Un lanceur indien de type PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle) a décollé lundi 28 avril à  3 h 50 TU de la base de Dhawan Space Centre (SDSC) à Sriharikota, emmenant sous sa coiffe dix satellites dont huit appartenant à des nations ou des organisations étrangères.

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    Mise à feu du lanceur PSLV. Crédit : ISRO

    Mise à feu du lanceur PSLV. Crédit : ISRO

    Bel exploit réalisé par l'astronautique indienne. 885 secondes après la mise à feu et un vol propulsé exemplaire, la charge utile principale de 690 kgkg, le satellite Cartosat-2A, était injecté sur une orbite polaire de 637 kilomètres d'altitude. 45 secondes plus tard, c'était au tour de IMS-1 (Indian Mini Satellit 1) de se dégager, suivi tour à tour de huit autres nanosatellitesnanosatellites.

    Acheminement du lanceur vers l'aire de tir. Crédit : ISRO.

    Acheminement du lanceur vers l'aire de tir. Crédit : ISRO.

    Quelques instants après s'être extrait du quatrième étage du lanceur, Cartosat-2A déployait ses panneaux solaires, qui commençaient à alimenter les accumulateurs. Tous les satellites ont immédiatement communiqué avec la Terre, et s'avèrent pleinement opérationnels. Cette impressionnante livraison de satellites fait de ce lancement non seulement une première mais aussi un exploit technique qui confirme bien l'intention de l'Inde d'occuper une place de choix dans le domaine des lancements commerciaux.

    Le PSLV en position sur sa rampe d'approvisionnement. Crédit : ISRO

    Le PSLV en position sur sa rampe d'approvisionnement. Crédit : ISRO

    Surveillance de la Terre au programme

    Cartosat-2A est un satellite de reconnaissance civil à vocation géodésique et géographique. Placé sur une orbite circulaire et quasi-polaire (inclinée à 97,94°) à 635 kilomètres de la Terre et décrite en 97,4 minutes, il survole la totalité du globe tous les quatre jours. Son équipement comprend une caméra panchromatique capable de photographier le sol sur une largeur continue de 9,6 kilomètres avec une résolutionrésolution d'un mètre.

    Son orientation variable (jusqu'à 45° de la verticale) permet aux techniciens de déterminer des zones de terrain à examiner, voire de saisir des images stéréoscopiques. Les données produites seront utilisées dans des applications cartographiques et géodésiques, ainsi que pour effectuer des relevés cadastraux et apporter une aide significative dans divers projets d'aménagement du territoire et d'infrastructure rurale. Cartosat-2A est le treizième satellite IRS (Indian Remote Sensing) de la série, dont six sont encore opérationnels, à savoir IRS-1D, Oceansat-1, TES, Resourcesat-1, Cartosat-1 et Cartosat-2.

    Embarqué comme charge auxiliaire, IMS-1 (Indian Mini Satellit 1) représente une massemasse de 83 kg au décollage. Il comporte deux instruments de télédétection, soit une caméra multispectrale d'une résolution de 37 km sur une bande de 151 km de large, et une caméra hyperspectrale offrant une résolution de 506 mètres sur une largeur de 130 km. Ces deux instruments couvrent le proche infrarougeinfrarouge et une partie du spectrespectre électromagnétique voisin.

    Huit nanosatellites

    Huit autres satellites sont embarqués, pour une masse totale d'environ 50 kg. Six d'entre eux sont regroupés sous l'appellation NLS-4 et forment un projet soutenu par l'Université de Toronto (Canada). On y retrouve CAN-X2 (Université de Toronto), Cute-1.7 (Tokyo Institute of Technology, Japan), Delfi-C3 (Technical University Delfi, Nederlands), Aausat-II (Aalborg University, Denmark), Compass-I (Université des Sciences Appliquées, Aix-la-Chapelle, Allemagne) et SEEDS (Nihon University, Japan). Les deux derniers sont NLS-5 (Laboratoire de vol spatial, Université de Toronto, Canada) et Rubin-8 (CosmosCosmos International, Allemagne).

    Aartosat-2A en cours d'intégration au quatrième étage du lanceur. Crédit : ISRO

    Aartosat-2A en cours d'intégration au quatrième étage du lanceur. Crédit : ISRO

     Tous ces satellites, qui fonctionnent parfaitement, poursuivent des objectifs aussi divers que des expériences de transmission radio, détection de sursautssursauts gamma ou essais de senseurssenseurs ou de panneaux solaires.

    « En lançant autant de satellites en une fois, l'Inde a fait la démonstration de l'application commerciale de son programme spatial. D'un point de vue commercial, c'est une mission extrêmement significative » commente Ajay Lele, de l'institut d'études et d'analyses de défense à New Delhi.

    Guerre des prix

    Actuellement, le marché du lancement de satellites est partagé entre les Etats-Unis, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, la Russie, la Chine et l'Ukraine. Selon le cabinet spécialisé Euroconsult, cette activité devrait rapporter 145 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, contre 116 milliards lors de la dernière décennie. L'Inde ambitionne de se tailler une place enviable au sein de ce marché, avec des prix de 30 à 40 % moins élevés que ceux de la concurrence.

    Le gouvernement indien prévoit 60 missions spatiales d'ici 2013, y compris l'envoi de sondes automatiques vers la LuneLune et Mars, avant de tenter l'envoi d'hommes dans l'espace.