Une équipe internationale a découvert que la galaxie d'Andromède, la galaxie géante la plus proche de nous, est entourée d'un disque formé par une multitude de petites galaxies naines. Jusqu’alors, on pensait que leur répartition était aléatoire.

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    La présence de nombreuses galaxies naines autour de grandes galaxies, comme celle d'Andromède ou notre propre Voie lactée, est connue depuis longtemps : il s'agirait des restes de galaxies plus vastes peu à peu dévorées par leurs encombrantes voisines, et que les astronomes imaginaient indépendantes les unes des autres.

    Une étude dont les résultats sont présentés dans un communiqué du CNRS révèle qu'autour de la galaxie d'Andromède, la majorité des galaxies naines sont en réalité organisées en une gigantesque structure aplatie de plus d'un million d'années-lumière de long, en rotation sur elle-même. Cette structure vient d'être découverte par une équipe internationale à laquelle appartiennent Rodrigo Ibata, de l'observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS, université de Strasbourg), et... son fils, un lycéen âgé de 15 ans. Leur publication est en couverture de la revue Nature du 3 janvier 2013.

    Selon les derniers résultats obtenus par une équipe internationale, la répartition des galaxies naines autour de la galaxie d'Andromède Messier 31 n'est pas aléatoire. Ces galaxies naines sont contenues dans un gigantesque disque de plus d’un million d'années-lumière de diamètre. © Rodrigo Ibata

    Selon les derniers résultats obtenus par une équipe internationale, la répartition des galaxies naines autour de la galaxie d'Andromède Messier 31 n'est pas aléatoire. Ces galaxies naines sont contenues dans un gigantesque disque de plus d’un million d'années-lumière de diamètre. © Rodrigo Ibata

    Nouvelles galaxies naines autour de la galaxie d’Andromède

    Cette découverte a été réalisée grâce au relevé PAndAS (Pan-Andromeda Archaeological Survey), effectué par une équipe internationale entre 2008 et 2011, avec le télescope Canada-France-Hawaï (CFHT) mais aussi le télescope américain Keck. Ce relevé leur a permis de découvrir et de caractériser un très grand nombre de nouvelles galaxies naines autour d'Andromède. Pour cela, les chercheurs ont utilisé une nouvelle technique qui consiste à étudier de façon simultanée la brillance et la position des étoiles dans les galaxies naines, ainsi que des modèles de distribution de luminositéluminosité des étoilesétoiles dans ces galaxies. La découverte met à mal les différentes théories de formation des galaxies, car celles-ci prévoient que les galaxies grandissent par accumulation de matière noire venant de galaxies naines réparties aléatoirement.

    Fait rarissime, l'un des signataires de la publication de Nature est âgé de... seulement 15 ans ! Principal auteur de la publication, Rodrigo Ibata avait fait venir son fils Neil à l'observatoire astronomique de Strasbourg, où il travaille dans le cadre d'un stage sur le langage de programmation PythonPython utilisé pour les modélisationsmodélisations de cette étude. Neil a alors travaillé sur le projet de son père, et c'est lui qui, le premier, a mis en évidence la rotation du disque de galaxies naines.