A la force des photons, l'avion solaire géant a rallié les aéroports internationaux de Genève et de Zürich, au milieu des montagnes et des gros porteurs de l'aviation commerciale, lesquels ont tout de même dû lui laisser un peu de place. Une première prometteuse.

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    Le HB-SIA, l'avion solaire de Solar Impulse, survole la campagne helvétique avant son atterrissage sur l'aéroport de Genève-Cointrin. © Solar Impulse

    Le HB-SIA, l'avion solaire de Solar Impulse, survole la campagne helvétique avant son atterrissage sur l'aéroport de Genève-Cointrin. © Solar Impulse

    Une étape de plus pour le projet fou de Solar Impulse d'un tour du monde en avion solaire. Comme le prévoyait le programme méthodique de l'équipe de Bertrand Piccard, le prototype HB-SIA, avec ses quatre moteurs électriques et ses 11.628 cellules photovoltaïquescellules photovoltaïques, a effectué ses premières navigations en Suisse.

    Mardi 21 septembre, à 8 h 00 du matin, André Borschberg a fait décoller l'avion de 63 mètres d'envergure de la piste de Payerne, au nord de Lausanne, où Solar ImpulseSolar Impulse est installée. Le pilote est d'abord parti vers le nord, à faible altitude, à la vitesse tranquille d'une cinquantaine de kilomètres à l'heure. Il a ensuite mis cap au sud puis vers l'ouest. Il a alors survolé Lausanne, puis le lac Léman et les villes de Rolle et de Nyon. Au passage, à basse hauteur, André Borschberg s'est offert quelques « 360 » (entendre : des cercles complets) au-dessus du château de Chillon, au bord du lac Léman.

    L'avion solaire HB-SIA à l'approche de la piste de Genève-Cointrin le 21 septembre 2010. L'envergure de l'appareil est de 63,40 mètres, soit dix centimètres de plus que celle d'un Airbus A340. Sur ses ailes et sur l'empennage, il porte 11.628 cellules photovoltaïques. © Solar Impulse
    L'avion solaire HB-SIA à l'approche de la piste de Genève-Cointrin le 21 septembre 2010. L'envergure de l'appareil est de 63,40 mètres, soit dix centimètres de plus que celle d'un Airbus A340. Sur ses ailes et sur l'empennage, il porte 11.628 cellules photovoltaïques. © Solar Impulse

    Le HB-SIA a finalement pris la route de Genève-Cointrin pour la première pénétration d'un avion solaire dans la zone réglementée entourant un grand aéroport. L'engin s'y est posé à 12 h 22, entre les grands avions de ligne (pas plus larges que lui en envergure mais notablement plus massifs) et devant une foule qui s'était déplacée pour l'occasion.

    L'arrivée d'un tel appareil sur un aéroport international n'est pas une affaire simple. L'heure choisie pour cette visite était celle de la période creuse de Cointrin, après la vaguevague matinale des vols transatlantiques. Le trafic aérien a de plus été suspendu une vingtaine de minutes avant l'atterrissage. L'avion solaire est en effet léger (1,6 tonne) et d'une très grande envergure. En atterrissant ou en décollant seulement quelques minutes après le posé ou le départ d'un gros porteur, il risquerait d'être déstabilisé voire retourné par les turbulences de sillage que  génèrent ces appareils de grandes tailles. Des avions de tourisme ont déjà percuté la planète pour une telle raison.

    Le HB-SIA entrera-t-il un jour dans l'espace aérien français ?

    Après s'être copieusement fait photographier, le HB-SIA a repris l'air et rejoint Payerne. Le lendemain matin, à 8 h 15, l'engin était de nouveau sur la piste pour un nouveau voyage, vers Zürich, de l'autre côté de la Suisse, encore une fois à une altitude assez basse, entre 150 et 300 mètres au-dessus du sol. L'avion solaire s'est posé à 14 h 10 à Kloten, sur l'aéroport international de Zürich, où le trafic avait là aussi été momentanément interrompu.

    La foule était là pour l'accueillir mais « les Suisses germanophones ont pris moins de photos que les Suisses francophones » a remarqué Martin Reichlin sur le blog de Solar Impulse. Après trois quarts d'heure sur place, André Borschberg a décollé pour son retour vers Payerne.

    Après le vol de 26 heures et 15 minutes, au cours duquel l'avion a tenu l'air toute une nuit (certes courte en ce début juillet), l'engin à énergie solaire démontre ses qualités de vol et de fiabilité. Après cette réussite, l'équipe promet en 2011 un « vol international » mais sans donner de précisions sur le ou les pays traversés. La suite sera la constructionconstruction du HB-SIB, l'avion qui devra tenter de longs raids de plusieurs jours et, à partir de 2012, un tour du monde en cinq étapes.