Avec le vol inaugural d’un lanceur Soyouz, la Russie met en service partiel son nouveau cosmodrome de Vostotchny, censé remplacer Baïkonour à l’horizon 2025. Seul le pas de tir destiné au lancement des Soyouz est achevé et les travaux pour le deuxième pas de tir, qui lancera les futurs lanceurs de la famille Angara débuteront en 2017.

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    Quelques jours après le lancement d'un SoyouzSoyouz depuis le Centre spatial guyanais de Kourou (mission VS14), le lanceur russe est reparti pour l'espace depuis le nouveau cosmodrome de Vostotchny. Après un report de 24 heures, un lanceur Soyouz 2.1a a décollé à 2 h 01 TU du complexe n° 1 S du cosmodrome de Vostotchny pour placer sur orbite les satellites Mikhailo Lomonossov et AIST-2D grâce à un étage supérieur manœuvrant Volga de RKK Energiya.

    Ce nouveau cosmodrome a été construit pour remplacer celui de BaïkonourBaïkonour, qui présente l'inconvénient de se trouver au Kazakhstan et que la Russie loue 115 millions d'euros par an depuis la chute de l'URSS. Sa constructionconstruction a été décidée en 2007 par Vladimir Poutine et commencée en 2012 pour un coût de 4 à 5,3 milliards d'euros. Aujourd'hui, seul le pas de tir dédié aux lanceurs Soyouz fonctionne. Un second site de lancement est prévu et servira aux seuls lanceurs de la future famille Angara. Il sera mis en service dans quelques années. Quant à Baïkonour, dont le bail court jusqu'en 2050 et qui reste le seul site de lancement pour envoyer des équipages à bord de la Station spatiale internationale, il sera utilisé au moins jusqu'en 2023, date à laquelle les vols habitésvols habités russes pourraient tous décoller depuis Vostotchny.


    En présence de Vladimir Poutine, la Russie a tiré avec succès jeudi 28 avril une fusée Soyouz depuis le tout nouveau cosmodrome Vostotchny, situé dans l'Extrême-Orient russe. © Sputnik

    Ce lanceur Soyouz diffère de la version tropicalisée

    Ce vol inaugural avec le lancement des deux satellites s'avère assez similaire au tir réalisé depuis la Guyane avec le lancement des satellites Sentinel 1B et Microscope. Un peu comme si les Russes avaient voulu démontrer, s'il en était nécessaire, qu'ils étaient capables de faire sur leur territoire la même chose que depuis le Centre spatial guyanais. À savoir un lancement en orbite polaire héliosynchronehéliosynchrone avec un satellite principal scientifique et d'autres passagers plus petits. Deux dates de lancement à rapprocher avec une annonce russe, passée plutôt inaperçue, qui a indiqué avoir rompu le contrat d'exclusivité qui liait la Russie et ArianespaceArianespace pour la commercialisation du lanceur Soyouz sur les marchés occidentaux. Cela dit, l'Ensemble de lancement de Soyouz à Kourou ne va pas fermer ses portesportes de sitôt. De nombreux autres lancements sont en prévisions et la version Soyouz ST (spécial tropiquetropique), en raison de la proximité de Kourou à l'équateuréquateur, conservera son avantage dans les lancements vers l'est.

    On notera que la Soyouz utilisée depuis Vostotchny diffère de la version tropicalisée. L'étage supérieur sous coiffe n'est pas le Fregat de Lavotchkine mais un nouvel étage Volga, dérivé d'Ikar que StarsemStarsem avait utilisé pour Globalstar depuis Baïkonour avec un autre moteur. L'avantage c'est que cet étage est lui aussi fabriqué à Samara comme Soyouz, ce qui facilite les interfaces qui sont toujours un peu complexes en Russie. Enfin, les Russes utilisent le réseau Globalstar pour compléter la couverture de télémesure sans faire appel ni à la Nasa ni à l'Esa.