Le Pentagone envisage de déployer dès septembre 2004 en Alaska son système national de défense anti-missiles quel que soit l'issue des deux essais en vol prévus cet été. Ce bouclier anti-missiles répond à une menace grandissante à laquelle doivent faire face les États-Unis en particulier et le monde occidental en général. Bien qu'il ne soit d'aucune utilité face à une attaque massive de missiles, il a été conçu pour faire face aux tirs de quelques missiles simultanément.

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    Plusieurs types de menaces ont été identifiées. La Corée du Nord et l'Iran disposent de missiles balistiques longue portée et sont insensibles aux représailles diplomatiques. Quant aux pays hostiles aux États-Unis possédant des stocks de missiles balistiques de courte portés, il faut savoir que le gapgap technologique requis pour augmenter leur rayon d'action n'est pas si important. Enfin, des documents saisis en Afghanistan ont montré qu'Al Quaida envisageait de frapper le territoire américain avec des missiles. Dans l'immédiat ce type de menace est peu probable, mais elle se profile. Tout comme l'utilisation de bombes sales.

    Le Pentagone doit installer et rendre opérationnel un premier radar en Alaska et installer les cinq premiers missiles intercepteurs sur la base aérienne de Vandenberg (Californie). Trois ou quatre nouvelles unités complèteront le système d'ici décembre 2004 et 10 de plus sont prévues courant 2005. Le Pentagone envisage sérieusement l'installation sur le continent européen d'une composante de son bouclier de façon à protéger ses alliés européens contre un missile lancé depuis l'Iran.

    Sous cette configuration, le bouclier américain n'est pour le moment capable d'intercepter que des missiles tirés depuis la Corée du Nord et du Pacifique. Pour faire face à la menace que représente le régime iranien, les États-Unis devront attendre à ce qu'un radar soit installé sur le sol de la Grande-Bretagne.

    Le bouclier américain repose sur un ensemble de radars et de silos à missiles capables de détecter toutes ogives ennemies dans l'espace extra atmosphérique. Les missiles sont lancés dès la détection confirmée d'ogives de façon à les intercepter et les détruire avant qu'elles entrent dans l'atmosphèreatmosphère.

    Deux essais cet été

    En juin et août, le Pentagone doit procéder à deux essais importants de son système anti-missile. Bien qu'un échec ne remettrait pas en cause la conception même du programme, ni sa mise en œuvre au mois de septembre, il est préférable que ces essais soient un succès. Ils seront les plus réalistes jamais tentés par les Américains. Bien que les précédentes tentatives se soient traduites par des succès, il faut savoir que le profil de ces tests était peu réaliste. La signature radar du missile attaquant était connue et il mettait en œuvre un minimum de contre mesures. Toutefois, réussir à détecter sur un radar un missile puis lancer un missile à sa rencontre pour le détruire est un exploit.

    Toutefois, les responsables du programme sont conscients que seule une véritable attaque contre le territoire américain permettra de se rendre compte de l'efficacité du bouclier anti-missiles.