Le spatial à la carte et à bas coût pour les laboratoires à budgets modestes : c'est ce que propose Astrium avec une offre présentée au Salon du Bourget pour lancer des microsatellites jusqu'à 130 kilos. De quoi permettre de nombreuses petites missions ou réagir vite après la perte d'un satellite. Roland Cantié, le responsable du projet, nous explique.

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    En mettant sur le marché « une solution globale et personnalisable d'accès aux technologies spatiales », Astrium veut attirer de nouveaux utilisateurs des communautés scientifiques, universitaires et du secteur privé aujourd'hui rebutés par les délais et les coûts propres à cette activité. « Nous nous sommes rendu compte que ces utilisateurs potentiels viendront au spatial non pas si on leur propose des solutions complètes dites clés en main mais à la carte ». D'où l'idée de leur proposer, en concertation avec le Cnes, « une offre d'entrée de gamme qui a pour objectif de faciliter la préparation de la mission et la maîtrise de la gestion ». Astrium pense que ces nouveaux utilisateurs trouveront leur intérêt en raison de la « multitude de possibilités qui s'offrent à eux pour réaliser leur mission ».

    En proposant YourSpaceAvenue, Astrium offre une opportunité intéressante à ceux qui ont déjà leur propre charge utile, qu'ils peuvent donc « installer sans aucune contrainte particulière ». Seule la plateforme du satellite est recommandée, en l'occurrence celle de la filière Myriade du Cnes, des microsatellites de 130 kilogrammes capables d'emporter une charge utile d'environ 50 kilos. Quant aux opérations liées au lancement et à l'exploitation du satellite, elles sont également « à la carte ». Le choix du lanceur pourra être fait par Astrium ou par le client. De toute façon, « le satellite sera compatible avec plusieurs lanceurs ».

    Les possibilités offertes sont décrites dans un catalogue publié sur le Web qui détaille les prestations qui « permettent au client potentiel de choisir, de manière personnalisée, les éléments qui répondent à son besoin et à son budget ». Il peut ainsi commander tout ou partie d'une mission spatiale avec « les services d'accompagnement qu'il souhaite pour l'aider à réussir son projet spatial pour un prix plus bas que ce qui est pratiqué s'il devait se tourner vers une solution classique ».

    Des opportunités nouvelles pour les scientifiques

    Les applications possibles sont « évidemment nombreuses et couvrent un grand nombre de domaines, de la démonstration de technologies nouvelles aux instruments innovants ». Il est également possible d'envoyer des expériences traditionnellement confiées à des fuséesfusées sondes pour des durées plus longues. YourSpaceAvenue peut également intéresser des « projets de plus grandes envergures ». Par exemple, « on pense à la communauté scientifique des aérosolsaérosols », plongée dans l'expectative après la perte du satellite Glory de la NasaNasa.

    Ce satellite de la constellationconstellation A-TrainA-Train devait assurer la continuité des données après 2012, à la suite des satellites Parasol et CalipsoCalipso qui arrivent en fin de vie. Cette continuité des données est primordiale « pour un suivi efficace de l'évolution du climat. Une rupture des données, même sur une courte période, est très dommageable pour les modèles climatiquesmodèles climatiques ». Avec YourSpaceAvenue les scientifiques ont la possibilité d'envoyer en orbiteorbite « un instrument bien plus vite que s'ils devaient attendre une décision institutionnelle pour remplacer le satellite perdu ».

    Le projet YourSpaceAvenue fédère les principaux acteurs de l'infrastructure et des services spatiaux de Midi-Pyrénées, premier pôle spatial européen. L'offre réunit l'Observatoire de Midi-Pyrénées, l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE), Steel, BTS Industrie, Atos Origin, Cassidian, Capgemini, LATecis, CS, Magellium.