Lancée en novembre 2011, la mission Mars Science Laboratory de la Nasa à destination de Mars a déjà parcouru la moitié de son trajet, qui se terminera en août. Transportant le rover Curiosity, elle vient d’effectuer une nouvelle correction de trajectoire.


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    Plus de quatre mois après son lancement, la sonde qui transporte le rover Curiosity à destination de Mars se trouve à mi-chemin de son objectif. Fin mars, le vaisseau spatial avait parcouru quelque 326 millions de kilomètres, sur les 567 millions de sa route vers Mars. Jusqu'à présent, le voyage se passe sans encombre, rythmé par six corrections de trajectoire qui seront nécessaires avant l'arrivée autour de Mars.

    Les scientifiques profitent de ce voyage pour mesurer les radiations dans l'espace interplanétaire à l'aide d'un détecteur de radiations installé à bord de la sonde. Le but : avoir une vision plus claire des contraintes pour la réalisation de systèmes de transport spatial habité, protégeant efficacement les astronautes.

    Le passé géologique de Mars : la question de l'habitabilité

    Le rover Curiosity doit atterrir dans le cratère Gale pour y rechercher non pas des formes de vie éteintes ou en activité mais déterminer si dans son histoire les conditions géologiques de la planète ont été propices à une activité microbienne. Comme l'explique Mary Voytek, la directrice du Programme astrobiologieastrobiologie de la Nasa, CuriosityCuriosity cherchera les conditions d'habitabilité dont l'eau est un « des ingrédients de la vie ». Mais pas seulement. L'idée est de « trouver d'autres conditions nécessaires au maintien de la vie, en définissant "l'habitabilité", c'est-à-dire les conditions qui doivent être réunies pour que la vie existe », a-t-elle précisé.

    Le site d'atterrissage de Curiosity, à l'intérieur du cratère Gale et le parcours prévu pour le rover. Depuis l'orbite, on distingue une couverture poussiéreuse (<em>« duststone »</em>), récente (<em>youngest</em>), et des couches de sédiments de sulfates, seuls ou en mélange avec des argiles (<em>clays</em>). © Nasa/JPL-Caltech/ASU/UA

    Le site d'atterrissage de Curiosity, à l'intérieur du cratère Gale et le parcours prévu pour le rover. Depuis l'orbite, on distingue une couverture poussiéreuse (« duststone »), récente (youngest), et des couches de sédiments de sulfates, seuls ou en mélange avec des argiles (clays). © Nasa/JPL-Caltech/ASU/UA

    L'avenir incertain des missions vers Mars

    Le cratère Gale à l'intérieur duquel doit se poser Curiosity n'a pas été choisi au hasard mais au terme d'une procédure démocratique engagée dès 2006 avec l'étude d'une centaine de sites par des équipes du monde entier. Des observations effectuées en orbite indiquent que le cratère est constitué d'un empilement de couches argileuses et de sulfates dans lesquelles l'eau a joué un rôle significatif. La géologiegéologie du cratère Gale est celle d'un relief (creusé par l'impact d'un astéroïde) qui a ensuite été recouvert de sédimentssédiments en même temps que la plaine alentour. Ces sédiments ont été érodés au fil des ans, ne laissant qu'un pic central, de 5.000 mètres de hauteur, plus élevé que la plaine entourant le cratère.

    Au sein de l'Agence spatiale américaine, la proposition de budget pour les années suivantes écrit en pointillés l'avenir de l'exploration robotiquerobotique de Mars, pourtant essentielle pour comprendre comment la vie est apparue sur la Terre et dans le Système solaire et pour préparer une mission habitée. Les Américains ont dû renoncer à participer au programme européen ExoMars qui prévoit l'envoi de deux missions en 2016 et 2018. Aujourd'hui, après MSL, seule la mission Maven, une sonde d'étude de l'atmosphèreatmosphère martienne, a obtenu son billet pour Mars.