Galileo est opérationnel ! Tant attendu, le système de positionnement européen commence à devenir utilisable. Commence seulement car la constellation de satellites n'est qu'à moitié complète. Quels services en attendre ? Pour le particulier, c'est une amélioration, à venir, de la précision du positionnement grâce à la complémentarité avec les systèmes existants. Les récepteurs, même ceux des téléphones, vont commencer à devenir compatibles.

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    Le système de positionnementsystème de positionnement par satellites européen Galileo entre officiellement en service aujourd'hui, 15 décembre 2016. La Commission européenne vient de l'annoncer officiellement. Pour autant, ce concurrent du GPSGPS américain, du Glonass russe et du Beidou chinois, initié en 1999 et qui devait être opérationnel en 2008, n'est toujours pas totalement fonctionnel.

    Il peut toutefois, dès à présent, commencer à être utilisé. Voici les points clés à retenir.

    • Service partiel. Avec 14 satellites aujourd'hui (pour trente dans sa configuration finale, prévue en 2020), dont 11 opérationnels, il ne peut encore fournir qu'un service partiel. Plus précisément, Galileo n'est pas utilisable en permanence. Une position, en effet, ne peut être calculée que lorsque suffisamment de satellites sont présents sur la voûte céleste au-dessus de l'utilisateur. Le positionnement ne sera donc possible que de temps à autre.
    • Système complémentaire. Toutefois, comme Galileo fonctionne selon le même principe que le GPS et le Glonass et sur des bandes de fréquencesbandes de fréquences voisines, il peut déjà être utilisé en complément des systèmes américain et russe. Et ce par tout le monde. En effet, sur les quatre niveaux de services proposés par Galileo, le mode « OS » (Open Service) est public et lui aussi est opérationnel depuis cette nuit. Rappelons que nombre des smartphones actuels exploitent déjà, à la fois, GPS et Glonass.
    • Un smartphone compatible. Les « GPS » (puisque le nom du pionnier américain est devenu générique) des appareils portables ou des téléphones mobiles pourront donc, à terme, exploiter le signal Galileo, voire par simple mise à jour logicielle. Pour l'instant, il semble qu'un seul smartphone en soit capable, l'Aquaris X5 Plus, du fabricant espagnol BQ. Il nous est promis qu'en 2018, les récepteurs installés dans les voituresvoitures françaises seront tous compatibles.
    • Plus précis que le GPS. Comme pour le GPS, le Glonass et le Beidou, le récepteur Galileo calcule une position en déterminant le temps de trajet des messages reçus par des émetteurs (les satellites) dont la position est connue. Avec ce temps, le récepteur calcule la distance qui le sépare de l'émetteur (puisque la vitesse du signal est celle de la lumière), moyennant des corrections relativistes. La précision dépend donc de celle de la mesure du temps. Les horloges atomiques du système Galileo, plus récentes que celles du GPS, sont plus précises (quelques nanosecondes). De plus, un signal supplémentaire, le « segment sol », venu d'une réseau de balises terrestres, est retransmis aux récepteurs, via les satellites, et améliore la précision.
    • Chiffré. Pour les services payants, les informations sont chiffrées et donc mieux sécurisées vis-à-vis de piratages possibles de récepteurs.

    Premiers services en vue pour Galileo, le GPS européen

    Article de Rémy Décourt publié le 29/2/2016

    En plus des quatre satellites déjà prévus cette année, et qui seront lancés par une Ariane 5Ariane 5 spécifique, ArianespaceArianespace devra en envoyer deux autres, mis en orbite par un lanceur SoyouzSoyouz. La Commission européenne veut en effet accélérer le déploiement de la constellation Galileoconstellation Galileo, qui pourra offrir ses premiers services à la fin de 2016, avec 18 satellites opérationnels, sur les 30 qu'elle comptera à terme.

    Très en retard sur les plannings initiaux, la constellation Galileo aurait dû être en place dès 2008. La Commission européenne, en tant que Galileo Programme Manager, a décidé d'accélérer son déploiement en ajoutant un lancement avec Soyouz en 2016 qui emportera deux satellites. Un lancement supplémentaire rendu possible par la disponibilité des deux satellites Galileo, construits par la société allemande OHB qui seront lancés vraisemblablement dès le moi de mai. Au total, cette année et comme en 2015, Arianespace devrait de nouveau réaliser douze lancements avec huit Ariane 5, deux Soyouz et deux VegaVega.

    Ainsi, comme en 2015, 6 nouveaux satellites seront déployés en 2016, portant à 18 le nombre total de satellites de la constellation déployés d'ici la fin de l'année ce qui permettra l'ouverture partielle d'un certain nombre de services Galileo.

    Les quatre satellites de Galileo dits de développement et de validation en orbite (IOV, <em>In-Orbit Validation</em>). Lancés par paires depuis le Centre spatial de Kourou en octobre 2011 et en octobre 2012, ils ont validé les segments sol et spatial de la constellation Galileo. Ils sont ici vus dans l'usine romaine de Thales Alenia Space. © Esa

    Les quatre satellites de Galileo dits de développement et de validation en orbite (IOV, In-Orbit Validation). Lancés par paires depuis le Centre spatial de Kourou en octobre 2011 et en octobre 2012, ils ont validé les segments sol et spatial de la constellation Galileo. Ils sont ici vus dans l'usine romaine de Thales Alenia Space. © Esa

    Le service gratuit ouvert fin 2016

    À ce jour, la constellation Galileo, associée à son segment sol, est toujours en phase de test. Récemment, la commissaire européenne à l'industrie, Elzbieta Bieńkowska, a annoncé l'ouverture des services initiaux pour cette année. Le mode opératoire de la constellation passera alors de « test » à « opérationnel ». Quatre services seront proposés :

    • Open Service (OS) : service public gratuit ;
    • Commercial Service (CS) : service payant destiné aux professionnels, avec une précision améliorée et un chiffrage des données ;
    • Public Regulated Service (PRS) : réservé à certains services publics ;
    • Search and Rescue (SAR) : pour localiser très rapidement les balises de détresse Cospas-Sarsat (à 406 MHz, bien connues des navigateursnavigateurs marins et aériens, ainsi que des explorateurs).

    Ces premiers services sont progressivement améliorés et les autres fonctions seront mises en œuvre au fur et à mesure. Pour la Commission européenne, le but est de parvenir à une capacité opérationnelle complète en 2020 au plus tard.

    Le programme Galileo de l'Union européenne consiste à développer un système mondial de navigation par satellites, placé sous contrôle civil. Il s'appuiera sur 30 satellites dont 12 ont déjà été mis en orbite par Arianespace. Avec les satellites Galileo, les services offerts et commercialisés seront de meilleure qualité que ceux du GPS américain actuel. Cinq services seront proposés aux utilisateurs dont un gratuit et universel (Open Service) et des services commerciaux et d'autres dédiés à la sécurité, ainsi qu'un service spécial réservé aux États membres de l'Union européenne