Les ingénieurs de la NASA ont désormais une meilleure idée de la nature du dysfonctionnement qui a frappé Spirit de plein fouet à la surface de Mars.

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    Vue d'artiste de Spirit.crédit : JPL/NASA

    Vue d'artiste de Spirit.crédit : JPL/NASA

    Depuis mercredi dernier, le rover a effectivement adopté, à la grande stupéfaction des équipes au sol, un comportement extrêmement préoccupant : refus d'obéir à des ordres directs (comme celui de s'endormir durant la nuit), établissement de communications de son propre chef, envoi de données incomplètes ou incompréhensibles.

    Jusqu'à présent, les ingénieurs n'avaient pas été en mesure de trouver le dénominateur commun à toutes ses anomaliesanomalies inquiétantes, mais les données télémétriques collectées lors des rares opportunités de contact ont permis d'avancer de manière significative dans la crise que Spirit traverse actuellement.

    La mémoire flash pourrait être en cause

    L'élément responsable du comportement de Spirit pourrait être sa mémoire flashmémoire flash, un composant électronique très semblable aux cartes mémoirescartes mémoires utilisées dans les appareils photos numériquesnumériques ou les assistants personnelsassistants personnels. Une mémoire flash permet à la fois la lecture et l'écriture d'informations (comme les barrettes de RAMRAM employées sur votre ordinateurordinateur), tout en étant capable de conserver les données sotckées en l'absence d'alimentation électrique.

    Sur Spirit, la mémoire flash est utilisée pour stocker les informations télémétriques (état des systèmes de bord) et certaines données en provenance des instruments scientifiques. Sa capacité est de 256 Mo.

    Après avoir suspecté que le problème pouvait être relié d'une manière ou d'une autre à la mémoire flash, les ingénieurs ont ordonné au rover de basculer dans un mode de fonctionnement dégradé (un peu semblable au mode sans échec que les utilisateurs de Windows connaissent bien), où la mémoire RAM est utilisée en lieu et place de la mémoire flash. Or, juste après cette opération, le rover a retrouvé ses esprits, et il a répondu favorablement aux ordres transmis. Les ingénieurs ont en particulier réussi à le faire dormir durant la nuit martienne (ses insomniesinsomnies devenaient inquiétantes, car les batteries se déchargeaient durant la nuit) et à établir des communications stables à un débitdébit de 120 bits par seconde. Le rétablissement des capacités de communication est essentiel, puisqu'il va permette de récupérer des informations vitales pour cerner la véritable nature du problème. Le passage en mode dégradé devra être fait à chaque début de journée, l'opération nécessitant un redémarrage pour être prise en compte.

    Les ingénieurs sont désormais confiants d'avoir contourné le problème, car le cycle des redémarrages intempestifs est interrompu lors du passage en mode dégradé. Les ingénieurs ne savent cependant pas si le problème concerne la mémoire flash elle-même, ou les routines logicielles permettant de lire ou d'écrire sur cette mémoire. En cas de problème matériel, il est possible qu'ils soient obligés de désactiver la puce mémoire défectueuse, ce qui aurait d'importantes conséquences sur les capacités de stockage du rover. Un problème logiciellogiciel serait plus rassurant, car il pourrait être éliminé par un simple correctif (si le système de fichiers sur la mémoire est corrompu, un formatageformatage pourrait aussi être effectué).

    Spirit est donc en bonne voie d'être récupéré, même si plusieurs semaines seront sans doute nécessaires avant qu'il ne puisse rouler à nouveau, et pour notre plus grande joie, à la surface de Mars...