Le vent solaire aurait un impact bien plus grand sur Mars que ne le pensaient les scientifiques, d'après les premiers résultats obtenus grâce à l'instrument ASPERA-3 de Mars Express.

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    La planète Mars prise par Hubble en 2003Crédit : HST

    La planète Mars prise par Hubble en 2003Crédit : HST

    Une équipe internationale a montré que le vent solaire, plasma supersonique de particules chargées provenant du Soleil, pouvait pénétrer profondément dans l'atmosphèreatmosphère de Mars, et y provoquer une perte en eau ainsi qu'en d'autres molécules volatiles.

    De nombreuses théories ont été proposées afin d'expliquer comment Mars est passée d'une planète chaude et humide à une planète froide et sèche. Il a été estimé récemment qu'un volume d'eau équivalent à un océan aussi étendu que la surface d'une planète, d'une profondeur comprise entre 14 et 34 mètres, pourrait s'être échappé de la planète rouge durant les 3,5 derniers milliards d'années. A la différence de la Terre, Mars n'est pas dotée d'un bouclier magnétique la protégeant du vent solaire. Aussi, les particules en provenance du Soleil pourraient avoir joué un rôle crucial dans la constitution de l'atmosphère martienne.

    L'équipe a effectué des mesures portant sur le vent solaire se dirigeant vers Mars ainsi que sur le "vent planétaire" s'en échappant. Le vent planétaire consiste en des matériaux volatiles qui sont ionisés et accélérés par le vent solaire lorsqu'il pénètre l'atmosphère de Mars. Les calculs ont montré que le vent solaire pouvait pénétrer jusqu'à 270 kilomètres en dessous de la surface martienne et que les ions hydrogènehydrogène et oxygèneoxygène positivement chargés s'échappant de la planète pouvaient avoir, à de basses altitudes, des énergiesénergies aussi élevées que plusieurs keV. Ceci signifie qu'ils sont dotés d'une quantité suffisante d'énergie pour s'échapper. La perte combinée de ions hydrogène et oxygène indiquerait un phénomène de lente déshydratationdéshydratation de Mars.

    Les recherches sur le sujet sont publiées dans la revue Science (R Lundin et al. 2004 Science 305 1933).