Le 3 août dernier, le lanceur Falcon 1 de la société privé SpaceX explosait à 217 km d'altitude après 2,30 minutes de vol, concluant ainsi brutalement ce qui aurait dû être sa première utilisation commerciale. On en connaît un peu plus aujourd’hui sur les origines de l’accident.


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    Le lanceur Falcon 1. Crédit SpaceX.

    Le lanceur Falcon 1. Crédit SpaceX.

    Et celles-ci font mal. Car il ne s'agirait, selon les ingénieurs de SpaceXSpaceX, que  d'un défaut mineur de la fuséefusée, qui aurait dû parfaitement être prévu lors de la conception. Un "vice caché" dont toutes les agences spatiales ont été les victimes à répétition aux temps héroïques de la conquête de l'Espace, et dont l'espèceespèce semble ressurgir avec les nouveaux acteurs privés de l'astronautique.

    Le premier étage du lanceur est propulsé par un moteur Merlin 1C à kérosènekérosène et oxygène liquides, dérivé du moteur d'atterrissage des modules lunaires américains mais significativement amélioré par SpaceX. Avec une impulsion spécifique de 304 secondes dans le vide, il affiche un rendement supérieur à ceux du premier étage de l'Atlas 2 et de la DeltaDelta 2 américaines, et même - toutes proportions gardées - du moteur F1 de la célèbre fusée lunaire SaturneSaturne 5.

    Le moteur Merlin 1C au banc. Crédit SpaceX.

    Le moteur Merlin 1C au banc. Crédit SpaceX.

    Dans les premiers exemplaires dénommés Merlin 1A, certaines parties internes du moteur étaient refroidies par matériaumatériau ablatif, selon le même principe des boucliers de rentrée atmosphériques de certains vaisseaux spatiaux. Mais le vol du 3 août utilisait le nouveau Merlin 1C à refroidissement régénératif actif, plus léger, dont les performances sont légèrement supérieures donc d'une poussée plus élevée.

    Apparemment, les techniciens ont "oublié" de tenir compte de ce paramètre, et n'ont ainsi pas prévu que la poussée accrue fournirait une force d'accélération supérieure à la résistancerésistance des ressorts de séparationséparation entre les premier et deuxième étage de la fusée. Le moteur de celui-ci s'est ainsi mis en route alors que les deux segments étaient restés accolés, provoquant l’explosion de l'ensemble.

    De l’espoir, tout de même…

    Cependant, l'analyse des vols enregistrés jusqu'à aujourd'hui restent encourageants. Le premier étage fonctionne parfaitement, et l'instabilité qui s'était manifestée lors de la deuxième tentative a été corrigée. L'incident du début de ce mois, même s'il a abouti à la perte du lanceur et de son satellite, est mineur et relativement simple à corriger.

    Le quatrième vol reste pour l'instant programmé pour cet automneautomne, et devrait emporter un satellite malaysien.