Plusieurs chercheurs européens effectuent un travail de pionniers pour explorer la possibilité de remplacer un jour toute la production de viande par de la culture in vitro de cellules souches. En plus d’éliminer la nécessité de tuer des animaux, cette technique apparaît comme beaucoup plus économe et sûre d’un point de vue écologique.

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    La consommation de viande ne cesse d'augmenter dans le monde, posant de multiples problèmes. Si l'humanité optait pour une diète strictement végétariennevégétarienne, de grandes quantités d'eau et d'énergie seraient économisées. Des surfaces cultivables nouvelles seraient libérées, contribuant à réduire la production de gaz à effet de serregaz à effet de serre, sans parler d'autres pollutions comme celle du lisier. En outre, l'élevage en masse augmente les risques d'apparition d'épidémiesépidémies et pousse à l'utilisation excessive d'antibiotiquesantibiotiques contribuant à l'émergenceémergence de micro-organismesmicro-organismes résistants. Se posent aussi pour certains des problèmes d'éthique, qui verraient sans doute d'un bon œilœil une renonciation à la consommation de viande. 

    Même si une conversion générale à une alimentation végétarienne est bien peu probable, la réalité risque cependant de contraindre les hommes et les femmes de cette planète à revoir leurs options alimentaires s'ils veulent poursuivre un développement durabledéveloppement durable.

    Des cellules musculaires se développent dans ce milieu de culture sur des microbilles. © Patric Wallin, <em>Chalmers University of Technology</em>

    Des cellules musculaires se développent dans ce milieu de culture sur des microbilles. © Patric Wallin, Chalmers University of Technology

    Certains chercheurs audacieux se sont réunis en 2011 à l'université Chalmers en Suède pour un colloque interdisciplinaire. Il s'agissait de spécialistes de l'ingénierie tissulaire et des cellules souches, d'écologistes ainsi que de sociologues et d'économistes. Leur but était de passer en revue tous les aspects d'une transformation de la production de viande à l'échelle industrielle. L'idée de base était de voir s'il était possible et avantageux de se passer de l'élevage de troupeaux en faisant croître directement des steaks in vitroin vitro à partir de cellules souches. Les nutrimentsnutriments nécessaires à la croissance de ces cellules souchescellules souches devraient eux aussi s'inscrire dans le cadre d'un développement durable. Il semble que la meilleure source soit celle des algues bleues vertes.

    Les économies des steaks cultivés

    En laboratoire, la culture de cellules musculairescellules musculaires in vitro est déjà une réalité. Au final, les 25 chercheurs rassemblés sont parvenus à plusieurs conclusions sur la possibilité de surmonter les problèmes posés par une alimentation animale issue de l'élevage par de la culture de viande in vitro. On peut les découvrir dans un document dont sont extraites les estimations suivantes.

    Comparée à l'élevage du bétail, la viande cultivée donnerait une réduction :

    • de la consommation d'énergie de 45 % ;
    • des émissions de gaz à effet de serre de 96 % ;
    • de la superficie qui doit être utilisée de 99 % ;
    • de la consommation d'eau de 96 %.

    Ces travaux de laboratoire conduiront-ils un jour à des productions industrielles qui concurrenceront les élevages ?

    Mise à jour : octobre 2012