Fin 2010 ou début 2011, la Chine pourrait placer en orbite son premier laboratoire scientifique. Les modules orbitaux de deux véhicules spatiaux Shenzhou viendront s’y amarrer, formant une petite station spatiale de type Saliout des années 1970-1980.

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    Devant la capsule de Shenzhou 7, Zhai Zhigang, Liu Boming et Jing Haipeng saluent le peuple chinois juste après leur retour sur Terre, dimanche 28 septembre 2008. © Xinhua

    Devant la capsule de Shenzhou 7, Zhai Zhigang, Liu Boming et Jing Haipeng saluent le peuple chinois juste après leur retour sur Terre, dimanche 28 septembre 2008. © Xinhua

    Connu sous le nom de Tiangong-1Tiangong-1, ce laboratoire spatial s'apparente aux Spacelab européens, une série de modules orbitaux construits par Astrium et installés dans la soute des navettes à l'intérieur desquels les astronautes pouvaient effectuer une multitude d'expériences dans des domaines les plus variés.

    De forme cylindrique et d'une masse de 8,5 tonnes, le laboratoire chinois comportera une zone de travail et une zone de vie où l'équipage prendra ses quartiers pour se reposer, se nourrir et dormir. A l'extérieur, il sera équipé de deux ports d'amarrage et de panneaux solaires. La puissance délivrée par ces sources d'énergie est inconnue, tout comme la répartition des kilowatts entre le fonctionnement du module et les expériences scientifiques ou les activités annexes.

    La mission du laboratoire consistera à s'amarrer en orbite avec ShenzhouShenzhou 8 et 9 qui seront lancés en 2011 à quelques mois d'intervalle. Un équipage de 3 taïkonautes le rejoindra ensuite pour une mission de plusieurs jours (Shenzhou 10) au cours de laquelle plusieurs sorties dans l'espace sont prévues pour connecter manuellement ce qui n'aura pas pu l'être automatiquement.

    Cependant, ce calendrier n'est pas figé. La suite des opérations dépendra en effet de la réussite de la mission Shenzhou 8. Si c'est un succès et que la mini station formée de Tiangong-1 et du module orbital de Shenzhou 8 est viable, la Chine pourrait décider d'envoyer un équipage dès la mission suivante (Shenzhou 9), en 2011.

    Configurations possibles de station spatiale formées à partir de modules de type Tiangong et de modules orbitaux des véhicules spatiaux Shenzhou.
    Configurations possibles de station spatiale formées à partir de modules de type Tiangong et de modules orbitaux des véhicules spatiaux Shenzhou.

    La Chine s’installe en orbite basse

    Shenzhou 8 restera amarré plusieurs semaines, voire plusieurs mois (on parle de 6 mois) avant de redescendre sur Terre. Le vaisseau embarquera vraisemblablement bon nombre d'expériences scientifiques de façon à s'assurer du bon fonctionnement de la capsule de retour et de sa résistancerésistance à l'environnement spatial après un séjour prolongé dans l'espace. Les capsules SoyouzSoyouz utilisées sur la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale pour redescendre les astronautes sur Terre sont garanties 6 mois, une garantie qui peut être poussée à 9 mois si les conditions le nécessitent.

    A moyen terme, la Chine souhaite se doter d'une véritable infrastructure spatiale pour les vols habitésvols habités. Elle projette d'installer vers 2020 une station spatiale qui pourrait être utilisée comme un support logistique pour ses missions habités vers la LuneLune qu'elle prévoit de réaliser vers 2020-2030.

    Pour l'instant, nous ne savons pas si Tiangong-1 préfigure ce poste avancé. Bien qu'il soit conçu pour fonctionner de façon autonome en orbite et rester inhabité pendant de longs mois, on suppose qu'il s'agit avant tout d'une sorte de démonstrateurdémonstrateur. Sa réalisation ne serait qu'une étape visant à maîtriser le rendez-vous orbital et à se familiariser avec les contraintes de la vie et du travail dans l'espace.