Pour sa prochaine mission spatiale, la Chine va-t-elle envoyer des astronautes à bord de Tiangong-1, comme le laissent entendre bon nombre de médias, ou s’agit-il d’une mission à vide ? Il semblerait que l’amarrage précédent ne se soit pas aussi bien passé que ce que prétend la Chine.


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    Si l’on se fie au planning officiel, la Chine prévoit de lancer pendant l’été 2012 trois taïkonautes à destination de Tiangong-1. Une mission humaine qui pourrait être reportée au prochain lancement si les rumeurs d’une mauvaise pressurisation de Tiangong-1 avec Shenzhou-8 devaient se confirmer. © CCTV

    Si l’on se fie au planning officiel, la Chine prévoit de lancer pendant l’été 2012 trois taïkonautes à destination de Tiangong-1. Une mission humaine qui pourrait être reportée au prochain lancement si les rumeurs d’une mauvaise pressurisation de Tiangong-1 avec Shenzhou-8 devaient se confirmer. © CCTV

    Trois mois après le retour sur Terre de la capsule Shenzhou-8, la Chine prépare le lancement d'un équipage de trois astronautes à destination de Tiangong-1Tiangong-1, qui préfigure les futurs modules orbitaux de la station spatiale chinoise. Le lancement de cette mission est prévu entre les mois de juin et août. Les trois membres d'équipage de ShenzhouShenzhou-9 entreront dans le module Tiangong-1 pour y vivre, y travailler, effectuant des expériences dans le domaine des sciences spatiales, voire une sortie dans l'espace. Une étape de plus dans le programme spatial chinois.

    Cependant, rien n'est moins sûr. S'il ne fait aucun doute que la Chine planifie bien une mission à destination de ce module, il semblerait qu'elle soit inhabitée en raison de problèmes survenus lors de la précédente mission Shenzhou-8 et concernant l'amarrage avec le module orbital. Une affirmation difficile à vérifier vu l'absence de communication officielle sur le programme spatial, propice à toutes sortes de suppositions. Seuls quelques journalistes bien informés, comme Jones Morris, basé à Sydney, arrivent à démêler tant bien que mal le vrai du faux.

    Si le prochain amarrage avec Tiangong-1 rencontrait des difficultés de pressurisation, la Chine serait confrontée à un problème de construction voire de conception, difficile à surmonter pour un module en orbite. © CNSA/Enjoy Space

    Si le prochain amarrage avec Tiangong-1 rencontrait des difficultés de pressurisation, la Chine serait confrontée à un problème de construction voire de conception, difficile à surmonter pour un module en orbite. © CNSA/Enjoy Space

    Quand des Chinois retourneront-ils dans l'espace ?

    Lancé le 29 septembre 2011, le module Tiangong-1 est toujours en activité autour de la Terre. Il est notamment utilisé pour effecteur des essais d'amarrage et d'utilisation avec les capsules Shenzhou. Après avoir réalisé la première mission d'amarrage de l'histoire spatiale de la Chine, avec Shenzhou-8, en novembre 2011, la Chine projetait d'envoyer deux autres engins s'y amarrer dont au moins un avec un équipage. Or, au début du mois, sous couvert d'anonymat et sans aucune explication, des fonctionnaires des affaires spatiales ont annoncé que la Chine renonçait à envoyer des taïkonautes à bord de Shenzhou-9 à destination de Tiangong-1, préférant envoyer l'engin à vide.

    « Si ces affirmations sont exactes, elles peuvent signifier que quelque chose ne s'est pas passé correctement lors de la précédente mission, » explique Jones Morris dans un article repris par le site Space Daily. Depuis, des déclarations dans des médias chinois ont évoqué des problèmes liés à la pressurisation de Tiangong-1 après son amarrage avec Shenzhou-8. Autrement dit, le système d'amarrage qui relie les deux engins ne serait pas complètement étanche. Actuellement, il n'est pas possible de déterminer si la cause de cette défaillance est due au module orbital ou véhicule spatial Shenzhou-8.

    Pour comprendre les raisons de ce dysfonctionnement et déterminer qui de Shenzhou-8 ou de Tiangong-1 présente un défaut de constructionconstruction ou de conception, la Chine n'a pas d'autre choix que d'envoyer un nouveau vaisseau pour s'y amarrer. 

    Cela dit, le lancement de l'équipage n'est que partie remise. Si l'amarrage de Shenzhou-9 se déroule correctement, les trois Chinois rejoindront le module lors de la prochaine mission Shenzhou-10, d'ores et déjà planifiée pour fin 2012 ou début 2013.