En orbite autour de Vesta depuis le mois de juillet 2011, la sonde Dawn continue de collecter photographies et informations sur Vesta, l'un des membres les plus imposants qui forment la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter.

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    Le 27 septembre 2007, la sonde américaine Dawn (« aube » en français) s'envolait de Cap Canaveral au sommet d'une fuséefusée DeltaDelta II Heavy pour un long périple à travers le Système solaire à la recherche de nos ancêtres planétaires. Ce vaisseau de plus d'une tonne a la particularité d'être propulsé par trois moteurs ioniques, un système testé avec succès sur la sonde lunaire Smart-1 qui avait percuté la Lune en septembre 2006 après 16 mois d'étude de notre satellite naturel. Depuis l'été 2011 et pour encore quelques mois, Dawn est en orbite autour de VestaVesta à des altitudes variant de 3.000 à seulement 200 kilomètres, permettant d'étudier de près cet étrange corps céleste.

    Quatrième astéroïde à avoir été découvert (c'était le 29 mars 1807 par l'astronomeastronome allemand Heinrich Olbers), Vesta est un corps dont le diamètre moyen dépasse 500 kilomètres et dont la massemasse représente 9 % de la masse totale de la ceinture d'astéroïdesceinture d'astéroïdes. C'est aussi le plus gros astéroïde connu depuis que Cérès a été reclassé dans la famille des planètes nainesplanètes naines. Il y a environ un milliard d'années, un autre astéroïde a percuté Vesta, laissant à sa surface un gigantesque cratère de 460 kilomètres de diamètre avec un pic central de 18 kilomètres d'altitude.

    Carte de la température moyenne (exprimée en kelvins) à la surface de Vesta selon la latitude. Le sous-sol des pôles pourrait abriter des réserves de glace d'eau. © Nasa/GSFC/UMBC

    Carte de la température moyenne (exprimée en kelvins) à la surface de Vesta selon la latitude. Le sous-sol des pôles pourrait abriter des réserves de glace d'eau. © Nasa/GSFC/UMBC

    Une réserve de glace ?

    Une des particularités de Vesta concerne son éclatante blancheur qui en fait le seul astéroïde visible à l'œilœil nu quand il est à l'opposition. Cet albédoalbédo élevé intrigue les astronomes. Normalement le vent solairevent solaire devrait progressivement assombrir la surface de l'astéroïde (les particules solaires modifiant le spectrespectre des silicatessilicates). Or ce n'est pas le cas. Vesta génère peut-être son propre champ magnétiquechamp magnétique qui détournerait ce flux de particules et préserverait ainsi la blancheur de sa surface, très riche en pyroxènepyroxène.

    Les images de Vesta réalisées depuis la mise en orbite de la sonde Dawn ont permis aux planétologues de recréer à l'ordinateurordinateur son survolsurvol virtuel rapproché dans lequel on découvre l'immense dépression causée par la rencontre passée avec un autre astéroïde, de hautes falaises et des cratères. L'un d'entre eux (ci-dessous), photographié en octobre dernier, a attiré l'attention des chercheurs. De taille modeste (5 kilomètres de diamètre), il est composé d'un fond sombre et d'une alternance d'éjectas clairs et foncés qu'on observe assez rarement.

    Une autre équipe de scientifiques membres du Goddard Space Flight CenterGoddard Space Flight Center a réalisé les premières cartes de la température à la surface de Vesta. Elles tendent à démontrer qu'il fait assez froid aux pôles pour conserver de la glace d'eau à une profondeur d'au moins 3 mètres, une hypothèse à laquelle le spectromètrespectromètre de la sonde Dawnsonde Dawn va tenter de répondre dans les semaines à venir.

    À partir de l'été prochain la sonde américaine abandonnera Vesta pour se diriger vers CérèsCérès qu'elle atteindra en février 2015.