La Russie est une nouvelle fois empêtrée dans des problèmes de qualité. Cette fois, un défaut de construction a été détecté avant le lancement d’une capsule habitée, reportant à une date indéterminée le lancement de trois astronautes. Une situation qui met en exergue les inconvénients de dépendre d’un seul système de transport spatial pour desservir la Station.


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    En raison de la découverte de problèmes techniques sur la capsule SoyouzSoyouz TMA-04M, qui devait décoller à destination de la Station spatiale le 30 mars prochain, l'Agence spatiale russe a été contrainte de reporter son lancement à une date indéterminée. Ce défaut dans la constructionconstruction de la capsule a été détecté lors d'un essai réalisé dans une chambre à basse pression. La capsule n'a pas résisté à un test pendant lequel une rupture de paroi est apparue, compromettant définitivement son étanchéitéétanchéité. En l'état, elle ne peut pas être utilisée pour un vol spatial.

    Roscosmos a donc décidé d'utiliser la capsule prévue pour le vol suivant, TMA-05M, qui devait partir en mai 2012. Mais le temps nécessaire à sa préparation ne permet pas d'envisager un lancement avant la mi-avril, voire début mai. Le lancement suivant (initialement prévu en mai) est reporté lui aussi et devrait avoir lieu fin juin.

    Un des échecs du programme spatial russe : la chute du cargo Progress M-12M, lancé le 24 août 2011 pour ravitailler la Station spatiale internationale. © Roscosmos

    Un des échecs du programme spatial russe : la chute du cargo Progress M-12M, lancé le 24 août 2011 pour ravitailler la Station spatiale internationale. © Roscosmos

    La pyramide des accidents

    Ces reports ne font évidemment pas l'affaire des partenaires de la Station qui planifient tant bien que mal le trafic autour de l'ISS. Si le report de quelques semaines de la rotation des équipages est facilement gérable, celui des lancements est plus compliqué. Entre les cargos spatiaux Progress, le troisième ATV et le premier amarrage d’une capsule Dragon de SpaceXSpaceX, sans oublier la désorbitation des Progress et le retour sur Terre des capsules Soyouz, le trafic est bel et bien dense. Il faut également garder à l'esprit que l'orbite de l'ISSISS et l'implantation des bases de lancement sur Terre restreignent les opportunités de lancement.

    Cet énième problème de fiabilité et de qualité dans l'industrie spatiale survient au cœur d'une série d’échecs qui frappe actuellement le programme spatial, notamment avec le lancement de satellites et d'un cargo spatial. Quelles que soient les industries concernées, les pyramides des accidentsaccidents, utilisées pour mesurer les risques, montrent qu'une augmentation des problèmes techniques bénins mène toujours à un accident grave. Dans le cas de l'industrie spatiale russe, tous les paliers intermédiaires avant la pointe de la pyramide ont été atteints avec l'échec au lancement et la perte de plusieurs satellites dont un cargo Progress. La pointe représentant l'accident mortel.