La navette spatiale Atlantis s’est désamarrée de la Station internationale et se prépare à plonger dans l’atmosphère terrestre pour l’ultime voyage d’une shuttle.

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    Le 10 octobre 1977, la navette Enterprise (le prototype, qui vient d'être largué d'un Boeing 747) se pose pour la première fois sur la piste de la base militaire d'Edwards, dans le désert de Mojaves, en Californie. © Nasa

    Le 10 octobre 1977, la navette Enterprise (le prototype, qui vient d'être largué d'un Boeing 747) se pose pour la première fois sur la piste de la base militaire d'Edwards, dans le désert de Mojaves, en Californie. © Nasa

    « Dernier » : c'est le mot clé de cette mission STS-135, qui revient dans toutes les étapes du dernier voyage de la dernière navette. Ce matin du 19 juillet 2011, le sas de liaison entre Atlantis et l'ISSISS a été fermé pour la dernière fois et le vaisseau spatial ailé s'est désolidarisé à 6 h 28 TU (8 h 28 en heure française). Chris Ferguson, commandant de bord, et Doug Hurley, pilote, ont assuré la manœuvre.

    Derrière, deux passagers. Sandy Magnus, « spécialiste de mission » en jargon Nasa, ingénieure électricienne dans la vie, née il y a 46 ans dans l'Illinois, en est à sa quatrième mission dans l'espace et à son second voyage à bord d'Atlantis. Rex Wlaheim est ingénieur et pilote militaire et pour ses trois missions en orbite a volé trois fois dans la navette Atlantis.

    Sandy Magnus pendant les opérations de transfert de matériel entre l'ISS et la navette, dans un sens et dans l'autre puisque la navette peut redescendre du fret sur Terre, à la différence des autres engins existants, capsules russes, ATV européen ou HTV japonais. © Nasa

    Sandy Magnus pendant les opérations de transfert de matériel entre l'ISS et la navette, dans un sens et dans l'autre puisque la navette peut redescendre du fret sur Terre, à la différence des autres engins existants, capsules russes, ATV européen ou HTV japonais. © Nasa

    Last dance

    Atlantis s'est éloignée jusqu'à 600 pieds (environ 200 mètres) avant de s'arrêter (par rapport à l'ISS bien sûr), ce qui a pris une trentaine de minutes, et les pilotes l'ont fait pivoter de 90° pour que ses occupants puissent voir et photographier une dernière fois la Station spatialeStation spatiale.

    À écouter les vidéos diffusées par la Nasa, on remarque que les échanges radio entre l'équipage et l'ISS ont été rares. Quelques paroles, parfois émues et où « last time » revient plusieurs fois, ainsi qu'un « we'll never forget » (« nous n'oublierons jamais »), témoignent que la manœuvre n'était pas ordinaire.

    Chris Ferguson, durant le transbordement, ici dans le module logistique Rafaello, apporté par Atlantis. © Nasa

    Chris Ferguson, durant le transbordement, ici dans le module logistique Rafaello, apporté par Atlantis. © Nasa

    Chris Ferguson a fait un bref discours en l'honneur de l'ISS qui a réuni de nombreux pays autour d'un grand projet et son « nous n'oublierons jamais » concernait le « rôle qu'a joué la navette dans sa constructionconstruction ».

    Dans la salle de contrôle du centre spatial Kennedy, l'astronaute Daniel Tani n'avait plus qu'à souhaiter à l'équipage « bon vol et bon atterrissage » et à leur conseiller de profiter de ces dernières heures dans l'espace, avant l'atterrissage prévu jeudi vers 10 h TU (midi en heure française).

    Le conseil n'est sans doute pas superflu car c'est en effet la dernière fois avant plusieurs années que des astronautes américains volent dans l'espace à bord d'un engin construit aux États-Unis, et les prochains seront probablement des capsules.