C’est du côté des Nuages de Magellan que le satellite d’observation en rayons X Chandra a cette fois tourné son regard pénétrant. Les observations qu’il a faites en direction de la constellation du Toucan, la zone de la voûte céleste où Magellan a observé pour la première fois ces petites galaxies proches de la nôtre, ont révélé l’existence de ce qu’on appelle des super-bulles, créées par d’anciennes supernovae.

au sommaire


    Crédit : NASA/CXC/UIUC/R.Williams et al.; Optical: NOAO/CTIO/MCELS coll.; Radio: ATCA/UIUC/R.Williams et al

    Crédit : NASA/CXC/UIUC/R.Williams et al.; Optical: NOAO/CTIO/MCELS coll.; Radio: ATCA/UIUC/R.Williams et al

    Le Petit Nuage de Magellan.

    Le Petit Nuage de Magellan.

    Parmi les NuagesNuages de Magellan, on distingue le Grand et le Petit Nuage, c'est ce dernier qui a fait l'objet de l'attention des astrophysiciensastrophysiciens, plus précisément la zone connue sous le nom de LHa115-N19, ou encore, en abrégé, N19. Le Petit Nuage de Magellan, en anglais Small Magellanic Cloud (SMC), est, comme son frère, une petite galaxie irrégulière située à environ 210 000 années-lumière. Séparé de ce dernier par 75 000 années-lumière seulement, il possède environ un million d'étoiles et les deux font partie des galaxies naines en orbiteorbite autour de la Voie LactéeVoie Lactée.

    C'est en partant à la recherche des enveloppes de gazgaz et de poussières en expansion laissées par les explosions de supernovaesupernovae à l'intérieur du SMC que l'image en bas de l'article a pu être composée. En rouge, on distingue les structures visibles dans la bande optique, en vert celles dans la bande radio et enfin en bleu et violet les données obtenues en rayons Xrayons X.

    La région LHa115-N19 apparaît alors clairement occupée par ce qu'on appelle des super-bulles qui se forment par coalescencescoalescences des bulles créées par les ondes de choc des supernovae et créant des cavités géantes dans le milieu interstellaire. Ces cavités sont quand même occupées par un gaz ionisé très chaud, dont la température dépasse facilement le million de kelvinkelvin, et que l'on appelle par référence au SoleilSoleil, du gaz coronal.

    De façon intéressante, ChandraChandra semble confirmer l'idée que ces super-bulles se forment dans les zones d'associations d'étoiles OB, des étoiles très massives et à courtes duréesdurées de vie qui se formeraient presque en même temps au sein d'un seul nuage moléculaire. Certains pensent que notre propre système solairesystème solaire s'est formé il y a 4,56 milliards d'années à la frontière d'une telle super-bulle. Le nuage de la nébuleusenébuleuse protosolaire aurait en effet été trop peu massif pour s'effondrer de lui-même sans l'aide d'une onde de choc causée par une supernovae.