La mission franco-chinoise Svom avance bien. Les instruments français sont prêts à partir pour être intégrés au petit télescope spatial chinois. Le décollage est prévu en décembre.


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    Svom (Space-based multi-band astronomical Variable Object Monitor) a pour but de capter des sursauts gamma, un événement extrême parmi les plus extrêmes connus en astrophysique. Ce sont les signatures, sous forme des flashsflashs, d'explosions gigantesques. Ils sont considérés comme les éléments les plus brillants et les plus riches depuis le Big Bang. La puissance dégagée correspond à plus de mille milliards de soleils !

    Des événements rares

    Au mieux, on pourrait en observer une dizaine par jour. Ils sont tellement brillants que l'on peut en observer au-delà des frontières de notre Galaxie. Il est toutefois très difficile de les détecter car ces sursauts sont aléatoires et imprévisibles. Ils peuvent provenir de supernovaesupernovae ou de chocs entre objets massifs tels que de trous noirs ou des étoiles à neutronsétoiles à neutrons.

    Animation de sursaut gamma. © Nasa

    Pour repérer un sursaut gamma, Svom est équipé d'un moniteurmoniteur constitué de trois détecteurs pour couvrir une grande section du ciel. Ils sont positionnés chacun dans une direction différente, afin de pouvoir localiser un sursaut. Les informations de ce détecteur peuvent compléter celles des ondes gravitationnellesondes gravitationnelles depuis la Terre (avec les instruments Ligo et Virgo).

    Une fois détecté, le sursaut est alors observé par trois télescopestélescopes différents. Deux sont fournis sous maîtrise d'œuvre française : ECLAIRs (développé à l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie à Toulouse en partenariat avec le CEA et l'Université de Paris-Saclay), et MXT (CEA avec des participations britannique et allemande). ECLAIRs observe en rayons Xrayons X et en rayons gammarayons gamma mou, MXT observe en rayons X avec un champ de vue plus étroit. Enfin, un télescope en lumièrelumière visible (VT) observera la lumière produite juste après le sursaut.

    Préparation au départ des télescopes ECLAIRs et MXT. © Cnes, Thierry De Prada
    Préparation au départ des télescopes ECLAIRs et MXT. © Cnes, Thierry De Prada

    Collaboration franco-chinoise

    Le Cnes et l'agence spatiale chinoise avaient déjà collaboré sur d’autres missions. Celle sur Svom remonte à 2014. Le Cnes fournissant les télescopes principaux ECLAIRs et MXT, la Chine fournit l'autre télescope, le moniteur, et la plateforme du télescope spatialtélescope spatial de 930 kilos. Une fuséefusée Long March 2C le placera en orbiteorbite basse terrestre.


    Svom, le futur chasseur de sursauts gamma, reçoit ses capteurs

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt, publié le 14 novembre 2010.

    Petit satellite destiné à l'étude des sursauts gamma, Svom doit être lancé en 2015. Il va bientôt recevoir des capteurscapteurs prototypes destinés au télescope Eclairs, la charge utile principale du satellite.

    Fruit d'une collaboration entre la France et la Chine, le satellite Svom (Space based multi-band Variable Object Monitor) a été construit autour de la plateforme ProteusProteus du Cnes. Son développement se poursuit avec la livraison des premiers capteurs prototypes.

    Réalisés par la division Safran Electronics de Sagem dans son établissement de ValenceValence, ces capteurs détectent les rayonnements X et gamma, et comprennent chacun 32 détecteurs en tellurure de cadmiumcadmium (CdTe). Ils équiperont le télescope Eclairs, un instrument grand champ fonctionnant dans la gamme 4 à 300 keV qui fournira en temps réel les positions des sursauts gamma avec une précision inférieure à 10 minutes d'arcminutes d'arc. L'ensemble de ces détecteurs formera un capteur d'une surface utile de 1.000 cm2.

    Des événements associés à la formation des trous noirs

    Svom sera lancé en 2015 à 625 kilomètres d'altitude et fonctionnera pendant 3 ans avec une extension possible de sa mission de 3 années supplémentaires. Il devra observer plus de 200 sursauts gamma, et nous aidera à mieux comprendre leur nature et la formation des premiers objets de l’univers. Après le Big-BangBig-Bang, ces sursauts sont les phénomènes astrophysiques les plus violents connus dans l'universunivers. Ils se manifestent par des émissionsémissions X et gamma très intenses, variables et brefs : ils ne durent que de quelques millisecondes à quelques heures. S'ils sont restés longtemps énigmatiques, les astrophysiciensastrophysiciens les associent aujourd'hui à l'effondrementeffondrement d'une étoile massive en rotation rapide ou bien à la coalescencecoalescence de deux astresastres compacts (étoiles à neutrons ou trous noirs).

    Svom embarque 4 télescopes fonctionnant dans les hautes énergiesénergies, le visible et l'infrarougeinfrarouge, fabriqués par la Chine et par la France. Autre dispositif important, le système de radio UHFUHF qui sera chargé de fournir rapidement la position des sursauts observés à l'ensemble de la communauté scientifique, dans un délai de quelques minutes.

    Pour observer valablement ces sursauts gamma, qui durent si peu de temps, il est en effet essentiel de les observer dans une large gamme de longueurs d'ondelongueurs d'onde et pendant toute leur duréedurée de vie. Il faut donc poursuivre l'étude déclenchée à bord du satellite par des observations au sol grâce à des télescopes plus grands et plus efficaces.