Près de 3 ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Japon poursuit les vastes études entreprises pour mesurer les conséquences sanitaires des rejets de radioactivité sur la population environnante. Pour l’instant, aucun problème vraiment concret n’a été mesuré, mais les conséquences pourraient se manifester d’ici quelques années.

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    Quelles conséquences pour la santé après le terrible accidentaccident nucléaire de Fukushima ? La question taraude immanquablement les autorités sanitaires japonaises, qui ont entrepris, à la suite de ce drame, de mesurer l'ampleur des dégâts. Cette vaste étude est confiée à Shinichi Suzuki, spécialiste de la thyroïdethyroïde à l'université de la ville. Pour l'heure, on ne déplore aucun décès dus aux radiations. Mais les effets pourraient se faire ressentir plus tardivement.

    Puisque (malheureusement) ce n'est pas une première, les scientifiques disposent d'un peu de recul sur les potentiels troubles constatés. Commençons pour une fois par les bonnes nouvelles : les autorités nippones estiment que la quasi-totalité (99,4 %) de la population n'a été exposé qu'à des doses de radioactivité faibles (moins de 3 millisieverts, proche de ce que l'on trouve dans la nature). Parmi les effets visibles dans les mois suivants une irradiation : les fausses couchesfausses couches, les naissances prématurées ou les malformations congénitalesmalformations congénitales. Or, aucune hausse particulière n'a été relevée. Un signe encourageant.

    Mais la radioactivité est pernicieuse et ne révèle ses dangers que bien des années après. Les expériences d'Hiroshima, de Nagasaki ou de Tchernobyl ont révélé une augmentation de l'incidenceincidence des cancers de la thyroïdecancers de la thyroïde, notamment à cause de l'iode radioactif qui est capté et utilisé par la glandeglande. Les enfants sont principalement concernés. Une vaste campagne de dépistagedépistage a été organisée pour les mineurs de la préfecture de Fukushima. Avec des résultats surprenants.

    Des effets de la radioactivité visible dans bien des années

    Les derniers chiffres, portant sur 240.000 des 360.000 enfants de la région japonaise, révèlent une soixantaine de grosseurs suspectes au niveau thyroïdien. Une de ces tumeurstumeurs est bénigne, et 27 au moins sont cancéreuses. Le diagnosticdiagnostic n'a pas encore été posé pour les autres. Des chiffres qui paraissent anormalement élevés, pour un cancer rare. Verrait-on déjà se profiler les effets de la catastrophe nucléaire ?

    À priori non. Le recul pris par rapport aux drames du passé suggère qu'il faut environ 5 ans pour que la maladie thyroïdienne se déclare. Cette vaste étude permet donc de donner un niveau de référence dans la population, qui sera comparé avec les taux relevés dans quelques années dans le but de vérifier s'ils augmentent ou non. Un suivi régulier est mis en place chez tous les jeunes qui pourraient développer une tumeur à l'avenir.

    D'autres cancers peuvent être induits par la radioactivité. Mais les délais d'apparition sont souvent encore plus longs et ne seront mesurés que dans bien des années. Difficile donc d'estimer précisément à l'heure actuelle l'étendue des dégâts. Pour limiter le drame, une prise en charge précoce permettra sûrement de diminuer la sévérité des cancers. Mais probablement pas dans tous les cas...