La Nasa nous invite à un voyage à couper le souffle à travers la nébuleuse d’Orion. Dans cette reconstitution en trois dimensions créée à partir des observations d’Hubble et de Spitzer, nous volons dans les vallées et les plaines à l’intérieur de la célèbre nébuleuse. Un spectacle qui vous fera découvrir, comme jamais auparavant, l’intimité de ce nuage de gaz où des milliers d’étoiles sont en train de naître.


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    En visionnant cette vidéo, vous vous retrouvez propulsé dans l'une des régions les plus actives de notre Galaxie, la nébuleuse d’Orion. Dans cette reconstitution en trois dimensions basée sur les observations des télescopes spatiaux Hubble et Spitzer, la Nasa nous invite à voler (virtuellement) durant trois minutes à travers ce célèbre nuagenuage qui luit dans la constellation d'Orion.

    Un nuage situé à quelque 1.350 années-lumièreannées-lumière que nous pouvons deviner chaque soirée d'hiverhiver lors de sa traversée du ciel. On peut en effet le distinguer à l'œilœil nu par une nuit claire, de préférence, avec un minimum de pollution lumineusepollution lumineuse : une petite tache pâle au sein du chapelet d'étoilesétoiles qui orne l'épée que le Grand chasseur Orion a attachée à sa ceinture (celle-ci se compose de trois étoiles alignées).

    Très photogénique, la nébuleuse d’Orion est l'une des cibles favorites des astrophotographes et des astronomesastronomes amateurs du monde entier. D'ailleurs, vous l'avez probablement déjà vue en photo : somptueuse tapisserie cosmique tissée de gazgaz et de poussière et où sont épinglés quelques joyaux stellaires.

    Une vallée des merveilles au cœur de la nébuleuse d’Orion

    La nébuleuse d'Orionnébuleuse d'Orion (aussi désignée Messier 42, M42 ou encore NGCNGC 1976) n'est en réalité qu'une partie émergée du grand nuage moléculaire d'Orion (Orion Molecular Cloud, OMC) qui, lui, s'étend quasiment à travers toute la constellation. À cet endroit, le nuage interstellairenuage interstellaire est sous les projecteursprojecteurs d'une poignée d'étoiles très jeunes et flamboyantes qui, sans relâche, creusent l'écrin dans lequel nous les voyons briller. Elles forment un groupe nommé le Trapèze. Au cœur du nuage, ces étoiles massives (15 à 30 fois la massemasse du SoleilSoleil) creusent leur terrier, non sans déranger leurs voisines, à la « force » de leur rayonnement ultravioletultraviolet. Bouillonnantes d'énergieénergie -- et elles ont à peine deux millions d'années --, ces d'étoiles sèment la terreur dans l'environnement qu'elles illuminent.

    Mais il n'y a pas qu'elles. Les astronomes qui scrutent cette région depuis des décennies en ont débusqué des centaines d'autres, plus jeunes encore, faibles et larvées dans les couches de gaz sombres et froids. Et en leur compagnie, composant une importante fratrie (amas ouvertamas ouvert), des légions de naines rougesnaines rouges, de naines jaunesnaines jaunes (comme le Soleil) et aussi de naines brunesnaines brunes. Dans ce paysage cosmique dépeint ici dans le visible et l'infrarougeinfrarouge, des systèmes solairessystèmes solaires sont en train de naître. On comprend que les chercheurs ont soif de voir en détail, dans plusieurs longueurs d'ondelongueurs d'onde, ce qui se passe là-bas, dans notre voisine galactique.


    Le voyage à l’intérieur de la nébuleuse d’Orion dans le visible, d’après les observations du télescope spatial Hubble. © Nasa, ESA, F. Summers, G. Bacon, Z. Levay, J. DePasquale, L. Frattare, M. Robberto (STScI), R. Hurt (Caltech, IPAC), A. Fujii, M. Kornmesser (ESA,Hubble)

    Découvrir comment la science est faite

    Là où d'habitude, depuis la Terre, nous admirons un nid d'étoiles en deux dimensions, la Nasa nous emmène virtuellement sur place, à l'intérieur même de ce nuage large de 24 années-lumière, par monts et vallées. Nous voyageons en effet dans des canyons de gaz et traversons une vaste plaine érodée par l'amas de jeunes étoiles. Un pur bonheur pour tous les curieux du ciel.

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    L'émerveillement que produit cette balade dans le sein d'Orion, c'est exactement ce que souhaite la Nasa qui a travaillé sur cette réalisation avec des spécialistes de rendus 3D. L'idée première du programme Universe of Learning est « d'aider le public à comprendre comment la science est faite -- comment et pourquoi les astronomes utilisent plusieurs régions du spectrespectre électromagnétique pour explorer et apprendre sur notre universunivers », explique la Nasa dans son communiqué de presse.


    Le voyage à l’intérieur de la nébuleuse d’Orion dans l’infrarouge, d’après les observations du télescope spatial Spitzer. © Nasa, ESA, F. Summers, G. Bacon, Z. Levay, J. DePasquale, L. Frattare, M. Robberto (STScI), R. Hurt (Caltech, IPAC), A. Fujii, M. Kornmesser (ESA,Hubble)

    Les vues perçantes d'Hubble, dans le visible, et de Spitzer, dans l'infrarouge, sont à la base de ce tableau qui a ensuite été étoffé par Frank Summers, du STScI (Space Telescope Science Institute) et Robert Hurt de l'Ipac (Caltech/Infrared Processing and Analysis Center)« L'interprétation tridimensionnelle est guidée par la connaissance scientifique et l'intuition scientifique. Pour donner à la nébuleuse son aspect éthéré, Frank Summers a écrit un code de rendu spécial pour combiner efficacement les dizaines de millions d'éléments semi-transparentstransparents du gaz, détaille la Nasa, ajoutant : les autres composants de la nébuleuse ont été isolés dans des couches d'images et modélisés séparément ».

    Sur la première vidéo de cet article, vous pouvez donc explorer une version composite. La suivante permet de visiter la nébuleuse d'Orion exclusivement dans le visible et la troisième dans l'infrarouge. Les deux points de vue sont complémentaires, le premier révélant les objets de plusieurs milliers de degrés, et l'autre de quelques centaines de degrés. On n'ose imaginer ce que nous pourrons voir à travers l'œil du télescope spatial James Webb. Encore un peu de patience, son lancement est prévu l'année prochaine...


    Plongez dans la célèbre nébuleuse d'Orion

    Article de Jean-Baptiste Feldman, publié le 23 janvier 2011

    C'est la star des nuits hivernales. Découvrez la nébuleuse d'Orion, alias M42, grâce à un zoom ébouriffant que nous propose l'ESOESO.

    Connue des astronomes mayas, la nébuleuse d'Orion est déjà visible à l'œil nu comme une petite tache lumineuse. Pour la situer dans le sablier que représente la constellation, il suffit de descendre sous les trois étoiles alignées au centre : Alnitak, Alnilam et Mintaka. Dans la mythologie grecque, elles représentent le baudrier du chasseur Orion qui retient son épée, formée de la nébuleuse et de quelques étoiles à la verticale d'Alnilam. La nébuleuse s'étend sur 33 années-lumière et elle est distante d'un peu moins de 1.300 années-lumière de nous, selon les dernières mesures effectuées par le VLBA (Very Long Baseline Array). C'est dans ce nuage de gaz et de poussière excité par le rayonnement ultraviolet de jeunes étoiles que le télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble a déniché de nombreux disques protoplanétaires.

    Vedette des froides nuits de cette période de l'année, M42 (c'est le 42e objet du catalogue Messier) est copieusement observée et photographiée par tous les télescopes de la planète, petits ou grands. L'interféromètreinterféromètre du VLTIVLTI nous a ainsi fourni d'étonnantes images du Trapèze, un astérismeastérisme de quatre étoiles au centre de la nébuleuse, révélant au passage la nature binairebinaire de certaines d'entre elles. Mais la constellation abrite une autre merveille, la nébuleuse de la Tête de cheval, une nébuleuse obscure du côté d'Alnitak.


    La nébuleuse d'Orion. © ESO/violine777, Youtube

    Voyageons plus vite que la lumière !

    Cinquante secondes pour traverser les 1.300 années-lumière qui nous séparent de la nébuleuse, c'est ce que nous propose un zoom de l'ESO. Ce dernier a fourni l'image finale de la nébuleuse réalisée à l'aide de la caméra WFI (Wide Field Imager) qui est fixée au foyerfoyer du télescope de 2,2 mètres de diamètre installé au Chili. Le grand champ de cette caméra (l'équivalent de la surface apparente de la Pleine LunePleine Lune) lui permet d'englober toute l'étendue de la nébuleuse. Les plus fins détails de M42 présents sur l'image ont été révélés par un traitement informatique complexe réalisé par un astronome amateur russe, Igor Chekalin, 7e prix du concours d'astrophotographie « les trésors cachés 2010 de l'ESO ». Pour les vues de l'ensemble de la constellation, ce sont des images de deux astrophotographes réputés, A. Fujii et R. Gendler, qui ont été choisies.

    Le voyage commence par une vision du ciel d'hiver avec la constellation d'Orion dans son ensemble à proximité de la Voie lactéeVoie lactée. Le phare céleste n'est autre que SiriusSirius, la plus brillante étoile du ciel. Puis nous fonçons rapidement au cœur du Sablier. L'orange Bételgeuse qui marque le coin supérieur gauche de la constellation sort du champ, suivie peu après des trois étoiles du Baudrier, nous laissant brièvement distinguer B33, la nébuleuse de la Tête de cheval sous Alnitak. Puis M42 ne cesse de grandir dans le champ, nous révélant toute la subtilité de ses merveilleuses volutes de gaz.

    Gageons qu'après avoir vu ce spectacle les passionnés ne manqueront pas de repointer la belle nébuleuse avec leur télescope au cours de la prochaine nuit dégagée !