Lancée en 2004, la sonde Messenger s’apprête à entrer en orbite autour de Mercure et commence une nouvelle phase de sa mission qui promet d’être passionnante. Un voyage vers la planète la plus proche du Soleil qui a duré plus de six ans et mis la sonde à rude épreuve.


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    • Découvrez les images de la mystérieuse planète Mercure 

    Lorsque la Nasa décide de construire MessengerMessenger, elle sait que le voyage vers Mercure sera bien plus complexe à planifier que l'envoi d'une sonde autour de Mars. La proximité du Soleil et le souci de limiter l'emport de combustible lui imposent un voyage émaillé de six assistances gravitationnelles et la constructionconstruction d'une sonde suffisamment robuste pour résister au rayonnement solairerayonnement solaire et aux fortes amplitudes thermiques prévues.

    Six ans après le lancement de la sonde, tous les clignotants sont au vert. Les six manœuvres d'assistance gravitationnelle se sont toutes bien passées. Les trois premières ont consisté à survoler la Terre et VénusVénus à deux reprises de façon à fournir à la sonde de l'énergie, lui permettant de rejoindre à moindre frais Mercure (qu'elle atteint en 2008). Les trois dernières manœuvres avaient pour but de freiner la sonde. En effet, lorsque Messenger arrive autour de Mercure, sa vitessevitesse est trop grande pour qu'elle s'insère en orbiteorbite. Trois survolssurvols ont été nécessaires pour le faire ! Ces passages au-dessus de Mercure (réalisés les 14 janvier 2008, 6 octobre 2008 et 30 septembre 2009) ont évidemment été mis à profit par la sonde pour faire fonctionner ses instruments. Des observations d'autant plus fructueuses qu'à chaque fois Messenger est passée au-dessus de régions qui n'avaient pas été survolées par Mariner 10Mariner 10, la seule sonde à avoir survolé Mercure avant cette mission.

    Treize orbites autour du Soleil et 7,9 milliards de kilomètres

    Lorsque le 17 mars prochain Messenger entrera en orbite autour de Mercure, elle achèvera une balade à travers le Système solaireSystème solaire interne, ce qui représente quelque 7,9 milliards de kilomètres parcourus pour un total de treize orbites autour du Soleil. Un voyage dans un environnement qui a mis à rude épreuve cette belle mécanique et les instruments qu'elle transporte. Depuis 2008, la sonde baigne dans un rayonnement solaire intense et doit composer avec des amplitudes thermiques extrêmement importantes.

    En raison de la proximité de la planète au Soleil, le rayonnement solaire est onze fois plus intense autour de Mercure que de la Terre, de sorte que les températures de surface montent jusqu'à 425°C alors que la nuit elles tombent à quelque -180°C. Pour maintenir les instruments de bord dans des températures clémentes, la sonde est équipée d'un bouclier solaire recouvert d'une protection en céramiquecéramique, capable d'absorber et de dissiper cette énergie.

    Une des nombreuses photos de Mercure montrant une surface fortement cratérisée et une variété de terrains de tous âges (octobre 2008). © Nasa/<em>Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory</em>/<em>Carnegie Institution of Washington</em>

    Une des nombreuses photos de Mercure montrant une surface fortement cratérisée et une variété de terrains de tous âges (octobre 2008). © Nasa/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington

    De 2011 à 2021, une occasion pour étudier Mercure

    Pour les scientifiques associés au projet, l'étude de la planète devrait apporter une multitude de réponses et vraisemblablement de nouvelles questions, sur l'origine, la composition, la structure interne et l'Histoire géologique de cette planète qui, par certains aspects, reste mystérieuse.

    PlutonPluton (déclassée depuis) et Mercure sont les planètes les moins explorées du Système solaire et les moins connues. Pour les spécialistes de Mercure la période est faste. Messenger sera seulement le deuxième engin spatial à la rejoindre après la sonde américaine Mariner 10 qui l'a survolée à trois reprises entre 1974 et 1975. Après Messenger, ils peuvent compter sur la mission BepiColombo, une mission internationale qui se fait en collaboration entre les Agences spatiales européennesAgences spatiales européennes et nippones qui projettent de satelliser deux sondes autour de Mercure en 2020 (lancement en 2014 par Ariane 5Ariane 5).