné : l'augmentation de diamètre apparent est à peu près imperceptible à l'œilœil, à moins de comparer avec une autre Pleine Lune sur deux photographiesphotographies ou à l'aide de mesures angulaires. En 2016, Guillaume Cannat, amoureux du ciel et observateur méticuleux, avait été agacé face à cet engouement pour les superlunes, trouvaille, explique-t-il, d'un astrologue ensuite relayée par la NasaNasa et les médias depuis une décennie.

    Comparaison entre une Pleine Lune lors du périgée, à gauche (<em>Supermoon</em>, en anglais sur le schéma, soit « superlune » en français), et une Pleine Lune lors de l’apogée, à droite (<em>Micromoon</em>, ou « microlune » en français), donc quand son diamètre apparent est le plus petit. La première, plus proche de la Terre, apparaît plus grande de 14 % (<em>Bigger</em>) et plus lumineuse de 30 % (<em>Brighter</em>) que la seconde. © Timeanddate.com

    Comparaison entre une Pleine Lune lors du périgée, à gauche (Supermoon, en anglais sur le schéma, soit « superlune » en français), et une Pleine Lune lors de l’apogée, à droite (Micromoon, ou « microlune » en français), donc quand son diamètre apparent est le plus petit. La première, plus proche de la Terre, apparaît plus grande de 14 % (Bigger) et plus lumineuse de 30 % (Brighter) que la seconde. © Timeanddate.com

    Le périgée au périhélie donne une belle Lune

    Il n'y a d'ailleurs pas de définition précise de cet évènement, qui n'en est pas un pour les astronomesastronomes. Selon l'Observatoire de Paris, « on admet tacitement que la distance de l'astreastre [la Lune, NDLR] à la Terre doit être inférieure à 356.600 km ». Le 1er janvier au soir, elle sera de 356.564 km ; c'est donc bien une superlune. Le 31, la distance sera de 357.492 km, juste un peu trop, donc.

    Le saviez-vous ?

    Pourquoi la distance Terre-Lune varie-t-elle ? Parce que notre satellite suit une orbite elliptique.

    Pourquoi n’y a-t-il pas une « superlune » à chaque cycle lunaire ? Parce qu’il faut que la Pleine Lune coïncide à peu près avec le passage au périgée.

    Pourquoi la distance Terre-Lune varie-t-elle d’un périgée à l’autre ? À cause de l’attraction gravitationnelle du Soleil perturbant l’orbite lunaire.

    Tout de même, là où les nuagesnuages ne la masqueront pas, la Pleine Lune du 1er janvier aura une bonne raison d'être un peu plus lumineuse qu'à l'ordinaire, car sa distance avec le SoleilSoleil sera presque minimale. La Terre, en effet, suit une orbiteorbite légèrement elliptique. Le point où celle-ci est au plus loin de notre étoileétoile (l'aphélieaphélie) est franchi en juillet et la distance est minimale (c'est le périhéliepérihélie) début janvier (le 3 en 2018).

    La superlune reste un bon moment pour admirer le ciel lorsque notre satellite se lève, si la météométéo est clémente. D'autant qu'il n'y aura pas d'autre superlune avant longtemps. Les deux prochaines (avec une limite de 356.500 km) surviendront le 25 novembre 2034 et le 6 décembre 2052. Cependant, il y aura d'autres évènements dans le ciel d'ici là, alors surveillez le blog de Jean-Baptiste Feldmann et, bien sûr, nos éphémérides.


    L'unique superlune de 2017, c'est dimanche

    Article de Xavier Demersmaan publié le premier décembre 2017

    C'est la première et unique superlune de l'année ! Ce dimanche 3 décembre, préparez-vous à voir sortir de l'horizon une Pleine Lune un peu plus grande et brillante que d'habitude...

    Ce dimanche 3 décembre, la Lune sera pleine à 15 h 47 TU, soit 16 h 47 en France métropolitaine. Il faudra cependant attendre une vingtaine de minutes après le coucher du Soleil pour la voir sortir de l'horizon nord-est. Toujours impressionnante à son lever, elle apparaîtra cette fois un peu plus grande et brillante que d'habitude. Ce sera la première et la seule superlune de l'année (il y en a eu trois en 2016).

    On parle de superlune quand la Pleine Lune coïncide avec le moment où l'astre atteint sa plus petite distance avec la Terre. Car oui, l'orbite de notre satellite n'est pas circulaire et sa distance avec nous varie au cours des lunaisons. Ce 3 décembre, la Lune sera donc à 357.983 km à son lever, presque au périgée, le point de son orbite le plus proche du globe terrestre.

    À noter que dans le nord du Canada, l'Alaska, l'est de la Russie, le Kazakhstan, une grande partie de la Chine et jusqu'au sud du Bangladesh, la Lune occultera AldébaranAldébaran, l'étoile la plus brillante du Taureau.


    Lever de la Pleine Lune de novembre 2017, surnommée « la Lune du chasseur », au-dessus des Alpes. © Adrien Mauduit, ADphotography

    Une Pleine Lune haute dans le ciel

    Cette dernière Pleine Lune de l'année traversera la constellation du Taureauconstellation du Taureau. Elle brillera donc haut dans le ciel quand elle passera le méridienméridien, toisant OrionOrion et SiriusSirius, du Grand ChienChien. Ce luminaireluminaire imposant resplendira ainsi au cours de l'une des nuits les plus longues de l'année dans l'hémisphère nordhémisphère nord (le solstice d'hiversolstice d'hiver approche). Chez certaines tribus amérindiennes, le phénomène est appelé « la Pleine Lune froide » (Full Cold Moon) et aussi « la Lune des longues nuits » (Long Nights Moon).

    Voir aussi

    Pourquoi la Lune apparaît-elle plus grosse sur l’horizon ?

    Prochain rendez-vous céleste important pour cette fin d'année : les Géminides, une des plus belles pluies d'étoiles filantesétoiles filantes.


    La plus grosse superlune depuis 1948 aura lieu le 14 novembre

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 13 novembre 2016

    Lundi 14 novembre 2016, la Pleine Lune sera au périgée, à quelque 356.509 km de nous seulement, ce qui promet un disque lunaire plus imposant que d'habitude, une superlune exceptionnelle comme on n'en a pas vu depuis 68 ans.

    La Pleine Lune du lundi 14 novembre 2016 sera plus imposante que d'habitude. Ce sera la plus grande depuis celle du 26 janvier 1948, il y a 68 ans ! Techniquement, l'astre sera en périgée-syzygie, c'est-à-dire au point de son orbite elliptique le plus proche de la Terre (périgée) et, en même temps, aligné avec le Soleil et la Terre (syzygie). Ces dernières années, le terme de superlune (supermoon pour les Anglo-saxons) s'est imposé pour qualifier ce phénomène qui n'est pas aussi exceptionnel qu'il n'en a l'airair.

    En effet, la Pleine Lune d'octobre était aussi présentée comme une superlune et cela se produit en moyenne 4 à 6 fois par an. Néanmoins, celle du 14 novembre bat tous les records depuis le début du XXIe siècle.

    Une superlune 14 % plus grande qu’une micro-Lune

    Au moment de la Pleine Lune, à 13 h 52 TU très exactement, notre planète et son satellite ne seront séparés que de 356.509 km. C'est quelques dizaines de kilomètres plus proches de nous que pour la superlune du 19 mars 2011. Dans ces conditions, le disque lunaire nous apparaîtra encore plus grand dans le ciel : environ 14 % de plus que lors d'une microlune (lorsque la Pleine Lune est à l'apogéeapogée, sur le point de son orbite le plus éloigné de la Terre) et jusqu'à 30 % plus lumineuse.

    Le meilleur moment pour apprécier ce spectacle céleste sera lors de son lever, aux alentours de 17 h 45 en France métropolitaine, au-dessus de l'horizon nord-est (la Lune sera ce jour-là dans le Taureau).

    Pour la superlune du siècle, il faudra patienter le 6 décembre 2052 : la distance entre les deux astres sera de 356.425 km. Enfin, pour une lune au périgée à moins de 356.400 km, il faudra attendre le 1er janvier 2257 (356.371 km). Le précédent record date du 14 janvier 1930 avec 356.397 km.