Des structures sphériques de quelques millimètres emprisonnées dans une gangue rocheuse et dont certaines sont cassées : c’est la dernière trouvaille du rover Opportunity, qui en est à sa neuvième année (terrestre) sur la planète Mars…

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    Après les argiles martiennes repérées il y a deux semaines, le brave rover Opportunity, arrivé sur Mars en 2004, vient de faire une nouvelle découverte qui laisse les géologuesgéologues perplexes. Sur un affleurementaffleurement rocheux, baptisé Kirkwood, une curieuse granulationgranulation a attiré l'œilœil des planétologues du JPLJPL qui ont dirigé le rover dans cette direction. Le microscopemicroscope d'OpportunityOpportunity, qui fonctionne toujours, a saisi une image.

    À la surface du rocher, de nombreuses structures plus ou moins sphériques, d'environ 3 mm de diamètre, semblent incluses dans le substrat. La formation évoque bien sûr les fameuses « myrtillesmyrtilles », des sphérules riches en oxydes de fer découvertes par le même Opportunity en 2004 et dont les géologues expliquent la formation par l'action d'une eau liquide fortement minéralisée sur la roche environnante. L'érosion aurait ensuite libéré ces sphérules.

    Affleurant à la surface du rocher, dont l'érosion les a exposées à l'atmosphère, ces petites sphères d'environ 3 mm sont densément réparties et certaines sont comme ouvertes. Leur composition serait différente de celle des sphérules découvertes en 2004, riches en oxyde de fer et formées par l'action de l'eau sur des roches sédimentaires. © Nasa/JPL-Caltech/<em>Cornell Univ.</em>/ USGS/<em>Modesto Junior College</em>

    Affleurant à la surface du rocher, dont l'érosion les a exposées à l'atmosphère, ces petites sphères d'environ 3 mm sont densément réparties et certaines sont comme ouvertes. Leur composition serait différente de celle des sphérules découvertes en 2004, riches en oxyde de fer et formées par l'action de l'eau sur des roches sédimentaires. © Nasa/JPL-Caltech/Cornell Univ./ USGS/Modesto Junior College 

    Le travail d'Opportunity continue

    Mais ces granules de Kirkwood semblent bien différents, « en concentration, en distribution et en composition » rapporte Steve Squyres, de l'université Cornell, et qui travaille sur la mission Mer (Mars Exploration Rover, c'est-à-dire Opportunity et Spirit). Ici, les sphérules sont incorporées dans une gangue rocheuse dure, dont la surface a été érodée, exposant ces petites inclusions à l'atmosphèreatmosphère martienne. Certaines sont cassées et montrent, à l'intérieur, une structure concentrique. Leur composition a été analysée par le spectromètre X d'Opportunity, toujours en état de marche lui aussi, et elle pourra ainsi être précisée.

    L'origine d'une telle formation est inexpliquée. « Nous avons un merveilleux puzzle géologique devant nous » commente Steve Squyres, ajoutant qu'il existe « de multiples hypothèses de travail » mais « qu'aucune n'est privilégiée ». Certains - mais pas la Nasa - évoquent une origine microbienne, une idée romantique que rien ne vient étayer.

    La découverte donne en tout cas du grain à moudre aux géologues de la mission Mer, démontrant que le travail d'Opportunity, 8 ans et demi après son atterrissage sur Mars et malgré l'arrivée de Curiosity, n'est pas terminé. Après Kirkwood, son prochain objectif est une zone où des argilesargiles ont été détectées depuis l'orbiteorbite.