Elles s'appellent Tempel 1, Elenin, Garradd, Rinner ou encore Lovejoy. Retrouvez en image les comètes qui ont fait l'actualité de l'année qui s'achève.

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    Cette image prise depuis l'Australie le 22 décembre 2011 montre le spectacle offert par la comète Lovejoy après son survol du Soleil. © C. Legg

    Cette image prise depuis l'Australie le 22 décembre 2011 montre le spectacle offert par la comète Lovejoy après son survol du Soleil. © C. Legg

    Notre connaissance des comètes ne cesse de progresser depuis quelques décennies. Si Tycho Brahe est le premier au XVIe siècle à replacer ces astres au-delà de l'orbite lunaire et que Edmond Halley découvre leur périodicité un siècle plus tard, c'est à l'astronomeastronome Fred Whipple dans les années 1950 que l'on doit le modèle de la « boule de neige sale ». Les comètes, ces inconnues qui depuis la nuit des temps étaient associées à des catastrophes (guerres, famines, épidémiesépidémies...) deviennent alors de petits corps célestes glacés qui conservent la matière primordiale datant de la formation du Système solaire. Cette année 2011 a été l'occasion de célébrer le 25e anniversaire du survolsurvol de la comète de Halley par la sonde Giotto, première rencontre entre un objet créé par l'humanité et un astre chevelu.

    La comète de Halley a été la première à recevoir la visite d'une sonde spatiale : c'était il y a 25 ans. © Esa-<em>Max Planck Institute for Solar System Research</em>

    La comète de Halley a été la première à recevoir la visite d'une sonde spatiale : c'était il y a 25 ans. © Esa-Max Planck Institute for Solar System Research

    Deux survols pour Tempel 1

    D'autres sondes ont pu depuis un quart de siècle s'approcher de certains astres chevelus. Au mois de février dernier c'est StardustStardust qui a survolé la comète Tempel 1, l'occasion d'observer si la surface de cet astre de plus de 6 kilomètres de diamètre a subi les effets de différents processus d'érosion depuis 2005, date d'une précédente visite par la sonde Deep ImpactDeep Impact. Cette dernière avait expédié sur ce noyau cométaire un projectile à l'origine d'un cratère de 150 mètres de diamètre que les astronomes ont retrouvé sur les images acquises par Stardust.

    En février la sonde Stardust a réussi à photographier le cratère formé par Deep Impact cinq ans plus tôt sur la comète Tempel 1. © Nasa/JPL-Caltech/Cornell

    En février la sonde Stardust a réussi à photographier le cratère formé par Deep Impact cinq ans plus tôt sur la comète Tempel 1. © Nasa/JPL-Caltech/Cornell

    Elenin, ou comment se faire peur

    Il faut attendre l'été 2011 pour qu'une autre comète fasse parler d'elle. Lorsqu'en décembre 2010 l'astronome russe Leonid Elenin détecte le premier un nouvel astre chevelu, il n'imagine pas l'ampleur médiatique que va prendre sa découverte. Alors que C/2010 X1 n'est qu'un corps glacé de plus qui doit passer en principe le 17 octobre à plus de 30 millions de kilomètres de nous, des prédicateurs de tout poil font courir sur la Toile les rumeurs les plus folles, annonçant les pires catastrophes comme au Moyen Âge. Le 20 août, la comète met un point final à toutes ces spéculations : victime d'une éruption solaireéruption solaire, elle se désagrège en plusieurs morceaux et devient inobservable.

    Elle ne sera jamais spectaculaire mais la comète Elenin (photographiée ici par la sonde Stereo-B le 31 juillet 2011) fera couler beaucoup d'encre pendant l'été. © GFSC/Nasa/L. Elenin

    Elle ne sera jamais spectaculaire mais la comète Elenin (photographiée ici par la sonde Stereo-B le 31 juillet 2011) fera couler beaucoup d'encre pendant l'été. © GFSC/Nasa/L. Elenin

    Garradd la comète verte

    Les astronomes oublient vite Elenin car une nouvelle voyageuse beaucoup plus photogénique occupe désormais leurs nuits. Découverte en 2009 à l'observatoire australien de Siding Sping, la comète Garradd devient plus brillante que la magnitudemagnitude 9 à la fin du mois d'août et développe une jolie queue verdâtre qu'immortalisent les astrophotographes. Inobservable en décembre en raison de son passage au périhéliepérihélie, C/2009 P1 devrait redevenir visible dans les télescopestélescopes d'ici quelques semaines.

    La comète Garradd le 2 septembre 2011. Pose unique de 3 minutes avec un télescope de 20 centimètres et un appareil photo numérique. © R. Matania

    La comète Garradd le 2 septembre 2011. Pose unique de 3 minutes avec un télescope de 20 centimètres et un appareil photo numérique. © R. Matania

    Le retour des amateurs

    La chasse aux nouvelles comètes étant désormais la spécialité de réseaux de télescopes automatisés conçus initialement pour traquer les astéroïdes, les découvertes faites par des amateurs sont devenues particulièrement rares. Cette fin d'année donne pourtant l'occasion à deux d'entre eux d'accrocher leur nom au firmament. C'est d'abord la Française Claudine Rinner qui détecte une discrète comète dans la nuit du 28 au 29 novembre.

    Quelques jours plus tard c'est au tour de l'Australien Terry Lovejoy. Sa comète (C/2011 W3C/2011 W3) fait partie du groupe de Kreutz et à ce titre ne doit en principe pas survivre à son survol du SoleilSoleil la nuit du 15 au 16 décembre. Mais contre toute attente le noyau parvient à échapper à la fournaise solaire, un spectacle que les internautes du monde entier peuvent admirer en direct grâce aux images transmises par la sonde  solaire SohoSoho. À l'heure qu'il est la comète Lovejoy fait le bonheur des astrophotographes de l'hémisphère sudhémisphère sud...