L’exoplanète tellurique Glièse 581 c pourrait bien être encore plus favorable à l’apparition et à l’évolution de la vie que l'on ne pensait, si l’on en croit l’astronome Jaymie Matthews de l’University of British Columbia. En étudiant pendant six semaines l’étoile à l’aide du télescope spatial canadien MOST, il a constaté que la luminosité intrinsèque de l’étoile Glièse 581 restait particulièrement stable, même si l’on peut s’attendre à des éruptions violentes de temps en temps de la part d’une naine rouge de ce type. Le climat sur Glièse c n’aurait donc pas subi de modifications importantes en liaison avec des variations de luminosité, même légères, de son étoile. Une condition importante pour permettre à une longue évolution de se produire.

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    Zone d'habitabilié et taille de l'étoile (Crédit : ESA).

    Zone d'habitabilié et taille de l'étoile (Crédit : ESA).

    Zone d'habitabilité et distance conduisant à la rotation synchrone pour une étoile de masse donnée. Mo est la masse du Soleil et AU est la distance Terre Soleil, c'est à dire l'Unitée de distance Astronomique (Crédit : Penn State University ).

    Zone d'habitabilité et distance conduisant à la rotation synchrone pour une étoile de masse donnée. Mo est la masse du Soleil et AU est la distance Terre Soleil, c'est à dire l'Unitée de distance Astronomique (Crédit : Penn State University ).

    On se souvient que l'étoile Glièse 581 avait défrayé la chronique en avril 2007 lorsqu'une équipe d'astronomesastronomes de l'ESO, comportant entre autres Didier Queloz et  Michel Mayor, avait annoncé la découverte d'une exoTerre baptisée Glièse c se situant dans la zone d'habitabilité de cette étoile.

    Les implications sont énormes car la découverte d'une planète susceptible d'abriter une forme de vie seulement à 20.5 années-lumière pourrait  bel et bien signifier que, statistiquement, ce type d'astre et même la vie, n'est pas rare dans la Voie LactéeVoie Lactée.

    Matthews et son équipe ont donc décidé d'en savoir plus avec le télescopetélescope en orbiteorbite MOST, qui est l'acronyme anglais de Microvariability and Oscillations of Stars. Afin d'affiner les estimations de la taille de la planète, ils ont mesuré les petites variations  de luminositéluminosité se produisant chaque fois que Glièse c éclipsait son soleilsoleil tous les 13 jours. Inévitablement, cela les a conduits à surveiller aussi les modifications de la quantité d'énergieénergie lumineuse émise par l'étoile au cours des 6 semaines qu'ont duré les observations.

    La luminosité intrinsèque de Glièse 581 n'a varié que de quelques dixièmes, un résultat remarquable !

    Bien sûr, il y a encore beaucoup d'inconnues concernant le climatclimat sur Glièse c. Il suffit de comparer VénusVénus et la Terre pour voir que deux planètes de tailles voisines et situées à des distances comparables du Soleil ont acquis un climat complètement différent. Glièse c pourrait tout aussi bien être une planète océanplanète océan, ou un enfer. D'autant plus qu'elle est probablement en rotation synchronesynchrone avec son étoile du fait des forces de maréeforces de marée gravitationnelles. La planète présenterait donc toujours la même face à son astre. On voit difficilement comment une vie évoluée pourrait alors y survivre. Remarquons toutefois que cette situation, si elle est réalisée, n'a probablement pas été établie pendant la majeure partie de l'existence de l'étoile.

    Les caractéristiques des naines rougesnaines rouges et les résultats obtenus avec MOST militent pourtant en faveur d'une étoile plutôt âgée, avec donc des planètes stables sur leurs orbites depuis longtemps. Qui sait donc ce que la prochaine génération de télescopes en orbite, et dédiés à l'astrobiologieastrobiologie, nous révéleront dans peu de temps à propos de Glièse c.