Eole, le démonstrateur à petite échelle d’un système de lancement aéroporté de l’Onera touche au but. Julie Gauvrit-Ledogar, chef de projet adjointe du développement d’Eole, nous explique l’état d’avancement du programme dont les premiers essais en vol ont débuté.

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    Souvenez-vous, en septembre 2011 nous interrogions Jean Oswald, coordinateur du programme Perseus au Cnes, au sujet d'Eole, un système expérimental de lancement aéroporté réalisé sous la maitrise d'œuvre de l'Onera, avec le Cnes et Aviation Design comme principaux partenaires. Depuis cette date, « le projet a bien avancé », nous explique Julie Gauvrit-Ledogar, chef de projet adjointe du développement d'Eole à l'Onera, soulignant que « les phases de conception et de fabrication de l'avion, par l'Onera et Aviation Design, sont désormais terminées ; de même, la fuséefusée expérimentale et le système de séparationséparation sont en cours de finalisation par les équipes étudiantes impliquées dans le cadre du programme Perseus ».

    Eole est un démonstrateurdémonstrateur à petite échelle (6,7 mètres d'envergure) d'un système de lancement aéroporté d'une trentaine de mètres d'envergure. Il est conçu pour étudier la phase de séparation, « principal point dur de ce type de système de lancement aéroporté ». Au moment du largage, « les conditions doivent être idéales ». Or, avec deux engins, le véhicule porteur et le lanceur positionné en dessous, qui sont de masses sensiblement identiques, des « interactions inertielles et aérodynamiques se produisent et compliquent le pilotage et la manœuvrabilité du système de lancement ». C'est tout l'enjeu d'Eole qui doit permettre d'en apprendre davantage.

    Premiers essais du démonstrateur Eole. © Onera, Laurent Michelet

    Premiers essais du démonstrateur Eole. © Onera, Laurent Michelet

    En parallèle de la constructionconstruction du véhicule, il y a « toujours une phase de qualification du démonstrateur pour vérifier son comportement, et s'assurer qu'il répond bien à ce que l'on attend de lui pour les vols et les expérimentations que l'on va lui confier ». Depuis 2011, ont été réalisés « des essais de structures (statique et dynamique), des essais de caractérisation aérodynamique, le développement des lois de pilotage et de contrôle du véhicule et la validation des performances globales du démonstrateur ». Tous ces travaux ont été menés avec la participation d'équipes étudiantes, dans le cadre du programme Perseus du Cnes.

    Eole touche au but

    Cela a permis de valider le comportement de l'avion et, dès 2013, Eole a débuté ses premiers essais d'ouverture du domaine de vol après l'obtention d'autorisations de vol délivrées par le Cnes et la DGAC. La phase de qualification de l'avion a depuis suivi un parcours somme toute assez classique de qualification d'un aéronef. Après des essais de roulage et des vols en mode manuel, en 2014 « nous avons activé de façon progressive des lois de pilotage, de guidage et de navigation automatique, jusqu'à un comportement complètement automatique à l'exception du décollage et de l'atterrissage qui sont réalisés en mode manuel par un opérateur au sol ». Dans le courant de l'année 2016, devraient débuter les vols de hautes altitudes visant la réalisation de la « manœuvre de séparation du véhicule et du lanceur et l'allumage de la propulsion du lanceur à 4 kilomètres d'altitude ».

    Par la suite, toujours dans le cadre du programme Perseus du Cnes, Eole sera utilisé comme un banc d'essai pour en apprendre plus dans le domaine du lancement aéroporté. En particulier, il sera utilisé pour « tester différents systèmes et procédures de séparation du lanceur de l'avion porteur ». Enfin, Eole sera utilisé comme moyen d'essai pour « mettre en conditions réelles des éléments qui seront spécifiquement développés dans le cadre du projet européen Altaïr, par exemple, l'avionique, les systèmes de bord et de largage ».