On a découvert les étoiles hypervéloces depuis 2005. Mais selon un groupe d’astrophysiciens, leur existence impliquerait celle d’exoplanètes similaires fonçant parfois à travers la Voie lactée à plusieurs milliers de kilomètres par seconde. Certaines d’entre elles pourraient être détectables par la méthode du transit.

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    Nombreux sont ceux qui doivent se souvenir de la série Cosmos 1999. En raison d'une gigantesque explosion causée par un dépôt géant de déchets nucléaires sur la surface de la Lune, notre satellite, et avec elle les quelques centaines de membres de la base Alpha, se trouvaient lancés à travers la Voie lactée pour vivre de multiples rencontres avec des civilisations extraterrestres. Malgré un réalisme certain, on ne pouvait cependant pas prendre vraiment au sérieux cette série, notamment quand les trajets entre diverses étoiles de la GalaxieGalaxie semblaient prendre quelques mois tout au plus.

    La science-fiction n'était peut-être pas si loin de la réalité si l''on en croit un article déposé sur arxiv par un groupe d'astrophysiciensastrophysiciens. Selon eux, il pourrait exister des exoplanètes fonçant à travers la Voie lactée à des vitessesvitesses de plusieurs milliers de kilomètres par seconde.

    Déjà en 1988, un chercheur avait prédit l'existence de ce qu'on appelle maintenant des étoiles hypervéloces. La première a été observée en 2005 et on en connaît maintenant une dizaine d'exemples, comme l'étoile Alpha Camelopardalis.


    Une vue d'artiste d'une planète hypervéloce avec des éruptions volcaniques à sa surface, errant dans la Voie lactée. © David A. Aguilar (CfA)

    Le mécanisme principal pour la formation d'étoiles hypervéloces fait intervenir la force de gravitationforce de gravitation d'un trou noir supermassiftrou noir supermassif. On a de bonnes raisons de penser que notre trou noir central mangerait des astéroïdesastéroïdes tous les jours. Et de temps en temps aussi, des systèmes binairessystèmes binaires d'étoiles s'approchant trop près de son horizon. L'une des membres de ces étoiles doubles serait capturée, provoquant l'éjection de l'autre à grand vitesse. Si l'étoile avalée par Sagittarius A* était entourée d'un cortège de planètes, certaines pourraient être éjectées à leur tour.

    Des exoplanètes hypervéloces à plus de 10.000 km/s

    Un groupe d'astrophysiciens a donc entrepris d'étudier en détail ces processus à l'aide de simulations numériquessimulations numériques. Ils estiment que la vitesse moyenne des étoiles hypervéloces serait de 1.500 km/s et celle des exoplanètesexoplanètes hypervéloces de 1 % de la vitesse de la lumièrevitesse de la lumière, c'est-à-dire 3.000 km/s.

    Dans le cas des exoplanètes isolées éjectées par notre trou noir central, il serait bien difficile de les mettre en évidence, tant ces astresastres sont peu lumineux et petits. Mais selon les chercheurs, les choses sont différentes pour certaines étoiles hypervéloces, qui pourraient avoir conservé certaines des planètes qui orbitaient autour d'elles. Rappelons que l'on sait maintenant que des systèmes planétaires peuvent se former même autour d'étoiles doubles. Il n'est donc pas déraisonnable, si l'une des étoiles hypervéloces a conservé des planètes en orbiteorbite, d'observer un transit planétairetransit planétaire.

    Si les astrophysiciens ont raison, il s'agit d'un autre exemple de planète nomade dans la Galaxie.