Jupiter au plus près, trois planètes alignées à l'aube, un astéroïde qui s'approche... Le ciel a-t-il décidé de jouer avec nos nerfs en décembre, mois de l'improbable fin du monde ? Voyons cela de plus près.

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    La fin du monde, c'est pour décembre, et ce ne sont pas les habitants du petit village de Bugarach dans l'Aude qui diront le contraire. Le 21 décembre, le préfet de leur région a décidé d'interdire l'accès à leur cité, l'un des rares endroits qui devraient échapper à l'apocalypse annoncée par quelques prophètes de malheur.

    Jouant habilement sur la fin d'un cycle du calendrier maya (alors que chez les Mayas, les cycles s'enchaînent comme nos années) ou invoquant la force d'attraction du trou noir au centre de la Voie lactée (alors que l'attraction solaire est au moins 100 milliards de fois plus puissante), ces Nostradamus des temps modernes nous promettent une nouvelle fois le pire châtiment en utilisant la Toile pour répandre leurs prophéties. Et ce ne sont pas les éphémérides qui vont nous rassurer. Le 1er décembre, JupiterJupiter sera au plus près de la Terre ; le 4 décembre, MercureVénus et Saturne s'aligneront parfaitement dans le ciel, et le 12 décembre, ce sera au tour de l'astéroïde Toutatis de nous rendre visite. Il y a de quoi frissonner !

    Jupiter, la planète gazeuse géante de notre Système solaire, sera le 1<sup>er</sup> décembre à 609 millions de km de nous. © Nasa

    Jupiter, la planète gazeuse géante de notre Système solaire, sera le 1er décembre à 609 millions de km de nous. © Nasa  

    Jupiter en opposition, du classique

    La planète gazeuse géante sera le 1er décembre à 609 millions de km de nous, le 3 décembre en opposition, ce qui signifie qu'elle sera à l'opposé du Soleil sur la voûte céleste, se levant quand notre étoile se couche. C'est en septembre 2010 que Jupiter a connu sa plus belle opposition à 589 millions de km, la meilleure depuis 1963 et avant 2022. Début décembre et pour les semaines qui viennent, Jupiter s'offre aux regards émerveillés des astronomesastronomes.

    Leurs télescopes permettent de découvrir les délicates nuances dans ses bandes nuageuses qui ceinturent un disque dont le diamètre apparent avoisine les 49 secondes d'arc. Sans instrument, on peut également admirer le point le plus brillant du ciel nocturnenocturne (magnitude -2,8) même en pleine ville. Le lendemain de Noël, une grosse Lune gibbeuse passera la nuit aux côtés de Jupiter, un spectacle à ne pas manquer.

    Le mouvement propre des planètes le long de l'écliptique nous offre de temps en temps de spectaculaires rapprochements qui ne sont qu'apparents. Ici Jupiter et Vénus en mars 2012. © Jean-Baptiste Feldmann

    Le mouvement propre des planètes le long de l'écliptique nous offre de temps en temps de spectaculaires rapprochements qui ne sont qu'apparents. Ici Jupiter et Vénus en mars 2012. © Jean-Baptiste Feldmann

    Trois planètes à l'aube

    Depuis son transit devant le Soleil le 6 juin dernier, VénusVénus a repris place au-dessus de l'horizon est en fin de nuit. SaturneSaturne, depuis 3 ans dans la constellation de la Viergeconstellation de la Vierge, a entamé sa remontée le long de l'écliptiqueécliptique tandis que MercureMercure va atteindre son élongationélongation maximale le 4 décembre. Ce matin-là, si le ciel est dégagé, vous pourrez admirer les trois planètes alignées. Impossible de manquer l'éclatante Vénus au centre de l'alignement, alors qu'un peu plus haut se trouvera Saturne (bien moins brillante, avec une magnitude de 0,6) et, encore plus discrète dans les lueurs de l'aubeaube, la fugace Mercure. Un alignement qui, bien entendu, n'est qu'apparent : les distances entre ces astresastres et nous s'échelonnent de 1 UAUA pour Mercure à 10 UA pour Saturne.

    Comme Toutatis, Itokawa est un astéroïde géocroiseur. Ce dernier a reçu la visite de la sonde japonaise Habusaya en 2005. © Jaxa

    Comme Toutatis, Itokawa est un astéroïde géocroiseur. Ce dernier a reçu la visite de la sonde japonaise Habusaya en 2005. © Jaxa

    Toutatis le bien nommé

    Les Gaulois de l'universunivers d'Astérix ne craignaient qu'une seule chose : que le ciel leur tombe sur la tête. Qu'on se rassure, l'astéroïde Toutatis (le nom d'un des dieux gaulois) sera à plus de 6 millions de km de la Terre quand il va nous approcher cette année... le 12 décembre. Oui, vous avez bien lu, le 12/12/12 : frémissez, braves gens, le double de 666, le nombre du diable dans l'Apocalypse de Jean ! Pour les scientifiques, Toutatis est un simple astéroïdeastéroïde géocroiseurgéocroiseur de quelques kilomètres de diamètre qui ne s'approche pas à moins de 900.000 km de la Terre et qui fut découvert en 1989 par l'astronome français Christian Pollas.

    On l'aura compris, les rendez-vous célestes de ce mois de décembre sont sans aucun danger. Gageons qu'une fois encore, nous survivrons à une annonce de la fin du monde (comme nous avons survécu à l'éclipse totaleéclipse totale de Soleil en 1999 ou au passage à l'an 2000), et que 2013 nous apportera de belles surprises célestes, comme le grand spectacle que pourrait nous offrir la comètecomète Ison.