Plus de 8.000 photos planétaires réalisées depuis 1890 par les observatoires du monde entier sont désormais accessibles sur Internet. Une aubaine pour suivre les progrès de l'imagerie astronomique et étudier la fréquence et l'évolution de certains phénomènes atmosphériques sur les planètes du Système solaire.

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    Depuis un peu plus d'un siècle, une vingtaine d'observatoires étudient les principales planètes que sont Mars, VénusVénus, Mercure, JupiterJupiter et SaturneSaturne. Les centres astronomiques de Gorki (Russie), Johannesburg (Afrique du Sud), Mont Wilson (Etats-Unis), Tokyo (Japon) ou encore Juvisy (France) pour n'en citer que quelques-uns ont accumulé de très nombreux clichés des surfaces planétaires, réalisés principalement avec de grandes lunettes.

    Les réfracteurs étaient en effet des instruments très en vogue il y a un peu plus de cent ans. En France la lunette de l'Observatoire de Nice mise en service en 1888 était la plus grande avec sa lentillelentille de 76 centimètres de diamètre, dépassée uniquement par celle de 91 centimètres de l'Observatoire Lick aux Etats-Unis.

    La lunette de l'Observatoire de Nice fait partie des plus grands réfracteurs qui ont contribué à l'étude des surfaces planétaires depuis un siècle. Crédit : Observatoire de Nice

    La lunette de l'Observatoire de Nice fait partie des plus grands réfracteurs qui ont contribué à l'étude des surfaces planétaires depuis un siècle. Crédit : Observatoire de Nice

    La photographiephotographie, née au cours du 19e siècle, a très rapidement été mise à contribution pour enregistrer l'aspect des astres. Avec les progrès des émulsions, cette technique a peu à peu pris le dessus sur le dessin planétaire qu'on pratiquait alors. Soucieuse de rassembler ce patrimoine photographique exceptionnel, l'Union Astronomique Internationale avait créé en 1961 deux centres de documentation photographique planétaire, l'un à l'Observatoire Lowell en Arizona (Etats-Unis), l'autre en France à l'Observatoire de Paris-Meudon.

    C'est au Lesia (Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique), qui dépend de l'Observatoire de Paris, qu'a eu lieu la conservation puis la numérisationnumérisation des images. Ce travail est désormais accessible sur un site Web dédié, la BDIP (Base de DonnéesBase de Données d'Images Planétaires).

    Cette collection regroupe 8.400 clichés réalisés entre 1890 et 1977 sont disponibles et vont permettre aux planétologues d'étudier en détails l'évolution des modifications des calottes polairescalottes polaires martiennes, par exemple. Il leur sera également possible de rechercher la fréquencefréquence d'apparition et de mesurer l'amplitude de certains phénomènes atmosphériques : tempêtestempêtes de poussière sur Mars ou encore formations nuageuses dans les atmosphèresatmosphères de Vénus, Jupiter ou Saturne.