Ce week-end, un astéroïde, RC 2014, est passé très près de la Terre, à 40.000 km seulement. Dans la nuit de samedi à dimanche, une météorite s’est écrasée tout près d’un hôtel de Managua, la capitale du Nicaragua. Les deux événements sont-ils liés ? Oui, affirment des spécialistes du pays.

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    Samedi soir, à 22 h 55 en heure locale, les habitants de Managua ont été surpris par une explosion. Les sismomètressismomètres du réseau nicaraguayen ont eux aussi enregistré l'événement, qui a eu lieu tout près de l'aéroport international. Les investigations, rapides dans cette zone urbaine et surveillée par les militaires, ont conduit à la découverte d'un cratère de 12 m de diamètre pour 3 m de profondeur. Un site nicaragayen, El19, a publié des images du cratère.

    Apparemment aucun doute ne subsiste : c'est une météorite qui est tombée là, sans faire de dégâts ni de victimes. Le coup de chance est extraordinaire dans cette ville dense qui compte 1,2 million d'habitants. L'objet est tombé dans l'une des rares zones boisées des environs, à 300 m seulement de l'hôtel Camino Real.

    Un groupe de spécialistes a été constitué et a déjà commencé l'enquête, composé notamment de chercheurs de l'Ineter (Institut nicaraguayen d'études du territoire, chargé de la surveillance sismique et de l'activité volcanique). Pour l'instant, la taille de l'objet est inconnue, tout comme sa nature. On ne sait pas non plus ce qu'il en reste et ce qu'il sera possible de récupérer dans le cratère, fermement gardé par l'armée. Peut-être subsiste-t-il des matériaux enfouis en profondeur mais ils peuvent aussi avoir été très dispersés. Des scientifiques d'autres pays viendront sûrement prêter main forte aux géologuesgéologues de l'Ineter.

    La trajectoire de l'astéroïde RC 2014 reconstituée par le Catalina Survey pour la journée du dimanche 7 septembre 2014  lorsqu'il est passé au plus près de la Terre (<em>Earth</em>), à environ 40.000 km, soit juste un peu plus que l'altitude de l'orbite des satellites géostationnaires (<em>Geosynchronous Satellite Ring</em>), avant de s'éloigner, en se rapprochant du Soleil (<em>To Sun</em>). Les heures sont en temps universel. © Nasa, JPL-Caltech

    La trajectoire de l'astéroïde RC 2014 reconstituée par le Catalina Survey pour la journée du dimanche 7 septembre 2014  lorsqu'il est passé au plus près de la Terre (Earth), à environ 40.000 km, soit juste un peu plus que l'altitude de l'orbite des satellites géostationnaires (Geosynchronous Satellite Ring), avant de s'éloigner, en se rapprochant du Soleil (To Sun). Les heures sont en temps universel. © Nasa, JPL-Caltech

    Une parenté non confirmée avec l'astéroïde RC 2014

    Toutefois, les autorités du pays ont par la suite affirmé que cette météorite provenait de l'astéroïde RC 2014, repéré le 31 août par le programme Catalina Survey et qui est effectivement passé très près de la Terre dimanche 7 septembre. Le télescope Pan-Starr 1 a lui aussi permis d'observer ce petit corps, qui mesurerait une vingtaine de mètres et s'est approché à 40.000 km de la surface terrestre, c'est-à-dire juste un peu plus loin que l'orbite géostationnaireorbite géostationnaire. Les horaires correspondent à peu près puisque RC 2014 est passé au plus près de la Terre le dimanche à 18 h TU (temps universel) et que l'objet de Managua a touché le sol ce même jour à environ 5 h TU (donc samedi soir vers 23 h 00 en heure locale).

    Cependant, aucune donnée astronomique ne permet d'avancer cette hypothèse avec certitude, et elle doit être confirmée. On se souvient que la météorite tombée à Tcheliabinsk en Russie, le 13 février 2013, avait frappé la Terre quelques heures avant le passage très rapproché de l'astéroïde DA 2012. Pourtant, les deux objets, dont les trajectoires étaient très différentes, ne venaient pas de directions voisines et n'ont donc fait que se croiser par hasard près de notre planète.

    Quoi qu'il en soit, l'événement de Managua est rarissime pour la proximité de la chute avec une agglomération importante. Il restera comme tel dans les annales, sauf à considérer que la progression de la densité des populations humaines augmente la probabilité qu'un corps tombé du ciel s'échoue sur une région peuplée.