L'Agence spatiale européenne s'apprête à mettre à rude épreuve l'IXV, démonstrateur de véhicule de rentrée atmosphérique. Table vibrante et chambre d'essais acoustiques vont constituer les ultimes tests avant le vol expérimental, prévu en novembre, d'un engin bardé d'instruments de mesure.

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    Vue d'artiste du IXV au moment de la rentrée dans l'atmosphère. Cet engin à corps portant n'a pas d'ailes : c'est le fuselage qui assure la portance. Les propulseurs et des volets, situés à l'arrière et visibles sur cette image, permettront de contrôler la trajectoire. L'IXV terminera son vol sous parachute et tombera en mer où des flotteurs, gonflés au bon moment, le maintiendront en surface jusqu'à sa récupération. © Esa

    Vue d'artiste du IXV au moment de la rentrée dans l'atmosphère. Cet engin à corps portant n'a pas d'ailes : c'est le fuselage qui assure la portance. Les propulseurs et des volets, situés à l'arrière et visibles sur cette image, permettront de contrôler la trajectoire. L'IXV terminera son vol sous parachute et tombera en mer où des flotteurs, gonflés au bon moment, le maintiendront en surface jusqu'à sa récupération. © Esa

    Le véhicule expérimentalvéhicule expérimental intermédiaire, IXV (Intermediate eXperimental Vehicle), vient d'arriver aux Pays-Bas afin de subir des tests finaux dans le principal centre technique de l'Esa en vue de son lancement au mois de novembre. L'IXV est un démonstrateurdémonstrateur, qui testera des technologies et des systèmes pour les futurs véhicules autonomesvéhicules autonomes de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne à rentrée atmosphérique. En descendant sur sa trajectoire suborbitale, comme s'il retournait de l'orbite basse, l'IXV, dépourvu d'ailes, utilisera son fuselage pour générer la portance nécessaire au vol, qui sera contrôlé uniquement par des volets aérodynamiques et des propulseurs. De précédents articles avaient présenté les détails de cette petite navette originale et les coulisses du long projet de maîtrise du retour d'orbite par l'Esa.

    Les nouvelles technologies embarquées permettront de recueillir des informations sur l'aérodynamique, l'aérothermodynamique, les matériaux, les structures, les mécanismes, le guidage, la navigation, le contrôle et l'avionique. L'IXV transmettra ces précieuses informations à la fin de son vol, avant d'amerrir dans la région la plus isolée de l'océan Pacifique, où il sera repêché par l'équipage du bateau de récupération. Un premier essai d'amerrissage avait été effectué en juillet 2013 et une répétition des opérations de récupération a eu lieu en juin dernier en Méditerranée. Les tests qui vont être effectués dans le centre technique de l'Esa aux Pays-Bas, visent, eux, à confirmer que IXV peut résister aux conditions difficiles d'un lancement.

    Les derniers essais de récupération de l'IXV, équipé de ses ballons gonflés, effectués fin juin 2014 à bord du navire italien <em>Nos Aries</em>. © Esa

    Les derniers essais de récupération de l'IXV, équipé de ses ballons gonflés, effectués fin juin 2014 à bord du navire italien Nos Aries. © Esa

    L'IXV dans une chambre de torture pour simuler la rentrée atmosphérique

    Pendant la première série, qui démarrera le 11 juillet et durera trois semaines, IXV sera boulonné à une table vibrante pour expérimenter les fortes vibrations du lancement. IXV subira ensuite trois jours de test de choc de séparationséparation, qui imiteront le moment de la séparation du lanceur Vega. Durant le vol expérimental de novembre prochain, en effet, une fois l'engin stabilisé à une altitude de 320 km, un dispositif pyrotechnique ouvrira une bande de serrage, libérant ainsi des ressorts qui pousseront l'IXV à l'opposé de l'étage supérieur. Les contrôleurs de mission doivent être sûrs qu'il peut supporter le choc mécanique consécutif à la détonation pyrotechnique.

    L'IXV sera ensuite soumis au rugissement assourdissant d'un décollage à l'intérieur de la grande chambre européenne d'essais acoustiques durant six jours. Enfin, onze jours seront consacrés à la vérification du bon fonctionnement de tous les systèmes embarquéssystèmes embarqués suite aux tests. IXV doit supporter à la fois les conditions extrêmes de l'espace et de l'atmosphèreatmosphère lors de son voyage aller-retour, ce qui nécessite des tests approfondis de la quasi-totalité de ses technologies. IXV doit être capable de supporter aussi bien le vide spatial que la chaleurchaleur torride de la rentrée atmosphérique.

    En parallèle des tests effectués au Pays-Bas, d'autres actions sont en cours pour préparer le vol suborbitalsuborbital, notamment la campagne de lancementcampagne de lancement au Port spatial de l’Europe, à Kourou (Guyane), le réseau au sol et les opérations de récupération. IXV sera expédié vers Kourou début septembre, pour un lancement prévu pendant la première quinzaine de novembre.