Un nouveau dispositif de soutien de vie est actuellement à l’épreuve à bord de la Station Spatiale Internationale. Le Water Recovery System (WRS), ou recycleur d’eau, permettra de porter l’équipage à six personnes au lieu de trois actuellement.

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    Le Water Recovery System lors de tests au sol. Crédit Nasa

    Le Water Recovery System lors de tests au sol. Crédit Nasa

    « Il s'agit d'un organe critique dont dépendra la station durant la deuxième période de son exploitation », déclare en substance Bob Bagdigian, directeur du projet, qui affirme que cet appareil cumule les fonctions d'une station d'épuration des eaux et de réseau de distribution tels qu'on les conçoit sur Terre. Et d'ajouter que le WRS sera aussi un élément indissociable de toute prétention de retourner un jour sur la Lune, a fortiori d'entreprendre des voyages plus lointains comme en direction de la planète Mars.

    Le WRS a été conçu par le bureau d'études du centre spatial Johnson de la Nasa à Houston, et développé au Centre de vol spatial Marshall à Huntsville. Emmené à bord de la station en novembre dernier par la navette Endeavour, il a été aussitôt installé par l'équipage et mis en fonctionnement. Toutefois, les premiers échantillons d'eau purifiée n'étaient pas destinés à la consommation, et ont été ramenés sur Terre pour analyse.

    La fonction essentielle de l'instrument est de convertir les eaux de déchetdéchet des astronautes, principalement constituées d'urine, en eau potable. Mais d'autres sources de liquide sont aussi exploitables, car dans l'espace l'eau est bien plus précieuse, et plus coûteuse, que dans n'importe quel désertdésert terrestre...

    Le fonctionnement

    L'urine provenant directement des deux WC de la station est d'abord brumisée et injectée dans un cylindre rotatif à grande vitesse, qui en extrait la vapeur d'eau par centrifugation. Elle est ensuite soumise à un processus de distillationdistillation sous haute pressionpression, qui fournit un liquide presque pur, ce que la Nasa appelle pudiquement un distillat épuré d'urine.

    Mais ce n'est pas encore assez propre... Ce distillat est alors combiné avec d'autres sources d'eaux uséeseaux usées résiduelles, comme l'humidité extraite de l'airair de la station, essentiellement produite par la transpirationtranspiration et la respiration des astronautes. Celles-ci traversent un filtre à particulesfiltre à particules et différentes couches de matériaux absorbants semblables à ceux habituellement utilisés dans l'industrie du traitement des eaux sur Terre, et immédiatement disponibles.

    Enfin, le liquide obtenu est alors chauffé, puis de l'oxygèneoxygène pur est injecté afin de provoquer l'oxydationoxydation des composés organiques. Ultime précaution, de l'iodeiode est ajouté afin de tordre le cou à un éventuel microbemicrobe qui aurait échappé à ces traitements...

    Il s'agit du premier dispositif de la sorte utilisé dans l'espace. Les Russes en ont utilisé un similaire, mais moins évolué, se limitant au traitement des eaux de condensationcondensation.

    Le Water Recovery System devrait entrer en service opérationnel en mai 2009, produisant environ 2800 litres d'eau potable par an.