Surprise : en étudiant des clichés pris par le télescope spatial Hubble, des astronomes ont découvert une nébuleuse planétaire verte dans l'amas globulaire NGC 1846.

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    La scène se passe à 160.000 années-lumière de chez nous, dans la constellation australe de la Dorade. C'est là qu'on observe le Grand Nuage de Magellan qui, comme son cadet le Petit Nuage de Magellan, est en réalité une petite galaxie. Les deux ont été découvertes par le navigateurnavigateur Ferdinand Magellan au XVIe siècle lors de son tour du monde. Cette région céleste est très prisée des astronomesastronomes, surtout depuis le 24 février 1987, date de la découverte de SN 1987a, la première supernova visible à l'œilœil nu 383 ans après celle observée en 1604 par Johannes Kepler.

    Comme c'est le cas pour toutes les galaxies, le Grand Nuage de MagellanGrand Nuage de Magellan est entouré d'un halo dans lequel on observe des amas globulairesamas globulaires, concentrations de centaines de milliers d'étoilesétoiles généralement âgées, principalement des géantes rougesgéantes rouges. La formation des amas globulaires est sans doute consécutive à des fusionsfusions successives de protogalaxies, des événements catastrophiques qui sont accompagnés de vastes flambées de formations stellaires. Le plus célèbre amas globulaire qui gravite autour de notre Voie lactéeVoie lactée est l'amas d'Hercule qui porteporte le numéro 13 dans le célèbre catalogue Messier. Autour du Grand Nuage de Magellan, le télescope Hubble s'est penché sur l'amas globulaire NGCNGC 1846.

    Le Grand Nuage de Magellan. © R. Gendler/J. Hambsch

    Le Grand Nuage de Magellan. © R. Gendler/J. Hambsch

    Une surprise verte

    Au demeurant rien ne distingue NGC 1846 des autres amas globulaires. Pourtant les études photométriques menées sur cette concentration sphérique de plusieurs centaines de milliers d'étoiles permettent de distinguer différentes populations stellaires. Il y a bien sûr des étoiles rougissantes aussi vieilles que notre Voie lactée mais on observe également un grand nombre d'étoiles blanches et bleues. Comme de nombreux astronomes aujourd'hui, Giampaolo Piotto (université de Padoue, Italie) pense que les amas globulaires ne sont plus ce que l'on a longtemps cru, en l'occurrence des ensembles d'étoiles ayant évolué de la même façon et supposées toutes du même âge. On y trouve des populations stellaires variées dont la présence est peut-être à rechercher dans des collisions entre ces amas et de vastes nuages moléculaires à l'origine de nouvelles flambées d'étoiles.

    Ce n'est pas tant la diversité des étoiles de NGC 1846 qui intrigue les scientifiques mais plutôt la présence d'une jolie boule verte, une nébuleuse planétaire. Après vérification il semble bien qu'elle fasse partie de l'amas globulaire et ne soit pas un simple objet céleste placé sur notre ligne de visée. Les amas globulaires contenant une nébuleuse planétairenébuleuse planétaire sont extrêmement rares. On peut citer le cas de Messier 15Messier 15, l'un des plus denses de notre Voie lactée où l'on a découvert en 1927 une nébuleuse planétaire appelée Pease 1 sur des photographiesphotographies prises à l'observatoire du mont Wilson, à l'époque où y travaillait Edwin Hubble.

    La présence de nébuleuses planétaires âgées de plusieurs centaines de millions d'années de plus que les plus vieilles étoiles de ces amas a de quoi troubler les astronomes qui vont devoir écrire de nouveaux scénarios pour raconter l'histoire des amas globulaires.