Michael Griffin, l’administrateur de la Nasa, vient de solliciter un rapport sur la possibilité de faire voler la flotte des navettes spatiales cinq années de plus que prévu, soit jusqu’en 2015.


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    La navette Discovery, de retour après la mission STS-124 de mai 2008. Crédit Nasa

    La navette Discovery, de retour après la mission STS-124 de mai 2008. Crédit Nasa

    C'est peut-être un paradoxe, mais la Nasa a horreur du vide... Ce vide, c'est la période 2010 - 2015 durant laquelle, suite à la mise à la retraite programmée des navettes, les Etats-Unis seront dans l'impossibilité d'accéder à leur coûteuse (100 milliards de dollars) Station Spatiale Internationale par leurs propres moyens.

    Or, s'il est bien prévu que les transports d'équipages se poursuivront au moyen de vaisseaux russes SoyouzSoyouz en attendant la mise en service d'OrionOrion, le successeur de la navette, la dégradation des relations russo-américaines plane comme une menace... Et la décision de reporter la revue de conception préliminaire d'Orion de 6 à 12 mois, avec la perspective d'un premier vol opérationnel au plus tôt en 2016, ne fait qu'accroître les inquiétudes.

    John Coggeshall, directeur du planning au Centre spatial Johnson, affirme que les responsables Nasa se concentrent actuellement sur la manière de combler le fossé afin de réduire aussi efficacement que possible la période d'inaccessibilité potentielle de l'ISS. John Yembrick, porteporte-parole de la Nasa, a confirmé l'existence de cette étude tout en la minimisant, car selon lui, les paramètres ne sont pas encore définis et l'arrêt des vols des navettes reste programmé pour 2010.

    Un service minimum

    Le profil des vols surnuméraires serait toutefois minimaliste, la Nasa n'envisageant plus, après 2010, que deux vols par an dévolus aux seuls transferts d'équipages vers l'ISS et à des mini-missions de maintenance, à l'exclusion de toute mission scientifique.

    Il est aussi à craindre que le coût de ces vols supplémentaires ne soit ponctionné sur le programme Constellation, duquel fait partie Orion, et ne retarde à nouveau celui-ci de façon significative, réduisant l'intérêt d'une telle mesure. Enfin, cette annonce pourrait laisser présager un important changement dans la politique de l'Agence spatiale dans la perspective de l'arrivée au pouvoir d'un nouveau Président et d'un nouveau Congrès.