Nouveau succès pour SpaceX. Le lanceur Falcon 9 a expédié une mystérieuse cargaison pour l’agence de renseignement américaine NRO, et son premier étage, destiné à être réutilisé, s’est posé en douceur sur la plateforme prévue à cet effet, sur la terre ferme. Un exploit technique qu’on ne se lasse pas de regarder.

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    Lundi 1er mai, au lever du jour à Cap Canaveral en Floride (il était 13 h 15, en France métropolitaine), après un report de 24 heures, un lanceur Falcon 9 s'est élevé dans le ciel. Moins de 10 minutes plus tard, le premier étage était de retour, se posant délicatement à la verticale, précisément sur la Landing Zone 1, tout proche du site du décollage de Cape CanaveralCape Canaveral Air Force Station.

    La société SpaceXSpaceX renouvelle son exploit technique, longtemps réservé à la science-fiction, de récupérer le premier étage de l'un de ses lanceurs en vue de le réutiliser ultérieurement. Une opération qui, rappelons-le, selon sa directrice Gwynne Shotwell, permettrait de réduire le coût d'un lancement de 30 %. Ces éléments ont été pensés et conçus pour être réutilisés 10 fois sans modification, et jusqu'à 100 fois après des remises à niveau dites modérées. Voici un mois, le 30 mars 2017, une étape importante a été franchie avec le second vol réussi d'un premier étage ayant volé en avril 2016.


    Le décollage du lanceur Falcon 9 est à la 12e minute. La séparation a lieu à 14 mn 26 s. On peut voir ensuite le premier étage voler et manœuvrer pour descendre se poser en douceur sur la terre ferme. © SpaceX, Youtube

    Falcon 9 embarquait une cargaison mystérieuse

    Sur les photos et vidéos combinant les points de vue au sol et dans les airs publiées par l'entreprise -- et aussi par son fondateur Elon MuskElon Musk sur les réseaux sociauxréseaux sociaux --, on peut admirer la séparationséparation de la partie supérieure et les manœuvres que réalise le module pour reprendre une position verticale et descendre tranquillement, et imperturbablement. C'est le dixième atterrissage de ce type réussi et le quatrième sur la terre ferme (il y en eut six sur des barges flottant sur l'océan Pacifique).

    À bord de Falcon 9, une cargaison classée secret-défense confiée par l'agence de renseignement américaine NRO (National Reconnaissance OfficeNational Reconnaissance Office). Le seul détail connu est que l'objet désigné NROL-76 a été placé en orbite basse. C'est la première fois que SpaceX expédie un engin pour l'armée de l'air américaine. Une collaboration toute récente, souhaitée depuis longtemps par la société qui regrettait justement le monopole dans ce domaine de United Launch Alliance (Boeing et Lockheed Martin). Un contrat avec l'U.S. Air Force prévoit le lancement de satellites GPSGPS en 2018 et 2019.


    Le lanceur Falcon 9 est de retour

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 16/01/2017

    C'est reparti pour SpaceX. Le Falcon 9 est de nouveau opérationnel. Samedi 14 janvier, il a réussi son retour en vol avec le lancement de 10 satellites Iridium Next depuis la base de Vandenberg.

    SpaceX a repris les lancements de Falcon 9, cloué au sol depuis le 1er septembre 2016, date à laquelle un lanceur avait explosé au sol pendant le remplissage de l'étage supérieur. Samedi 14 janvier, la société a lancé avec succès les 10 premiers satellites Iridium Next sur les 81 prévus. Ils ont été mis en orbite basse, environ une heure après le décollage du Falcon 9, depuis la base de lancement de Vandenberg en Californie.

    L'étage principal du lanceur a également été récupéré, quelque 07 mn 49 s après son décollage. Après s'être séparé de l'étage supérieur, 02 mn 27 s après son décollage, il est parvenu à se poser sur la barge de SpaceX baptisée Of Course I Still Love You (en français, « Évidemment je t'aime encore »), située à plusieurs centaines de kilomètres au large des côtes californiennes.

    Le lanceur Falcon 9 au décollage, quatre mois après la suspension des tirs. © SpaceX

    Le lanceur Falcon 9 au décollage, quatre mois après la suspension des tirs. © SpaceX

    Quant aux satellites Iridium Next, ils ont été positionnés sur une orbite de stationnement temporaire de 625 km où ils seront testés et pilotés par Iridium au cours des prochaines semaines. Une fois les tests et la validation passés avec succès, ils migreront ensuite vers leur orbite opérationnelle (780 km) et commenceront à fournir des services aux clients d'Iridium. Un par un, ils seront positionnés près d'un satellite de la génération actuelle. Comme le souligne Iridium dans son communiqué de presse, ce « lancement marque le début de l'un des plus grands renouveaux technologiques de l'Histoire, par le remplacement total de l'unique constellationconstellation de satellites fournissant une couverture de communications à 100 % mondiale ».

    Une année chargée

    Les 60 des 62 autres satellites de la constellation seront lancés par SpaceX lors de six autres lancements d'ici la fin du premier semestre 2018. En effet, si 81 satellites ont été construits par Thales Alenia Space, la constellation en orbite en utilise 66, répartis en six plans orbitaux de 11 satellites chacun, complétée par six autres de rechange en orbite et par neuf additionnels qui stationnent au sol. Initialement, il était prévu qu'un lanceur russe place en orbite les deux premiers satellites Iridium Next. Il était alors question de satisfaire à une exigence du pool d'assureurs de la constellation qui souhaitait vérifier le bon fonctionnement en orbite des satellitesorbite des satellites avant de les lancer par grappes de dix. En cas de défaut de constructionconstruction ou d'un composant défectueux, deux satellites à remplacer coûtent moins cher que dix !

    Enfin, comme à chaque début d'année, les ambitions de SpaceX sont toujours très grandes. Sans surprise, 2017 ne déroge pas à cette règle. Donc, la société d'Elon Musk prévoit 18 lancements de Falcon 9, le premier vol d'essai du Falcon HeavyFalcon Heavy et aussi celui de la version habitée de la capsule Dragon.


    Le retour en vol de Falcon 9 est repoussé au 14 janvier

    Article de Rémy Decourt paru le 09/01/2017

    Le mauvais temps a empêché le décollage du lanceur Falcon 9 ce dimanche 8 janvier, en Californie, juste après une nouvelle licence accordée par la FAA. Le premier tir depuis l'accidentaccident du mois de septembre dernier est repoussé au weekend prochain et inaugurera le service Iridium Next.

    Il y avait de la pluie et beaucoup de ventvent ce dimanche 8 janvier 2017 sur la base de Vandenbergh et la Falcon 9 est restée sagement sur son pas de tir. L'évènement est attendu car c'est un retour en vol pour l'entreprise d'Elon Musk, après l'explosion au sol d'une Falcon-9 lors du remplissage des réservoirs, le premier septembre 2016. SpaceX aurait dû ce jour-là expédier en orbite les dix premiers satellites de la future constellation Iridium Next.

    Une fois en place, celle-ci comportera 66 satellites en orbite basse (780 kilomètres), à raison de onze sur chacun des six plans orbitaux, complétée par six satellites de rechange en orbite et neuf au sol. Ces nouveaux satellites Iridium Next viendront remplacer la constellation existante. Ils garantiront la continuité du service fourni par la première génération, principalement de la téléphonie et de la localisation (notamment pour les conteneurs et les bateaux). Les satellites Iridium Next apporteront de nouveaux services pour des applicationsapplications à large bandeà large bande, avec des débitsdébits pouvant aller à terme jusqu'à 1,4 gigabit par seconde. Ils embarqueront aussi une charge utile additionnelle ADS-B qui assurera un service de localisation d'avion et permettra de suivre le trafic aérien autour de la planète en temps réel.

    Le feu vert de la FAA

    Pour ce premier lancement depuis août 2016, l'administration fédérale de l'aviation américaine (FAA), qui gère également la réglementation en matièrematière de lancements spatiaux commerciaux, avait accordé à SpaceX une licence de lancement pour un total d'au moins neuf tirs.

    Cette licence est valable jusqu'en janvier 2019. Elle couvre les sept lancements dédiés à la constellation Iridium Next depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie. La licence autorise également SpaceX à tenter les atterrissages du premier étage sur sa plateforme en mer.


    SpaceX retarde son retour en vol et perd un contrat

    Article de Rémy Decourt paru le 09/12/2016

    Un peu de patience. Le retour en vol des lanceurs Falcon 9 de SpaceX a été reporté de plusieurs semaines. Il est maintenant prévu en janvier, le temps que l'organisme américain qui gère les activités de lancement, la FAA, donne son feufeu vert.

    Initialement prévu le 16 décembre, le premier lancement depuis l'explosion au sol d'un lanceur Falcon 9 devrait avoir lieu finalement dans le courant du mois de janvier, a annoncé la société d'Elon Musk. En cause, l'autorisation manquante de l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) qui gère également la réglementation en matière de lancements spatiaux commerciaux. Avant de donner son feu vert à la reprise de l'activité de SpaceX, la FAA attend les conclusions de l'enquête que mènent SpaceX, la NasaNasa et l'U.S. Air Force.

    Si le rapport recommande un retour en vol du lanceur dès lors que toutes les mesures préconisées ont été suivies d'effet, SpaceX reprendra un rythme soutenu de lancement qui débutera avec le tir de 10 satellites Iridium depuis la base militaire de Vandenberg en Californ

    D’un lanceur à un autre

    Ce report des opérations de vol, s'il n'est évidemment pas inquiétant, ne fait pas les affaires d'Inmarsat et Hellas-Sat. Les deux sociétés ont décidé de renoncer à utiliser le Falcon 9 de SpaceX pour la mise en orbite du satellite Inmarsat S-band qui embarque la charge utile Hellas-Sat 3, et d'activer une option de lancement auprès d'ArianespaceArianespace. Résultat, le satellite sera mis en orbite par le lanceur lourd Ariane 5Ariane 5 depuis le Centre spatial guyanaisCentre spatial guyanais, au deuxième trimestre 2017.

    Cependant, Inmarsat ne tourne pas complètement le dosdos à SpaceX. L'opérateur de satellite prévoit toujours d'utiliser un Falcon 9 pour lancer le satellite Inmarsat-5 F4, au cours du premier semestre 2017.


    SpaceX de retour en vol

    Article de Rémy Decourt paru le 30/11/2016

    Trois mois et demi à peine après son explosion, Falcon 9 est de nouveau sur le départ. Le 16 décembre prochain, le lanceur déploiera 10 satellites de la constellation Iridium Next. Un mois plus tard, ce sera le tour d'EchoStar 23, satellite de télécommunications brésilien. SpaceX se doit de réorganiser au mieux son calendrier et de satisfaire ses clients qui ne peuvent pas attendre plus longtemps.

    Malgré quelques zones d'ombres sur les circonstances de l'explosion du Falcon 9, alors qu'il avait été installé sur le pas de tir de Cap Canaveral, en Floride, SpaceX a tout de même décidé de reprendre ses lancements. Avant ce retour en vol, la société rencontrera son pool d'assureurs afin de le tenir informé des conclusions de son enquête et lui présenter les mesures mises en place pour améliorer la fiabilité de son lanceur.

    Ce retour en vol est prévu le 16 décembre avec le lancement des 10 premiers satellites de la constellation Iridium Next. Le Falcon 9 décollera depuis la base californienne de Vandenberg. Un mois plus tard, SpaceX prévoit de lancer le satellite de télécommunications EchoStar 23 depuis le Centre spatial Kennedy. Avec un calendrier des lancements forcément bousculé depuis cet échec, SpaceX doit réorganiser ses futures missions au mieux des intérêts de ses clients et notamment de ceux d'Iridium et d'EchoStar, très pénalisés par la suspension des vols du Falcon 9.

    Deux clients, deux urgences

    EchoStar fait face à une date limite réglementaire imposée par le gouvernement brésilien qui stipule le démarrage des services commerciaux d'EchoStar 23 à la mi 2017. Faute de quoi des pénalités seraient automatiquement appliquées.

    Quant à Iridium, l'urgence est de remplacer les premiers satellites de la constellation existante qui arrivent en fin de vie (les premiers ont été lancés en 1997) de façon à garantir la continuité des services commerciaux proposés par Iridium (principalement de la téléphonie et de la localisation). À cela s'ajoute que la future constellation fournira de nouveaux services, en cours de commercialisation, tels que des applications larges bandes, avec des débits pouvant aller jusqu'à 1,5 gigabit par seconde, ainsi qu'un service inédit de localisation d'avions de façon à suivre le trafic aérien à l'échelle de la planète.


    SpaceX a trouvé la cause de l'explosion du Falcon 9 et s'apprête à revoler

    Article de Rémy Decourt paru le 08/11/2016

    SpaceX va-t-il une nouvelle fois faire taire ses concurrents ? Alors que bon nombre d'entre eux s'étonnaient de la décision d'Elon Musk de reprendre ses activités de lancement seulement quelques mois après l'explosion de son lanceur, les faits semblent lui donner raison. Il vient d'annoncer dans une interview la reprise des lancements du Falcon 9 d'ici la fin de l'année.

    Elon Musk, lors d'une interview accordée à CNBC vendredi 4 novembre, a confirmé avoir trouvé la cause de l'explosion au sol de son lanceur. Elle n'est pas due à un phénomène extérieur, mais bien comme le pressentaient bon nombre d'experts, dont le français Stéphane Mazouffre, expert et spécialiste de la propulsion spatiale que nous avions interrogé, un problème qui impliquait un des trois réservoirs d'héliumhélium liquideliquide situés à l'intérieur du réservoir d'oxygèneoxygène liquide de l'étage supérieur. Pour s'exonérer de toutes négligences, Elon Musk a tenu à déclarer que la cause de l'explosion est un « problème très surprenant qui n'a jamais été rencontré auparavant dans l'histoire des lanceurs ».

    De l’oxygène si froid qu’il est devenu solide

    Au sujet de l'explosion d'un de ses réservoirs, Musk explique que le matériau compositematériau composite de fibres de carbonefibres de carbone entourant les réservoirs a pu, au contact de l'oxygène anormalement solide, produire une étincelle et finir par prendre feu, ce qui a entraîné l'explosion du Falcon 9.

    Cela dit, Musk n'a pas apporté beaucoup d'autres détails pour expliquer l'état solideétat solide de cet oxygène censé rester liquide. Selon un rapport du New York Times que SpaceX n'a pas confirmé ni démenti, l'hélium contenu dans le réservoir incriminé étant à une température de - 268 °C, il aurait pu contribuer à la congélation de l'oxygène du Falcon 9, maintenu à quelque - 206 °C, bien au-dessus de la température à laquelle il se fige (- 218 °C).

    En conclusion de quoi Elon Musk, éternel optimiste, a annoncé que son lanceur sera prêt à revoler dès le mois de décembre, moins de quatre mois après l'explosion du lanceur !