Le futur président Barack Obama manifeste son inquiétude devant le délai de cinq années qui s'écoulera entre la fin de l’exploitation de la flotte des navettes spatiales et la mise en service de leur successeur, le vaisseau Orion. Mais repousser la retraite des navettes coûterait trois milliards de dollars par an...

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    De conception moins ambitieuse que la navette, le futur vaisseau Orion sera néanmoins capable de rejoindre l’orbite lunaire. Crédit Nasa

    De conception moins ambitieuse que la navette, le futur vaisseau Orion sera néanmoins capable de rejoindre l’orbite lunaire. Crédit Nasa

    Si le plan actuel est retenu, les Etats-Unis ne disposeront plus d'accès à l'espace de 2010 à 2015 et dépendront des vaisseaux russes SoyouzSoyouz pour acheminer leurs propres astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale. La situation n'est pas sans inquiéter le président élu Barack Obama, ainsi que la plupart des membres du Congrès.

    De plus, on ne peut pas écarter le risque d'un retard dans la mise au point du vaisseau OrionOrion (programme Constellation), dont le premier exemplaire - en réalité une maquette grandeur nature - s'était spectaculairement écrasé au sol lors d'un essai du système de parachutesparachutes. Quant au lanceur Ares, qui n'a jamais volé, sa conception, basée sur l'amélioration d'un accélérateur à poudre de l'actuelle navette ayant lui-même connu des déboires, ne rassure pas tout le monde. Aussi pour la plupart des observateurs, l'année 2016 paraît plus probable pour le premier vol opérationnel, et encore...

    Le vaisseau Orion, reconnaissable à ses panneaux solaires ronds, amarré à la Station Spatiale Internationale. Cliquer pour agrandir. Crédit Nasa

    Le vaisseau Orion, reconnaissable à ses panneaux solaires ronds, amarré à la Station Spatiale Internationale. Cliquer pour agrandir. Crédit Nasa

    Garder les navettes ou accélérer Orion ?

    Aussi Barack Obama a-t-il demandé d'examiner la possibilité de retarder la mise à la retraite des actuelles navettes. Nul doute que les possibilités toujours réelles de querelles politiques entre la Russie et les Etats-Unis, ainsi que le risque d'embargo qui pourrait en résulter, alimentent les inquiétudes présidentielles.

    Michael Griffin, administrateur général de la NasaNasa, reconnaît avoir déjà examiné cette possibilité. Mais selon lui, maintenir les navettes en vol coûterait à la Nasa trois milliards de dollars supplémentaires par an, alors que la même somme permettrait d'avancer le premier lancement d'Orion d'un an. La fabrication d'Arès, à elle seule, coûtera environ 2,7 milliards de dollars.

    On en reparlera certainement après l'intronisation de Barack Obama le 20 janvier prochain ainsi que du nouveau Congrès américain.