Destiné à cartographier le rayonnement fossile émis environ 380.000 ans après la « naissance » de l’univers observable, le satellite Planck fonctionne parfaitement bien. Il le prouve en livrant des premières images montrant une partie de la voûte céleste sur laquelle apparaît clairement une portion de la Voie lactée dans le domaine des micro-ondes.

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    L'insertion de PlanckPlanck sur une orbite de Lissajous autour du point de Lagrange L2 s'était fort bien passée et le refroidissement final des instruments s'était lui aussi déroulé sans problème. Dès le 13 août, c'est-à-dire quelques mois seulement après son lancement par une fusée Ariane le 14 mai 2009, la sonde de l'Esa a commencé à collecter les plus vieux photons du monde.

    Comme prévu, les détecteurs HFI et LFI ont permis de dresser une première portion de ciel après seulement deux semaines d'observations qui se sont terminées le 27 août 2009.

    La qualité des images déjà recueillies est excellente, selon les chercheurs, et Planck est désormais lancé en plein régime de croisière pour réaliser sa carte complète du rayonnement de fond diffusdiffus. Quinze mois d'observations sont prévus mais dans guère plus de six mois une première carte sera déjà disponible. Pour augmenter sa précision, la pause pour la photographiephotographie de l'univers observable bébé verra sa durée augmenter puisque les mois restants seront consacrés à une deuxième observation complète de la voûte céleste.

    Cette mosaïque d’images représente une portion 20° × 20° de la Voie lactée observée à différentes longueurs d’onde par les instruments LFI et HFI de Planck. Neuf bandes d’observations permettent de mesurer des émissions astrophysiques dues à différents phénomènes et ainsi de découpler plusieurs images d’avant-plan derrière lesquelles se trouve le fond diffus lui-même. Ainsi, aux basses fréquences, on détecte surtout les ondes radio émises par les électrons spiralant dans le champ magnétique de la Galaxie. Aux plus hautes fréquences, c’est la chaleur rayonnée par la poussière que l’on observe. Planck n’est donc pas seulement une source d’observations nouvelle pour les cosmologistes, il l’est aussi pour les astrophysiciens spécialistes des galaxies. Ces images correspondent à la zone de la Voie lactée à l’intérieur du carré dans l’image en bas de cet article. Crédit : Esa, <em>LFI &amp; HFI Consortia (Planck)</em>

    Cette mosaïque d’images représente une portion 20° × 20° de la Voie lactée observée à différentes longueurs d’onde par les instruments LFI et HFI de Planck. Neuf bandes d’observations permettent de mesurer des émissions astrophysiques dues à différents phénomènes et ainsi de découpler plusieurs images d’avant-plan derrière lesquelles se trouve le fond diffus lui-même. Ainsi, aux basses fréquences, on détecte surtout les ondes radio émises par les électrons spiralant dans le champ magnétique de la Galaxie. Aux plus hautes fréquences, c’est la chaleur rayonnée par la poussière que l’on observe. Planck n’est donc pas seulement une source d’observations nouvelle pour les cosmologistes, il l’est aussi pour les astrophysiciens spécialistes des galaxies. Ces images correspondent à la zone de la Voie lactée à l’intérieur du carré dans l’image en bas de cet article. Crédit : Esa, LFI & HFI Consortia (Planck)

    Dix ans de travail, au moins

    L'information, bien que disponible en 2010, nécessitera encore deux ans de traitement de la part des cosmologistes et astrophysiciensastrophysiciens répartis en équipes en Europe et ailleurs. Ce ne sont pas seulement des informations concernant la naissance et la structure de l'univers observable qui seront extraites de ces données, on en apprendra plus aussi sur les poussières et les champs magnétiqueschamps magnétiques dans les galaxiesgalaxies et même sur les amas de galaxiesamas de galaxies par exemple.

    Avec de la chance, il est même possible que des preuves de la théorie de l'inflation de Linde ou encore du modèle cosmologique de Jean-Pierre Luminet émergentémergent du traitement des informations que livrera Planck. En tout état de cause, ces données sont potentiellement si riches mais aussi si délicates à extraire que l'on peut affirmer sans risques que les observations de Planck donneront du grain à moudre pendant plus d'une décennie...