Les débris spatiaux sont aujourd'hui si nombreux qu’ils risquent de se heurter mutuellement de plus en plus souvent, ce qui en augmenterait le nombre de façon exponentielle. Certaines orbites pourraient devenir inutilisables. La Chine, peu engagée jusqu'ici, promet de mettre en place des mesures.


au sommaire


    Puissance spatiale importante, la Chine va désormais s'impliquer plus fortement dans la gestion des débris spatiaux. C'est ce qui ressort de la lecture du nouveau Livre blanc sur les activités spatiales (2011-2016) publié par le gouvernement chinois. Un livre blanc qui confirme les ambitions spatiales de la Chine et lève le voile sur ses futures projets dans le domaine des vols habitésvols habités, notamment.

    La Chine souhaite rattraper son retard sur les États-Unis, qui dépendent fortement des applications spatiales dans tous les domaines stratégiques (économie, sécurité et science), et veut utiliser d'avantage l'espace. Les débris spatiaux lui apparaissent aujourd'hui comme un réel sujet de préoccupation, ce qui n'était pas vraiment le cas lorsqu'elle a délibérément détruit un de ses satellites pour tester un système d'arme antisatellites (janvier 2007). Une initiative qui n'a pas été du goût de la communauté internationale effarée par le nombre de nouveaux débris ainsi créés, dont une partie seulement s'est autodétruite depuis en rentrant dans l'atmosphèreatmosphère.

    Exemple d'impact de débris spatial sur un satellite. Une sphère d'aluminium d'un diamètre de 1 mm se déplaçant à une vitesse de 10 km/s perfore une paroi d'aluminium de 4 mm d'épaisseur. Un tel projectile a la même énergie cinétique qu'une boule de pétanque lancée à 100 km/h. © Cnes

    Exemple d'impact de débris spatial sur un satellite. Une sphère d'aluminium d'un diamètre de 1 mm se déplaçant à une vitesse de 10 km/s perfore une paroi d'aluminium de 4 mm d'épaisseur. Un tel projectile a la même énergie cinétique qu'une boule de pétanque lancée à 100 km/h. © Cnes

    Résolution 2012 pour la Chine : limiter les débris spatiaux

    Depuis cette triste démonstration de force et la collision accidentelle en février 2009 d'un satellite de télécommunications Iridium avec un satellite russe hors d'usage, la Chine a pris conscience du problème, aidée il est vrai par le réseau de surveillance spatiale des États-Unis. En 2011, ce réseau avait mis en garde le pays à 147 reprises du risque de collision d'un débris avec un de leurs satellites.

    Parmi les mesures de préventionprévention qui devraient être prises rapidement, on citera celle qui consiste à désorbiter les étages des lanceurs en fin de mission afin d'éviter tout risque d'explosion ou de collision en orbite. Quant aux satellites géostationnairessatellites géostationnaires en fin de vie, c'est-à-dire ceux situés à 36.000 kilomètres au-dessus de la Terre, ils seront systématiquement déplacés quelques centaines de kilomètres plus haut sur une orbite dite cimetière. Ceux situés sur des orbites basses, essentiellement dédiés à la science et l'observation de la Terreobservation de la Terre, seront également systématiquement déplacés sur des orbites qui les amèneront à des rentrées atmosphériques destructrices plus rapidement que si on les laissait sur leur orbite de travail.

    Toujours selon ce Livre blanc, la Chine testera une simulation numérique sur les collisions des débris spatiaux afin de réaliser un système de protection des satellites et autres engins spatiaux. À l'avenir, l'Agence spatiale chinoise ne peut donc pas faire l'économie de débats précurseurs à des programmes opérationnels de réduction de ces débris spatiaux par destruction ou récupération.