Deux mois après le retour sur Terre du X-37B, l'US Air Force prépare le vol d'un deuxième exemplaire de cette sorte de navette spatiale automatique. Une mission aux objectifs toujours aussi flous. Comme son prédécesseur, l'engin sera lancé par une fusée Atlas 5. Quant au premier X-37B, il devrait de nouveau décoller en 2012 pour une troisième mission OTV (Orbital Test Vehicle).

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    Le premier X-37B a été lancé en avril 2010. Il est revenu se poser sur Terre le 3 décembre après plus de 210 jours en orbite. Officiellement la mission est annoncée comme ayant été particulièrement réussie. La seule anomalie divulguée à ce jour est un pneu explosé lors de l'atterrissage. Comme le montre cette image, l'engin a bien résisté à son séjour dans l’espace. © USAF

    Le premier X-37B a été lancé en avril 2010. Il est revenu se poser sur Terre le 3 décembre après plus de 210 jours en orbite. Officiellement la mission est annoncée comme ayant été particulièrement réussie. La seule anomalie divulguée à ce jour est un pneu explosé lors de l'atterrissage. Comme le montre cette image, l'engin a bien résisté à son séjour dans l’espace. © USAF

    Comme pour la première mission du X-37B, les expériences qui seront embarquées à bord de ce drone spatialdrone spatial pour son deuxième vol ne sont pas dévoilées, les officiels se bornant à expliquer qu'il s'agit de technologies liées à la réutilisabilité ou susceptibles d'être utilisées sur de futurs satellites. On suppose qu'il embarque des matériaux et une série de nouveaux capteurscapteurs pour l'imagerie, la reconnaissance, les communications, la navigation et la recherche météorologique. Les autres objectifs concernent l'automatisation de différentes phases du vol, comme la rentrée atmosphérique et l'atterrissage. 

    La soute qui contient un mât supportant un ou plusieurs panneaux solaires abriterait également un bras robotisé, télécommandé depuis le sol, ce qui lui permettrait d'intervenir sur des satellites en orbite. Si c'est le cas, on suppose qu'il pourrait soit ravitailler en ergols des satellites espions (qui épuisent leur carburant à changer leurs orbites), soit récupérer de petites charges utiles.

    Bien difficile de dire si cette vue d'artiste d'un X-37B, panneaux solaires déployés, est fidèle à la réalité. © DR

    Bien difficile de dire si cette vue d'artiste d'un X-37B, panneaux solaires déployés, est fidèle à la réalité. © DR

    Une des raisons d'être de ce programme

    Pour les militaires, l'X-37b doit être assimilé à un engin d'essai, comme l'explique Richard McKinney, sous-secrétaire adjoint de la Force aérienne pour les programmes spatiaux. « Nous voulons être en mesure de satelliser un engin spatial, tester ce qu'il transporte et de tout rapporter sur Terre. À cet égard, il s'agit d'un véhicule d'essai. »

    Depuis les attentats de septembre 2001, les États-Unis poursuivent une stratégie liée au concept de domination par l'information, qui n'est pas possible sans une utilisation massive de systèmes spatiaux. Une stratégie qui s'appuie sur le Space Power, conduisant à une progressive militarisation de l'espace, et sur le Space Control défini comme la capacité à assurer l'accès continu à l'espace pour les forces américaines, la liberté d'opération dans l'espace et la capacité à interdire à d'autres l'utilisation de l'espace si nécessaire.

    Autrement dit, les Américains cherchent à se tenir en avance sur leurs rivaux et alliés. Bien qu'il trouve ses origines avant septembre 2001, X-37B pourrait bien être un des instruments nécessaires à cette future domination.

    Des TLE difficiles à déterminer

    Autre fait remarquable, le X-37B a la particularité d'être très maniable ce qui pourrait expliquer pourquoi les astronomes amateurs spécialisés dans la traque des satellites artificiels, ont eu le plus grand mal à l'observer lorsqu'il était en orbite. Une fois ses TLE (éléments orbitaux à deux lignes) déterminés, l'ensemble des données de base servant à définir l'orbite exacte d'un satellite, ces observateurs amateurs ont pu le suivre, malgré une perte de contact à de nombreuses reprises en raison de changements d'orbite.

    Pourtant, la poursuite de l'X-37B est actuellement grandement favorisée par le déploiement des panneaux solaires de l'engin. Lorsqu'il sera opérationnel, fonctionnant sans panneaux solaires ou ne réfléchissant pas la lumière du SoleilSoleil, l'X-37b sera pour ainsi dire pratiquement invisible.