SpaceX, qui veut s'installer sur tous les segments du marché de l’accès à l’espace, étudie un lanceur partiellement réutilisable. Un prototype en cours d’essai, le Grasshopper, préfigure un étage réutilisable pour son lanceur Falcon-9.

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    Le Grasshopper sur son pas de tir, avant son deuxième essai. SpaceX veut en faire un réservoir réutilisable sur son lanceur Falcon-9. © SpaceX

    Le Grasshopper sur son pas de tir, avant son deuxième essai. SpaceX veut en faire un réservoir réutilisable sur son lanceur Falcon-9. © SpaceX

    SpaceX développe le Grasshopper (sauterellesauterelle, en anglais), un prototype d'étage réutilisableétage réutilisable à décollage et atterrissage verticaux testé dans ses installations texanes. Après un premier essai en septembre, au cours duquel l'étage s'est élevé de 2 m avant de se poser en douceur, un second essai a eu lieu le 1er novembre. Il a démontré que le logiciellogiciel de l'étage était capable de gérer tous les paramètres du vol, de l'allumage à l'atterrissage avec extinction des moteurs, tout en maintenant la stabilité de l'engin.


    Deuxième essai réussi du prototype d'étage réutilisable réalisé dans les installations de SpaceX à McGregor, au Texas. © SpaceX, YouTube

    Haut de 32 m, le Grasshopper n'est ni plus ni moins que le réservoir du premier étage (25 m) du lanceur Falcon-9 doté d'un seul moteur Merlin D et d'un support à quatre jambes. Ce moteur Merlin 1D est 25 % plus puissant que l'actuel Merlin 1C en service sur le Falcon-9.

    Le Grasshopper testé en 3 phases

    Ce programme est divisé en trois phases. Lors des deux premières phases sont prévus des décollages à très faible altitude à environ 75 m (phase 1) et 200 m (phase 2) pour des vols pouvant durer jusqu'à 45 secondes. Au cours de la phase 3, le prototype atteindra des altitudes et des vitesses beaucoup plus élevées. Des essais à 370 m, 760 m, 1.520 m, 2.290 m et 3.500 m sont donc prévus. Lors de ces essais, la durée du vol ne dépassera pas 160 secondes.

    Cette idée du lanceur réutilisable n'est pas nouvelle, mais seuls SpaceX et dans une moindre mesure Matsen semblent encore y croire alors que les lanceurs consommables font d'indéniables progrès sur le rapport performance/coût d'utilisation.

    Un lanceur économiquement viable ?

    Reste à savoir si SpaceXSpaceX a trouvé une recette miracle, car les tentatives précédentes pour développer un lanceur partiellement ou entièrement réutilisable n'ont pas abouti. Les agences spatiales comme les constructeurs ont tous abandonné cette idée en raison de l'absence de solutions technologiques économiquement viables.

    Malgré ses réussites techniques, le succès de sa première mission commerciale et sa volonté de concurrencer Arianespace, SpaceX n'a pas encore démontré qu'il pouvait se hisser au niveau des actuels opérateurs de lancement.