La première sonde indienne à destination de la Lune doit décoller mercredi 22 octobre à 0 h 50 TU depuis le centre spatial Satish Dhawan à Sriharikota dans l'Etat du Tamil Nadu. Elle n'est que l'avant-garde d'un vaste programme qui vise également Mars et l'envoi d'un homme dans l'espace.

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    PSLV dans son bâtiment d'assemblage. Crédit ISRO

    PSLV dans son bâtiment d'assemblage. Crédit ISRO

    L'Inde entre dans le cercle très fermé des nations capables d'envoyer un véhicule spatial vers notre satellite naturel. Cet effort reflète la volonté des grandes puissances asiatiques de s'engager dans cette nouvelle compétition planétaire et d'utiliser la Lune à titre de plate-forme d'exploration de l'espace et des mondes lointains tels la planète Mars.

    Baptisée Chandrayaan-1Chandrayaan-1 (vaisseau lunaire en sanskrit), la sonde se trouve actuellement au sommet de son lanceur PSLV, une fuséefusée de conception indienne de 44 mètres de haut pour une masse au décollage de 295 tonnes (version C-6) où le compte à rebours se poursuit depuis dimanche 19 octobre à 23 h 52 TU. Chandrayaan-1 évoluera au moins durant deux années sur une orbite polaire de 100 kilomètres, avec possibilité de prolongation de mission.

    Le lanceur PSLV sur son aire de départ. Crédit ISRO

    Le lanceur PSLV sur son aire de départ. Crédit ISRO

    La sonde est équipée de 11 instruments scientifiques, dont six ont été réalisés par l'Inde et cinq par des partenaires étrangers comme M3 (Moon Mineralogy MapperMoon Mineralogy Mapper), un instrument de cartographie minéralogique lunaire conçu par la Nasa pour tracer des cartes globales de la composition minéralogique de la surface de la Lune et des cartes détaillées de sa géologiegéologie.

    L'Esa n’est pas en reste puisque l'agence européenne a fourni trois instruments, un spectromètre imageur fonctionnant dans les rayons Xrayons X, construit par le Rutherford Appleton Laboratory, un spectromètre infrarougeinfrarouge fourni par le Max PlanckMax Planck Institute et un analyseur par réflexion atomique du Swedish Institute of Space Physics.

    Soixante missions prévues vers la Lune et vers Mars

    D'une masse au décollage de 1.304 kgkg et de 590 kg en orbite lunaire, Chandrayaan-1 est une sonde stabilisée selon trois axes par un groupe de gyroscopesgyroscopes asservis par un senseursenseur stellaire se repérant sur la position de deux étoilesétoiles. Elle est alimentée par un panneau solaire fournissant 700 wattswatts de puissance en crête et une batterie Li-ionion durant les passages dans l'ombre de la Lune.

    Chandrayaan-1 en cours d'intégration. Crédit ISRO

    Chandrayaan-1 en cours d'intégration. Crédit ISRO

    Une antenne parabolique de 70 cm de diamètre, montée sur un dispositif à la Cardan à orientation automatique, relaie les communications vers la Terre en bande X pour les données scientifiques, et en bande S pour la télémétrietélémétrie, le repérage et la transmission des commandes. Les données provenant de l'instrumentation scientifique sont stockées dans une mémoire de 32 Go avant leur envoi vers les réceptionsréceptions terrestres, doublée d'une mémoire de 8 Go pour les données télémétriques concernant, notamment, l'état de la sonde. L'instrument M3 dispose, en supplément, d'une mémoire propre de 10 Go.

    La mission Chandrayaan-1 a été dotée d'un budget de 90 millions de dollars, et sera suivie par Chandrayaan-2Chandrayaan-2, programmée pour 2012. Les autorités indiennes ont d'ores et déjà annoncé leur intention de mener à bien 60 missions spatiales d'ici à 2013, incluant l'exploration de la Lune et de Mars, et d'envoyer un homme en orbite.