C’est le hasard qui a provoqué la découverte de 2006 SQ372, une planète mineure se trouvant aux confins du Système solaire, où l’année dure 22.500 ans.


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    Les orbites très excentriques comparées de Sedna (rouge) et SQ372 (bleu). En médaillon, comparaison avec l’orbite de Pluton (vert). Crédit SDSS.

    Les orbites très excentriques comparées de Sedna (rouge) et SQ372 (bleu). En médaillon, comparaison avec l’orbite de Pluton (vert). Crédit SDSS.

    Annoncée lors du symposium international de Chicago "The Sloan DigitalDigital Sky Survey: Asteroids to Cosmology" (SDSS) par l'astronomeastronome Andrew Becker de l'Université de Washington, cette découverte a été effectuée lors d'une recherche de débris de supernovas au cours d'un programme de recherche destiné à affiner nos connaissances sur l'expansion de l'Univers. Un rapport détaillé sera publié dans les prochains jours dans The Astrophysical Journal.

    2006 SQ372 (qui n'a pas encore reçu de véritable nom) est à rapprocher de Sedna, la planète naine découverte le 14 novembre 2003, qui était jusqu'ici l'objet non cométaire possédant l'aphélie la plus importante du système solaire. Mais toute ressemblance s'arrête là car sur son orbiteorbite parcourue en 22.500 ans, le nouveau venu s'éloigne du SoleilSoleil jusqu'à environ 1600 unités astronomiquesunités astronomiques (UA) ou 240 milliards de km du Soleil, contre 897 UA pour SednaSedna.

    En outre, sa faible taille, estimée à environ 50 /100 km contre 1500 pour Sedna, la rend difficilement visible et sa découverte aurait été pratiquement impossible si elle ne s'était pas trouvée, en ce moment, sur la partie de son orbite la plus rapprochée de la Terre, ce qui représente tout de même près de trois milliards de kilomètres.

    SQ372 a été aperçue pour la première fois sur des photographiesphotographies du ciel profond prises entre le 27 septembre et le 21 octobre 2006. Andrew Puckett, un membre de l'équipe de chercheurs appartenant à l'Université d'Anchorage (Alaska) a alors examiné d'autres documents et a retrouvé la trace de l'objet sur des images couvrant plusieurs périodes en 2006 et 2007, ce qui a permis de déterminer son orbite inhabituelle.

    Selon Nathan Kaib, un étudiant gradué de l'Université de Washington, également membre de l'équipe, SQ372 pourrait avoir été formée, à l'instar de PlutonPluton, dans la couronne de débris glacés au-delà de l'orbite de NeptuneNeptune, avant qu'une réaction de gravitation avec une planète extérieure ne la propulse au loin. Mais il estime plus probable que le petit corps provienne de la limite intérieure du nuage d'Oortnuage d'Oort.

    La planète des extrêmes

    Même à son aphélie, SQ372 se trouve encore dix fois plus proche du Soleil que les parties les plus proches du nuage d'Oort, indique Kaib. Mais les objets qui le composent sont à ce point éloignés qu'ils sont parfaitement susceptibles de subir les forces de gravitationforces de gravitation d'autres étoilesétoiles, les entraînant en dehors du Système solaire, ou au contraire en l'y faisant pénétrer plus profondément où ils s'"allument" comme les comètescomètes. Et il est très possible que SQ372, ainsi que Sedna, soient les premiers exemples découverts de ce type d'astreastre.

    Mais Andrew Becker mentionne aussi que si SQ372 a bien été découvert par hasard au cours d'une campagne d'observation du SDSS, celle-ci n'a couvert jusqu'ici qu'environ 1% du ciel. Il reste donc vraisemblablement beaucoup d'objets comme celui-ci à découvrir, qui non seulement aideront les astronomes à mieux comprendre l'origine des comètes, mais aussi à jeter un regard nouveau dans l'histoire des débuts de notre Système solaire et de la genèse planétaire.