En attendant le lancement de la  mission chinoise Chang’e 3 sur la Lune, c’est la Nasa qui fait l’actualité. L’Agence spatiale américaine doit lancer cette nuit une sonde destinée à étudier l'atmosphère et la poussière lunaire. La mission sera courte mais importante pour la planétologie comparée.

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    Le lanceur Minotaur V sur son pas de tir de la base de Wallops. C'est lui qui fera décoller la sonde Lade et l'installera sur sa route vers la Lune. © Orbital Sciences

    Le lanceur Minotaur V sur son pas de tir de la base de Wallops. C'est lui qui fera décoller la sonde Lade et l'installera sur sa route vers la Lune. © Orbital Sciences

    La Nasa a de nouveau rendez-vous avec la Lune. Après les sondes Grail en 2011, les missions LCross et Lunar Reconnaissance Orbiter de 2009 ainsi que les sondes Lunar Prospector en 1998 et Clementine (1994), la Nasa doit lancer dans la nuit de vendredi à samedi la sonde Ladee, pour Lunar Atmosphere and Dust Environment Explorer.

    Cette mission sera courte : seulement une centaine de jours de travail, 160 jours si l'on tient compte du trajet vers la Lune (30 jours) et de la phase de recette du satellite. Son objectif est de mieux comprendre la poussière lunaire et son atmosphèreatmosphère.

    La sonde Ladee, recouverte de panneaux solaires, avant son installation dans la coiffe de son lanceur. © Nasa

    La sonde Ladee, recouverte de panneaux solaires, avant son installation dans la coiffe de son lanceur. © Nasa

    Ladee est une petite sonde de 383 kilogrammes dont 49,6 kg pour les quatre instruments scientifiques. S'y ajoutent 134,8 kg de carburant et 248 kg pour les servitudes. Haute de 2,37 m et large de 1,85 m, elle est recouverte de trente panneaux solaires. Si les conditions météorologiques sont favorables, elle sera lancée par un Minotaur V à cinq étages d'Orbital Sciences de la base de Wallops de la Nasa, en Virginie, ce vendredi à 23 h 27 heure locale, soit samedi 7 à 5 h 27 en heure française métropolitaine.

    La sonde évoluera à une très faible altitude, de 20 à 150 kilomètres de la surface lunaire. Les mesures scientifiques s'effectueront toutes à moins de 60 kilomètres d'altitude. Cette orbite très basse répond aux besoins des scientifiques. La contrepartie de ce rase-mottes est la faible durée de la mission. En raison de l'irrégularité du champ gravitationnel lunaire, en effet, des corrections de trajectoires seront effectuées tous les trois à cinq jours jours avec à chaque fois une consommation de carburant.

    Cela dit, cette centaine de jours est suffisante pour apporter des réponses aux deux grands objectifs de la mission. Ainsi, la sonde devrait déterminer la densité globale, la composition et les variations dans le temps de l'atmosphère et déterminer la densité et la taille des particules de poussière dans l'atmosphère pour la conception des installations lunaires habitées et des robotsrobots d'exploration.

    Planétologie comparée

    Cette atmosphère fait débat. Elle est si fine qu'il serait plus juste de parler d'enveloppe gazeuse. Cependant, son étude est importante. Elle est peut-être d'un type très courant dans le Système solaireSystème solaire. Les scientifiques sont convaincus que de nombreux objets, comme des gros astéroïdesastéroïdes ou des lunes des planètes géantesplanètes géantes, sont également entourés d'une enveloppe gazeuse plus ou moins épaisse. La mission de Ladee devrait donc être précieuse pour la planétologie comparée.

    Cette science a fait ses preuves avec la Terre. Afin de mieux comprendre le passé et l'avenir de l'atmosphère terrestre, les chercheurs s'aident d'autres planètes. Ainsi Mars apporte son lot d'indices tout comme VénusVénus dont l'étude de l'atmosphère a permis de mieux comprendre le rôle du dioxyde de carbonedioxyde de carbone sous forme de gaz à effet de serregaz à effet de serre à l'œuvre dans l'atmosphère terrestre et son rôle dans l'augmentation des températures moyennes de surface.

    En fin de mission, Ladee ira s'écraser sur la surface comme le font toutes les sondes venues tourner autour de la Lune. Dernier crash en date, celui des deux sondes Grail en décembre 2012.